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Un témoignage inédit et historique fait récemment surface : pour la première fois, Klaus Barbie évoque en détail les derniers instants de Jean Moulin, figure emblématique de la Résistance française. L’université de Stanford a rendu publiques quatorze heures d’enregistrements audio issus d’un entretien réalisé en août 1979 avec le journaliste allemand Gerd Heidemann. À cette époque, l’ex-officier de la Gestapo à Lyon, réfugié en Bolivie, se livre sans retenue sur son passé et sur les circonstances entourant la mort du résistant.
Dans ces archives, Klaus Barbie nie catégoriquement avoir soumis Jean Moulin à la torture. « Il n’a pas été torturé, on ne l’a pas touché. J’ai longuement discuté avec lui, de politique et de tout », affirme-t-il. Il décrit le chef de la Résistance comme un homme « très intelligent » qu’il aurait essayé de « retourner », sans succès. Selon Barbie, c’est Jean Moulin lui-même qui aurait mis fin à ses jours dans une scène d’une violence extrême : « Il prenait de l’élan et entrait avec la tête dans le mur. Il s’ouvrait le crâne. » Le bourreau précise que Jean Moulin était attaché par les mains mais pas par les pieds, expliquant ne pas y avoir pensé.
Révélations sur la mort de Jean Moulin et le portrait de Klaus Barbie
Ces déclarations relancent ainsi le débat sur les circonstances exactes de la mort de Jean Moulin, décédé en juillet 1943 après son transfert en Allemagne. Jusqu’ici, la version la plus largement admise évoquait plutôt une tentative de suicide dans les escaliers de la prison Montluc. Cependant, cette hypothèse avait suscité des doutes en raison de la configuration du lieu. Pour l’historienne Bénédicte Vergez-Chaignon, cette nouvelle version mérite d’être prise au sérieux : « Barbie parle de trois heures durant lesquelles Jean Moulin aurait frappé sa tête contre un mur. »
Au-delà de ce récit, les enregistrements dressent un portrait sans concession du « boucher de Lyon ». Barbie s’y montre cynique, revendiquant ses crimes et allant jusqu’à affirmer avoir fait déposer des fleurs sur la tombe de Jean Moulin. « Il a un sens de la provocation aigu », analyse Bénédicte Vergez-Chaignon, rappelant que l’ancien officier SS n’a jamais exprimé le moindre regret face à ses actes.
L’ex-officier dévoile également des pans moins connus de son parcours criminel, notamment son implication dans des massacres de juifs à Amsterdam en 1941, ainsi que ses actions sur le front de l’Est.
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