Lorsque l’on évoque le cache-œil, l’image du pirate vient presque instantanément à l’esprit. Cette association trouve son origine dans la culture populaire et le cinéma, qui ont largement diffusé cette représentation. Pourtant, contrairement aux idées reçues, le port du cache-œil par les pirates ne relevait pas toujours d’une blessure ou d’une faiblesse visuelle.
De nos jours, le cache-œil est souvent utilisé pour protéger un œil blessé, sensible ou en cours de guérison. Or, dans le cas des pirates, nombreux étaient ceux qui possédaient une vision correcte des deux yeux. Alors, pourquoi cette particularité ?
La réponse tient avant tout à une adaptation visuelle ingénieuse : les pirates portaient le cache-œil pour ajuster rapidement leur vue en passant d’un environnement lumineux à l’obscurité totale.
Selon des recherches scientifiques, l’œil humain met environ 20 à 30 minutes pour s’adapter complètement à l’obscurité après avoir été exposé à la lumière. Cette période d’adaptation, appelée « adaptation à l’obscurité », est nécessaire pour que les différentes parties de l’œil réagissent à un changement soudain de luminosité.
Dans le cas des pirates, cette notion devenait cruciale. Toujours en alerte, ils devaient se préparer à combattre aussi bien sur le pont, éclairé par le soleil ou les lanternes, que dans les cales plongées dans une obscurité totale. En gardant un œil couvert par un cache-œil, celui-ci restait habitué à l’obscurité. Ainsi, ils pouvaient rapidement retirer leur cache-œil et voir instantanément dans le noir, ce qui leur donnait un avantage stratégique lors des abordages ou combats sous le navire.
Bien que cette explication reste théorique, elle est soutenue par des données scientifiques sur le fonctionnement de la vision nocturne et la manière dont l’œil s’adapte.
Cette astuce ingénieuse illustre parfaitement comment la science se mêle à l’histoire maritime pour éclairer certaines pratiques qui, à première vue, semblent relever uniquement du mythe ou de la légende.