Les vérités et erreurs historiques de The Scorpion King

par Zoé
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Les vérités et erreurs historiques de The Scorpion King
Egypte
Dwayne 'the Rock' Johnson dans The Scorpion King

Peu de spectateurs du film d’aventure et d’action sorti en 2002, The Scorpion King, s’attendaient sans doute à une précision historique rigoureuse. La principale attraction résidait plutôt dans la découverte de Dwayne « The Rock » Johnson, alors débutant, faisant sa transition du catch au cinéma. Malgré cet aspect divertissant, le film a reçu un accueil critique mitigé, avec un taux d’approbation d’à peine plus de 40 % sur Rotten Tomatoes.

Cependant, la carrière florissante de l’acteur aujourd’hui montre que les reproches relatifs au côté kitsch ou aux libertés prises avec l’Histoire n’ont guère entaché sa réputation. En scrutant de plus près certains détails, The Scorpion King révèle en réalité quelques faits historiques authentiques sur l’Antiquité.

Selon Screen Rant, l’intrigue se déroule environ 5 000 ans avant l’action du film The Mummy (La Momie) du XXe siècle. Cela situe l’histoire vers 3 000 avant notre ère, bien avant la construction de la célèbre Grande Pyramide de Gizeh, comme le précise National Geographic. Si l’on peut admettre une certaine souplesse dans la datation précise, il reste évident que le récit devrait se situer à l’époque du Bronze.

D’après History, l’Âge du Bronze s’étend environ de 3 000 à 1 200 avant J.-C. Cette période charnière donne à la fois du crédit à certains choix du film et met en lumière ses erreurs historiques, en indiquant nettement où The Scorpion King s’est trompé ou a cherché à épater.

Bien que le titre de « Scorpion King » puisse sembler aussi fictif que les nombreuses inexactitudes historiques du film, il repose en réalité sur des faits. En effet, il semblerait qu’il y ait eu non pas un, mais deux souverains égyptiens anciens portant le nom de « Roi Scorpion ».

Mace-head of king Scorpion

Heidi Kontkanen/Wikimedia Commons

Obtenir des informations sur ces deux Rois Scorpion s’est avéré complexe. En effet, selon Business Insider, ils auraient régné avant la Première Dynastie, vers 3200 avant notre ère. Cette période précède largement la construction de la Grande Pyramide de Gizeh, qui n’était alors qu’un projet lointain dans l’esprit des pharaons futurs. Au-delà de cela, les historiens restent incertains quant à leur identité : seraient-ils deux individus distincts, une seule et même personne, ou encore un autre nom donné à Narmer, souvent considéré comme le premier souverain d’une Égypte unifiée ?

Selon la Ancient History Encyclopedia, Narmer serait un dirigeant de la Haute-Égypte (la partie sud) ayant conquis la Basse-Égypte (située en aval le long du Nil) pour unir ces deux territoires en un seul royaume.

Comme le rapporte l’Encyclopedia of Ancient Egypt, les rares preuves témoignant de l’existence d’un roi nommé Scorpion incluent notamment une tête de masse cérémonielle et quelques inscriptions. Ce roi Scorpion aurait été un souverain de la Haute-Égypte lançant des guerres contre la Basse-Égypte, préparant ainsi le terrain pour la prise de contrôle complète du territoire par Narmer.

Les liens étroits entre l’Égypte ancienne et la Mésopotamie

Roi mésopotamien sur un artefact

Le film The Scorpion King souligne à juste titre l’existence de relations solides entre plusieurs civilisations de l’âge du bronze, notamment entre l’Égypte et la Mésopotamie. À mesure que des réseaux commerciaux et des échanges culturels se développaient, ces deux grandes cultures ont pu interagir malgré les grandes distances qui les séparaient.

Il convient toutefois de garder à l’esprit que « Mésopotamie » ne désigne pas une culture unique, mais un ensemble diversifié de peuples et cités tels qu’Akkad et Babylone. En revanche, l’Égypte s’est généralement caractérisée par une unité politique et culturelle relativement durable tout au long de son histoire.

Peu importe les différences entre les peuples mésopotamiens, les sources historiques attestent clairement des contacts avec l’Égypte, comme le suggère le film. Selon les études publiées dans le Journal of the Economic and Social History of the Orient, ces interactions ne furent pas forcément directes, mais des réseaux d’échanges dynamiques permettaient la circulation d’idées aussi efficacement que les rencontres en personne.

De nombreux éléments culturels, tels que les systèmes d’écriture, les styles artistiques similaires ou les types de poteries, montrent des influences partagées sur l’ensemble de la région. Par exemple, une jarre intrigante provenant du peuple Naqada I, actif durant la période prédynastique (environ 4000 à 3000 av. J.-C.), présente des représentations de bateaux de mer utilisés par des peuples asiatiques semblables aux Mésopotamiens, témoignant d’échanges maritimes précoces.

