Si vous montez à bord d’un bus touristique à Rome, il est impossible d’échapper à la majesté du Colisée de Rome. Malgré les deux tiers de sa structure aujourd’hui disparus, ce monument reste l’une des attractions les plus visitées d’Italie, attirant des millions de visiteurs chaque année. Sa construction, commencée entre 70 et 72 après J.-C., s’inscrit au sommet de l’Empire romain et fut une entreprise colossale initiée par l’empereur Vespasien de la dynastie flavienne.
Ce gigantesque amphithéâtre, mesurant 189 mètres sur 157 mètres, fut en réalité un cadeau destiné au peuple romain. Il symbolisait une rupture avec la période tumultueuse de plus d’une décennie marquée par les excès et la mauvaise gouvernance de l’empereur Néron, qui avait plongé Rome dans une série de guerres civiles. Le but principal des empereurs flavien — Vespasien, puis ses fils Titus et Domitien — était de restaurer l’équilibre politique et social de l’Empire, en atténuant les excès du pouvoir et en renforçant le Sénat ainsi que le bien-être du peuple.
Parmi leurs nombreuses initiatives, la construction du Colisée représente une volonté symbolique forte : il fut érigé sur les ruines de la Domus Aurea, le somptueux palais doré de Néron, marquant ainsi la fin d’une époque et un retour à une grandeur plus populaire et inclusive, selon Interesting Engineering.

Après presque dix années de travaux, le Colisée ouvrit ses portes avec une capacité impressionnante pouvant accueillir entre 50 000 et 80 000 spectateurs. Sa structure, haute de quatre étages, comportait 80 entrées : 76 réservées au public, deux pour les participants aux jeux, et deux exclusivement destinées à l’empereur, reflétant l’importance et la complexité de cet édifice.
L’inauguration fut célébrée par l’empereur Titus sur une période de 100 jours de festivités, mêlant combats de gladiateurs, affrontements d’animaux sauvages, reconstitutions de batailles, pièces de théâtre et même exécutions publiques. Ces spectacles étaient au cœur de la vie sociale romaine et représentaient une véritable institution pendant plusieurs siècles.

Cependant, avec le temps, l’engouement pour ces jeux diminua. Après la chute de l’Empire romain d’Occident en 476, le Colisée entra en déclin. Une série de séismes survenue au Ve siècle endommagea gravement la structure, qui fut progressivement abandonnée. Par ailleurs, le monument servit de carrière de pierres pour la construction de cathédrales telles que Saint-Pierre et Saint-Jean-de-Latran, ainsi que pour le Palais de Venise, comme le relate History.
Ce n’est qu’au début du XVIIIe siècle que des efforts de préservation furent entrepris, lorsque les papes décidèrent de conserver le Colisée comme lieu Christien sacré, en raison de la croyance non prouvée que des martyrs chrétiens y avaient péri. Un projet de restauration plus ambitieux débuta réellement dans les années 1990, révélant au passage des découvertes archéologiques majeures, notamment l’un des premiers systèmes de canalisations et de fontaines publiques, soulignant l’ingéniosité technique des Romains, selon Interesting Engineering.
