Le Papyrus Ebers : La Médecine dans l’Égypte Ancienne

par Olivier
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Le Papyrus Ebers : La Médecine dans l'Égypte Ancienne
Égypte

Qu’est-ce que le Papyrus Ebers de l’Égypte ancienne ?

Nous savons tous que l’Égypte ancienne s’intéressait beaucoup à l’au-delà, que ce soit par l’embaumement, la momification ou les préparatifs pour le voyage dans le monde des morts. Comme l’a souligné le Dr Stephen Buckley, archéologue à l’Université de York, « L’au-delà n’était qu’une continuation de la jouissance de la vie. Mais ils avaient besoin que le corps soit préservé pour que l’esprit ait un endroit où résider. » Buckley ajoute même que « la momification égyptienne était au cœur de leur culture. »

Il n’est donc pas surprenant que les Égyptiens antiques prenaient grand soin de leur corps de leur vivant. Les soins de santé, l’hygiène personnelle et même l’application de cosmétiques étaient intégrés dans un ensemble culturel et spirituel. Maintenir un corps frais et en bonne santé était une préparation à la mort. Par exemple, il est rapporté que les rituels de beauté quotidiens, tant pour les hommes que pour les femmes, communs à la vie des Égyptiens, comprenaient des bains, des perruques, le brossage des dents et l’usage de crèmes pour la peau.

Cet engagement envers le corps, illustré par le processus minutieux de momification, démontre à quel point les Égyptiens antiques comprenaient l’anatomie humaine. Bien qu’ils n’aient pas découvert la pénicilline ou développé des vaccins, leur approche de la santé révélait une pratique semblable à ce que nous appelons aujourd’hui l’homéopathie. Un document historique majeur, le Papyrus Ebers, illustre l’étendue de leurs connaissances médicales.

Papyrus Ebers

Le Papyrus Ebers, souvent considéré comme une version proto-moderne du célèbre manuel médical « Gray’s Anatomy », est un guide complet de diagnoses et de traitements. Ce document couvre une multitude de conditions, allant de l’asthme à l’arthrite, en passant par des problèmes gastro-intestinaux, ainsi que les méthodes de contraception et de traitement de la fertilité. Il détaille également comment réduire des fractures, extraire des tumeurs chirurgicalement, et bien plus encore.

Il convient de noter que les 877 rubriques du Papyrus Ebers contiennent également de nombreuses références aux dieux, à l’usage de remèdes végétaux, et à des éléments de pseudo-magie. De plus, le document met l’accent sur la circulation des fluides à travers le corps, notamment en relation avec le cœur et le système cardiovasculaire. Son langage n’est pas technique, ce qui rend certaines prescriptions assez directes, telles que celle de « couler, nez fétide, couler! », qui sonne comme un conseil d’un grand-mère pour soulager un rhume.

Les extraits portant sur la grossesse conseillent l’allaitement pendant trois ans, l’utilisation d’huiles et de graisses pour provoquer un avortement, ainsi que le frottement de l’abdomen avec de la poudre de safran et de la bière pour faciliter un accouchement difficile.

Découverte du Papyrus Ebers entre les jambes d'une momie

Le Papyrus Ebers date du début du Nouvel Empire égyptien, vers 1550-1070 avant notre ère, spécifiquement sous le règne du roi Amenhotep I. Cependant, les informations qu’il contient semblent provenir de la période du Moyen Empire, datant d’environ 600 à 700 ans après la construction des Pyramides de Gizeh. Cela indique que les Égyptiens avaient déjà affiné leurs méthodes médicales bien avant de les consigner par écrit.

Le Papyrus a été découvert en 1862, « entre les jambes d’une momie » à Thèbes, la principale ville de Haute Égypte, et a été acheté par le marchand américain Edwin Smith. En 1872, il a été acquis par l’égyptologue allemand Georg Ebers, d’où il tire son nom actuel. Aujourd’hui, il est conservé dans la bibliothèque de l’Université de Leipzig, en Allemagne, et nous avons la chance qu’il ait survécu suffisamment longtemps pour nous transmettre ce précieux témoignage sur l’Égypte ancienne.

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