La Guerre Serbo-Bulgare de 1885 fut un conflit bref mais d’une intensité redoutable. Bien que sa durée se limite à seulement 14 jours, le combat fit environ 9 000 victimes, illustrant ainsi qu’une guerre courte n’est pas forcément synonyme de moindre violence. Pour comprendre les origines de ce conflit, il est essentiel de plonger dans le contexte géopolitique de la fin du XIXe siècle, une époque marquée par les rivalités entre grandes puissances.

Les grandes lignes du conflit reposent sur plusieurs facteurs clés :
- Les retombées du Congrès de Berlin de 1878, où, sous l’égide d’Otto von Bismarck, les puissances européennes redéfinirent les frontières dans les Balkans.
- La montée des tensions entre la Serbie, désireuse d’étendre son territoire, et la Bulgarie, qui venait de renforcer sa position en ralliant l’Est de la Rumélie.
- Un climat nationaliste exacerbé qui embrasait les populations des deux pays, contribuant à la rapidité et à l’intensité des hostilités.
Ce conflit s’inscrit dans le vaste tableau de la décadence de l’Empire ottoman, qui, depuis le XVIIe siècle, assistait à un déclin progressif, tandis que l’empire d’Autriche-Hongrie, en pleine transformation pour renforcer le Royaume de Hongrie, cherchait à asseoir son influence dans la région. Entre ces deux grandes puissances, la Serbie et la Bulgarie se retrouvèrent prisées pour leur position stratégique, accentuant ainsi les rivalités.
Alors que la guerre éclata le 13 novembre 1885, l’armée serbe lança une offensive visant à s’emparer de Sofia, la capitale bulgare. Toutefois, les forces bulgares, bien préparées, remportèrent plusieurs victoires, entraînant de lourdes pertes : 6 800 soldats serbes et 2 300 bulgares trouvèrent la mort avant que l’intervention menaçante de l’Autriche-Hongrie ne mette fin aux combats le 28 novembre.
