Histoire
Le documentaire « Betrayal at Attica », bientôt diffusé sur HBO Max, revient sur la révolte carcérale d’Attica en 1971. Ce récit surprenant ne se concentre pas uniquement sur les prisonniers maltraités ou sur les gardiens ayant assisté impuissants aux événements dramatiques qui se sont déroulés pendant ces quatre jours de siège. Il explore surtout le combat engagé par une avocate déterminée, Elizabeth Fink, qui a défendu les droits des détenus en leur offrant, pour la première fois depuis longtemps, un véritable espoir de justice.
Afin de comprendre en profondeur le parcours de Fink, il convient de noter qu’elle était encore très jeune dans sa carrière juridique lorsqu’elle a accepté de défendre les prisonniers d’Attica. Diplômée de l’école de droit depuis à peine un mois, elle s’est lancée dans la rédaction d’un procès contre l’État après avoir subi l’utilisation excessive de la force qui avait coûté la vie à 29 prisonniers et 10 otages.
Ses actions ont permis d’obtenir des avancées significatives dans la quête de justice pour les familles des victimes. Grâce à sa détermination, une indemnisation de 12 millions de dollars a été accordée, le verdict du jury a été renversé et la lutte a continué pour obtenir des excuses officielles ainsi qu’une divulgation complète des faits.
Plusieurs points marquants de son combat se distinguent :
- « Attica Brothers » : l’appellation donnée aux détenus impliqués dans la révolte.
- Une défense audacieuse : Fink s’engage à représenter ceux que le système judiciaire américain laissait pour compte.
- Un engagement sans faille : elle a mené plusieurs affaires emblématiques, dont celle du militant Dhoruba Bin Wahad, ancien membre influent des Black Panthers, injustement emprisonné et soumis à des tortures illégales.
Avec l’aide d’une équipe d’avocats, Fink a contribué à la libération de Bin Wahad en 1990, grâce à la mise au jour de preuves que la procureure avait tenté de dissimuler. Ce succès a permis d’éviter qu’un ancien militant ne finisse ses jours derrière les barreaux pour un incident contesté. La carrière d’Elizabeth Fink illustre parfaitement son engagement indéfectible en faveur de la justice pour les plus vulnérables.
Malgré une vie consacrée à la défense des opprimés, Fink n’a pu échapper au destin tragique qui attend inévitablement chacun. Elle s’est éteinte le 24 septembre 2015, des suites d’un arrêt cardiaque, un coup du sort qui parait bien dérisoire face à l’intensité de son combat pour la justice.