Illustration d'armes de l'Âge du Bronze

Le film The Scorpion King se déroule environ 5 000 ans avant notre ère, soit vers 3000 av. J.-C. Cette période correspond clairement à l’Âge du bronze, que les historiens situent entre 3300 et 1200 av. J.-C. Dans un contexte hollywoodien, il est compréhensible d’accepter quelques libertés chronologiques, d’autant que quelques centaines d’années peuvent sembler négligeables dans un récit se déroulant il y a cinq millénaires.

Cependant, il existe des limites à ces adaptations. Lorsque les personnages évoquent l’existence de l’acier, cela trahit immédiatement l’attention des spectateurs les plus avertis. Ce détail, qui paraît anodin, ne correspond pas du tout à la réalité historique.

En effet, comme l’explique Popular Mechanics, l’acier, un alliage de fer et de carbone, n’avait pas encore été développé à cette époque. L’humanité a commencé à maîtriser ce procédé autour de 400 av. J.-C., en Inde. Avant cela, différentes civilisations utilisaient du fer martelé ou même du fer météoritique riche en nickel, mais les armes en acier brillant et résistant brandies par le héros sont anachroniques pour l’époque indiquée.

Au mieux, le personnage principal aurait dû manier une épée en bronze, attirante mais davantage susceptible aux dommages. Ce type d’inexactitude illustre les compromis entre réalisme historique et exigences narratives dans le cinéma grand public.

Bien que l’acier n’existât pas encore au Moyen-Orient durant l’Âge du Bronze, certaines armes utilisées dans The Scorpion King s’inspirent partiellement d’outils authentiques de cette époque. Selon les recherches présentées par Weapons Universe, des armes telles que les épées, les lances ou encore les haches étaient effectivement courantes dans cette région et employées par les Mésopotamiens et leurs contemporains. Arcs et flèches figuraient également parmi les équipements militaires assez répandus tant en Mésopotamie qu’en Égypte, comme l’explique l’ouvrage Bronze Age Military Equipment.

Armes de l'Âge du Bronze

Parmi les armes remarquables du film, on retrouve aussi les épées courbées en forme de faucille, utilisées par certains personnages. Bien que cette forme puisse paraître être une invention cinématographique, elle correspond en réalité à un style bien réel, typique des armées sumériennes du sud de la Mésopotamie. Cependant, des études archéologiques datent cette forme particulière autour de 2500 avant notre ère, ce qui est environ cinq siècles plus tard que la période censée être celle du film.

Cependant, d’autres armes font preuve d’une plus flagrante anachronie. Par exemple, lors d’une scène de poursuite, Mathayus, incarné par Dwayne Johnson, utilise un engin de siège lancé comme une catapulte au milieu des bâtiments. Or, selon les données historiques de Smith College, la catapulte a été inventée par les Grecs vers 400 avant notre ère, soit bien trop tard pour coïncider avec l’époque à laquelle se déroule The Scorpion King. Cette méprise illustre une licence poétique fréquente dans le cinéma d’aventure, mêlant des éléments technologiquement incompatibles pour renforcer l’action dramatique.

Masque de Sargon d'Akkad

Le scénario du film The Scorpion King prend certaines libertés quant à la présence des peuples au Moyen-Orient vers 3000 av. J.-C. Toutefois, il mentionne que le personnage incarné par Dwayne Johnson, Mathayus, fait partie des trois derniers véritables Akkadiens. Cette idée, bien que sujette à débat sur la définition exacte d’un « véritable » Akkadien, mérite d’être saluée puisque le film s’appuie sur une culture mésopotamienne authentique.

Les Akkadiens apparaissent comme un peuple mystérieux, notamment à cause de la lointaine antiquité de leur existence. Selon l’Encyclopédie d’Histoire Ancienne, ils étaient basés dans la ville d’Akkad dont l’emplacement précis reste inconnu à ce jour, tout comme les raisons de sa disparition. La légende prête à Sargon un rôle fondateur : celui d’avoir bâti Akkad tout en unifiant presque toute la Mésopotamie sous le règne de l’Empire akkadien.

Le Musée Métropolitain d’Art nuance cependant cette interprétation en suggérant que Sargon n’aurait pas fondé Akkad seul pendant ses campagnes d’expansion, mais qu’il a certainement attiré population et commerce dans cette cité. En réalité, Akkad aurait constitué une force stabilisatrice majeure, propice au développement des arts, de l’écriture, des sciences, de la religion, et à de nombreuses avancées culturelles.

Ainsi, le héros Mathayus aurait tout aussi bien pu être un citadin cultivé plutôt qu’un guerrier musclé et torse nu. Cette dualité souligne à la fois la richesse historique et les choix artistiques du film quant à l’époque akkadienne.

Dans The Scorpion King, on croise une étonnante profusion de personnages aux noms grecs ou d’origines grecques supposées, comme Cassandra, l’héroïne, ou encore Memnon, l’antagoniste principal, sans oublier Philos. Cette abondance interroge, surtout en regard de la période et des lieux supposés du récit.

