Le verrouillage des cercueils avant l’inhumation est une pratique ancienne, souvent méconnue. Si certains l’imaginent liée aux légendes de morts-vivants, elle répond surtout à des raisons pratiques et historiques. Dès l’Antiquité, les cercueils étaient cloués pour empêcher que le défunt ne ressuscite—une crainte alimentée par des croyances en vampires ou autres créatures surnaturelles. Par ailleurs, cette précaution servait aussi à dissuader les pilleurs de tombes, protégeant ainsi les biens personnels du disparu.
Au fil du temps, la fixation des cercueils a évolué vers la conception de « cercueils de sûreté ». Au XIXe siècle, la peur d’être enterré vivant a poussé à inventer des dispositifs permettant aux personnes conscientes mais prisonnières dans leur cercueil d’alerter la surface et d’y faire parvenir de l’oxygène. Aujourd’hui, grâce aux avancées médicales qui assurent avec certitude le décès, les cercueils sont systématiquement clos et verrouillés afin de préserver le corps plus longuement lors de son inhumation.
La fonction protectrice des cercueils verrouillés
De nos jours, une large diversité de cercueils est disponible, parmi lesquels les cercueils étanches jouent un rôle particulier. Ces modèles sont conçus pour être hermétiques et sont généralement munis d’un dispositif de verrouillage destiné à empêcher toute intrusion inopportune et à éviter que le couvercle ne s’ouvre accidentellement lors des manipulations. Selon les modèles, différents systèmes de verrouillage sont utilisés : certains cercueils étanches disposent d’un verrou à manivelle situé en dessous, tandis que d’autres, non étanches, comportent plusieurs loquets à ouverture clipsable.
Les cercueils étanches sont souvent plus coûteux en raison des matériaux supplémentaires nécessaires pour assurer leur étanchéité une fois verrouillés. Leur usage est parfois obligatoire, notamment pour le transport aérien des corps entre différentes localités. Outre leur rôle de protection contre les éléments extérieurs, ils permettent de contenir d’éventuels liquides, évitant ainsi toute fuite.
Dans de nombreux cas, les corps sont inhumés sur le lieu même du décès. Le choix d’un cercueil verrouillable et étanche traduit alors une volonté de préserver autant que possible le défunt. La fermeture hermétique limite l’exposition à l’oxygène et à l’humidité, facteurs accélérant la décomposition. Ce souci de protection symbolise aussi l’affection portée au disparu. Néanmoins, bien que la fermeture ralentie le processus, la dégradation reste inévitable, processus naturel à la mort.
Le fonctionnement des serrures universelles
Outre la protection physique, le verrouillage des cercueils peut répondre à une symbolique culturelle. Dans certaines sociétés, cela constitue un acte de fermeture définitive. Par ailleurs, quand des objets ou valeurs sont déposés avec le défunt, le verrouillage assure une sécurité supplémentaire face aux risques de profanation ou de vol.
Il est intéressant de noter que les clés utilisées pour ces serrures sont universelles. Il ne s’agit pas de clés traditionnelles mais plutôt de clés hexagonales simples. Cette standardisation facilite la gestion post-funéraire puisque l’accès au cercueil est généralement réservé au personnel des pompes funèbres. Dans le passé, notamment au Moyen Âge, les clés ressemblaient aux clés classiques et ne servaient qu’à un seul cercueil.
Au milieu du XXe siècle, il était courant que les familles reçoivent une clé symbolique, souvent au style ancien, lors des funérailles. Cette pratique, bien que touchante, a progressivement disparu face au peu d’usage réel. Cependant, si les proches désirent à nouveau recevoir une clé, les services funéraires peuvent en fournir sur demande.
