
William « Refrigerator » Perry fut pendant dix saisons un joueur emblématique de la NFL, reconnu pour sa taille imposante et son habileté inattendue à marquer des touchdowns près de la ligne d’en-but. Dès ses débuts à 350 livres, il intégra l’équipe des Chicago Bears victorieuse du Super Bowl XX face aux New England Patriots, devenant alors une figure culte de la culture populaire grâce au clip « Super Bowl Shuffle ». Sa notoriété lui ouvrit les portes d’événements comme WrestleMania II en 1986, où il croisa d’autres stars de la NFL, renforçant son image charismatique. Son entraîneur, Mike Ditka, affirmait même : « Si vous n’aimez pas le Fridge, c’est que vous n’aimez personne. »
Toutefois, après avoir connu une gloire immense, la vie de Perry prit un tournant tragique. Trois décennies plus tard, il se retrouva confronté à une obésité sévère, à l’alcoolisme, au diabète, à des troubles cognitifs, et à des difficultés financières majeures. Comment ce titan du sport est-il passé de la célébrité avec les Bears dans les années 80 et 90 à une existence confinée dans une maison de retraite, vivant des allocations sociales ?

Pour saisir la portée de sa chute, il convient d’évoquer ses exploits hors du terrain. En 1986, Perry participa à WrestleMania II, réunissant des joueurs de football renommés et des catcheurs, dans un battle royal mémorable. Cette apparition lui valut une entrée au WWE Hall of Fame deux décennies plus tard, soulignant l’impact historique de ce match. Par ailleurs, Perry fit plusieurs apparitions dans des publicités et émissions télévisées tout au long de sa carrière. Il tenta aussi sa chance dans d’autres domaines : en 2002, il participa à la deuxième édition de Celebrity Boxing où, malgré ses 375 livres, il fut dominé par un ancien joueur NBA de 2,31 mètres, Manute Bol. En 2003, il se lança dans le concours de mangeurs de hot dogs Nathan’s Hot Dog Eating Contest, réussissant à avaler quatre hot dogs en cinq minutes, ce qui décevra ses fans.

Pourtant, c’est la lutte contre l’alcoolisme qui marqua le début de son déclin. Un article publié en 2011 révéla les difficultés de Perry, alors qu’il menait autrefois une vie confortable, vivant dans une grande maison avec son épouse et leurs enfants. L’alcool, facilement accessible lors des séances de dédicaces, devint rapidement un problème majeur. Cette dépendance conduisit à un divorce en 2003, son ex-femme obtenant la garde des enfants et la maison. Malgré une nouvelle relation, son alcoolisme persista, aggravé par des infections dentaires qu’il tenta de traiter à sa manière, en buvant de grandes quantités de vodka, masquant ainsi ses douleurs.

Les problèmes de santé s’accumulèrent ensuite. Une attaque de syndrome de Guillain-Barré – une maladie auto-immune grave – le plongea dans une longue hospitalisation en 2008. Bien qu’il se soit partiellement remis, il fit une rechute un an plus tard, développant une pneumonie, des troubles auditifs et une perte de poids dramatique, atteignant seulement 190 livres. En 2016, les médias rapportèrent qu’il vivait seul dans une maison de retraite en Caroline du Sud, pesant plus de 430 livres, avec des difficultés à marcher et souffrant de diabète et de troubles auditifs persistants. Son frère, également ancien joueur de NFL, suggéra que William présentait des signes de CTE (encéphalopathie traumatique chronique), une maladie neurodégénérative fréquente chez les anciens sportifs de contact.
À cette époque, ses soucis financiers étaient criants : il ne reçut aucun revenu suite à la vente de sa bague du Super Bowl en 2015, et ses seules ressources provenaient d’une pension NFL modeste et de prestations sociales, totalisant moins de 14 000 dollars par an. Par ailleurs, ses affaires familiales étaient chaotiques, ses enfants et ex-épouses s’étant enfermés dans des conflits stériles, empêchant toute réelle aide ou amélioration de sa situation.
