Toulouse : Insécurité à Jeanne-d’Arc, un retour inquiétant

par Olivier
0 commentaire
A+A-
Reset
Toulouse : Insécurité à Jeanne-d’Arc, un retour inquiétant
France

Une insécurité persistante malgré les efforts engagés

En 2023, la place Jeanne-d’Arc à Toulouse était pointée du doigt par les commerçants, alertant sur un trafic de stupéfiants qui détériorait la vie du quartier. Deux ans après, malgré une augmentation significative des moyens consacrés à la lutte contre ces trafics par la police municipale et nationale, les habitants et commerçants demeurent confrontés à une ambiance de peur et d’insécurité.

Les nuisances sonores causées par les motos aux arrêts, la chaleur étouffante des bus, et le tumulte constant de la foule caractérisent cette place en plein cœur de Toulouse. Toutefois, derrière cette façade animée, la criminalité et les incivilités perdurent. La place Jeanne-d’Arc est depuis des années un épicentre pour le trafic de drogue, les bagarres et divers délits, au point d’avoir conduit à la fermeture définitive du McDonald’s local en 2023 après plusieurs alertes lancées par les commerçants.

Une situation qui s’est dégradée à nouveau

« Pendant quelques mois, on a observé un changement, mais cela a vite rebondi, comme une verrue imposée », confie Constance, une habitante ancienne du quartier. Les commerçants évoquent une détérioration encore plus marquée : « Avant, ils pensaient que la rue leur appartenait, maintenant c’est nous », témoigne un commerçant, exprimant le poids croissant des « mauvaises fréquentations ». Malgré un trafic de drogue un peu réduit en superficie, la pression et les comportements agressifs restent en nette augmentation.

Les employés des commerces subissent insultes, menaces et agressions. Certains cèdent face à la pression constante : refus de service pour de l’alcool, destruction de mobilier urbain, intimidations… « C’est invivable, je me sens en insécurité constante », rapporte une employée. Elle a décidé de quitter son poste dans les prochaines semaines, marquée par plusieurs tentatives d’agression et un climat hostile sur la place.

Un climat de plus en plus menaçant

Lors d’une soirée récente, la place Jeanne-d’Arc affichait une atmosphère tendue : de nombreux jeunes hommes aux tenues sportives et casquettes affichant des signes extérieurs de contestation s’arrêtaient aux abords des passants, proférant des cris et des menaces. Certains pénétraient même dans les commerces, exprimant leur colère aux employés. Ce phénomène, loin d’être isolé, illustre la permanence d’un problème épineux. Un commerçant local avoue sa résignation face à cette situation : « C’est toujours pareil, je ne sais plus quoi faire ».

Selon les témoignages, la population délinquante s’est diversifiée : « On retrouve les mêmes profils qu’avant, mais également de nouveaux individus, parfois plus dangereux », précise une source policière. Cette dernière souligne un changement de comportement des trafiquants, désormais plus insistants, armés de couteaux et prêts à faire appel à la violence. Ce climat pèse sur la fréquentation des commerces, qui se vide progressivement des clients effrayés.

Réponses des autorités et perspectives

Les commerçants aspirent à un renforcement du dispositif de sécurité, notamment en réclamant la présence constante de véhicules de police, à l’image de ceux mis en place place Arnaud-Bernard, autre zone sensible en matière de trafic de drogue. Pourtant, les autorités assurent avoir déjà instauré des mesures comparables. Après avoir essayé les patrouilles statiques, la stratégie s’est recentrée sur une vidéosurveillance renforcée et une gestion plus dynamique et offensive, qui a montré des résultats à certains moments, selon Émilion Esnault, adjoint au maire chargé de la sécurité.

Il affirme que le principal foyer de trafic de 2023, localisé à côté du métro, a été circonscrit, même si les défis restent présents à proximité. Les chiffres confirment cette activité soutenue : en 2024, 5 776 infractions ont été relevées dans l’espace public, incluant stationnements illicites, jets de déchets et tapages. Malgré ces interventions, le sentiment d’un « ras-le-bol » général persiste dans le quartier, renforçant la perception d’une insécurité chronique.

Suggestions d'Articles

Laisser un Commentaire