Pollution des plages à Plougonvelin : l’impact des déjections canines

par Olivier
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Pollution des plages à Plougonvelin : l'impact des déjections canines
France

Plougonvelin, commune située à l’extrémité ouest du Finistère, proche de Brest, est réputée pour ses paysages sauvages et ses sites emblématiques comme le fort de Bertheaume et le phare de la pointe Saint-Mathieu. Idéalement pensée pour une baignade dans une eau fraîche et naturelle, la réalité est bien différente depuis quelques années.

En effet, depuis deux ans, la municipalité de Plougonvelin observe régulièrement des pollutions bactériennes dans les eaux de baignade des plages de Trez Hir et de Bertheaume. Ces pollutions sont causées principalement par des bactéries comme Escherichia coli et les entérocoques, qui proviennent des urines et des selles. Bien que généralement inoffensives en petites quantités, ces bactéries deviennent dangereuses lorsqu’elles sont présentes en trop grande concentration, entraînant parfois la fermeture des plages.

Cette situation a conduit la commune à lancer des analyses approfondies. Il en ressort que la vétusté du réseau d’assainissement individuel est une cause majeure. Le maire Bertrand Audren a ainsi engagé des travaux réalisés début 2025 en collaboration avec l’intercommunalité afin d’améliorer la qualité des eaux. Pourtant, malgré ces efforts, la pollution persiste.

En avril, la situation s’est aggravée par un acte volontaire de déversement de 200 000 litres d’eaux usées sur la plage de Bertheaume, provoquant des taux de contamination stratosphériques à plus de 1,2 million, bien au-delà du seuil sanitaire de fermeture. La plage est restée fermée jusqu’à ce que la pollution diminue, mais les relevés de mai ont montré une reprise de la contamination. Un suivi régulier avec des analyses indépendantes a révélé la présence de rejets sauvages dans un ruisseau de la zone, ce qui a conduit à la mise en demeure de certains particuliers responsables d’installations non conformes.

Des déjections canines identifiées dans les sources de pollution

Outre les raccordements défectueux comme des toilettes, éviers ou machines à laver non connectés au réseau d’assainissement collectif, la pollution des eaux est aussi liée à une source plus inattendue : les déjections canines. Dans cette région à forte activité agricole, les analyses toxicologiques ont pu identifier clairement la présence de matières fécales canines dans les eaux de baignade.

Cette révélation bouleverse les idées reçues. L’argument selon lequel la pollution vient uniquement de l’agriculture n’est plus valide ici : la présence de cacas de chiens contribue significativement à la dégradation de la qualité des plages. Cela soulève la question de la gestion des animaux de compagnie sur le littoral. Bien que les plages de Plougonvelin soient interdites aux chiens de juin à septembre, les traces canines persistent, ce qui montre que cette interdiction est difficile à faire respecter ou bien qu’une partie des déjections provient d’autres zones de la commune.

Le maire insiste sur la responsabilité collective : « La qualité des eaux, c’est l’affaire de tous ». Il prévient que les contrevenants seront verbalisés, mais rappelle aussi que les résidus laissés dans la nature finissent tôt ou tard dans la mer, lessivés par la pluie.

Heureusement, les derniers contrôles révèlent une bonne qualité des eaux de baignade à Plougonvelin depuis plusieurs semaines. Selon l’Agence régionale de santé, 98,1 % des 589 sites de baignade en Bretagne respectent les normes en vigueur en 2024. Toutefois, cette statistique ne prend pas en compte les sept plages fermées depuis plusieurs années pour raisons sanitaires, dont certaines dans la région finistérienne.

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