Fresque d'un joueur de lyre et d'un oiseau dans la salle du trône du palais de Nestor à Pylos

Les Grecs, bien qu’ayant une présence historique majeure dans la région méditerranéenne, ne sont pas attestés à avoir voyagé aussi loin que les territoires mésopotamiens ou égyptiens dès 3000 av. J.-C. Contrairement à ce que le film suggère, il n’existe pas de preuves solides d’une telle présence grecque à cette époque reculée. Selon les publications de la prestigieuse Oxford University Press, la plus ancienne culture grecque reconnue, celle des Mycéniens, n’apparaît qu’aux alentours de 2000 av. J.-C.

À cette époque, des échanges commerciaux et culturels ont bien eu lieu entre Mycéniens et Égyptiens, mais leur ampleur et leur nature restent difficiles à cerner. Ce n’est qu’ultérieurement, au cours de la période hellénistique à partir du IVᵉ siècle av. J.-C., que l’influence grecque s’étendra de manière significative sur l’Égypte, avec une domination politique effective.

De fait, même en assouplissant quelque peu la chronologie, l’idée que des personnages grecs auraient pu être présents et agir librement dans les territoires mésopotamiens en 3000 av. J.-C. relève davantage de la fiction que de l’histoire.

Les costumes dans The Scorpion King portent une part de vérité historique

Robe en filet de perles de l'Égypte ancienne

Lorsque The Scorpion King est sorti en 2002, de nombreux critiques ont vivement dénoncé les costumes du film. Il faut reconnaître que les tenues légères portées par la magicienne Cassandra pouvaient sembler choquantes pour les spectateurs d’aujourd’hui. Pourtant, une personne originaire de l’Égypte ancienne, interrogée sur ces vêtements révélateurs, pourrait bien n’en être que peu étonnée.

Les Égyptiens n’avaient en effet pas de scrupules à dévoiler une partie de leur peau, une attitude compréhensible sachant qu’ils vivaient dans un environnement désertique. D’après les recherches présentées par l’Ancient History Encyclopedia, les femmes de l’Égypte antique portaient généralement une jupe ou un pagne, sans forcément se couvrir le buste. Certaines robes de femmes de haute classe étaient confectionnées en lin translucide, qui laissait deviner les formes du corps. Les archéologues ont même retrouvé des exemples de robes en filet de perles, probablement portées sur une chemise en lin, qui restaient très révélatrices de la silhouette. hommes et femmes avaient également pour habitude de se maquiller et d’éliminer leurs poils corporels.

Chez les Mésopotamiens, le vêtement était souvent un peu plus couvrant comparé à leurs voisins égyptiens. Selon Britannica, les premières populations mésopotamiennes arboraient des jupes en peau de mouton dont la laine était façonnée en motifs décoratifs. Vers 2500 avant J.-C., des tissus de laine tissée firent leur apparition, enrichissant la garde-robe de tuniques et de châles ornés de bijoux, perruques et maquillage. Cependant, à l’époque où se déroule The Scorpion King, les habits restaient généralement assez simples.

Hiéroglyphe d'un homme avec arc et flèche

Dans le film The Scorpion King, Mathayus est fréquemment représenté parcourant les paysages en pantalon de cuir moulant, torse nu. Ce rôle marquait le début de carrière cinématographique de Dwayne Johnson, alors surtout connu pour sa carrure imposante de catcheur souvent sans haut. Si l’absence de chemise peut se justifier par les modes vestimentaires de l’époque, le port du pantalon présente, lui, une incohérence historique notable.

Les premières preuves archéologiques du port du pantalon remontent à il y a environ 3 000 ans, sur les steppes d’Asie centrale, comme le rapporte Science News. Cela situe cette invention bien plus tard que la période dans laquelle est censé se dérouler le récit, soit il y a environ 5 000 ans. Même en ignorant cet écart temporel de plusieurs millénaires, la distance géographique entre l’Asie centrale et les royaumes mésopotamiens rend improbable que ces vêtements aient été portés dans cette région.

Cette analyse historique suggère donc que le personnage aurait dû abandonner son pantalon de cuir au profit d’un pagne ou d’un kilt, similaire à ceux des rois et guerriers de l’Antiquité. En 2002, Dwayne Johnson, homme du XXIᵉ siècle, aurait probablement été réticent à ce choix vestimentaire. Néanmoins, il faut reconnaître que cela aurait offert une approche beaucoup plus fidèle à la réalité historique. De plus, sous la chaleur du désert et compte tenu de l’effort physique, un tel habit aurait probablement été plus confortable pour l’acteur, souvent en proie à la transpiration pendant le tournage.

La représentation controversée de la ville de Gomorrhe dans The Scorpion King

Peinture représentant la destruction de Sodome et Gomorrhe par John Martin

Dans The Scorpion King, les personnages se rencontrent dans la ville de Gomorrhe, forteresse du principal antagoniste. Ce nom est immédiatement reconnaissable pour ceux qui connaissent les récits bibliques, la ville étant mentionnée dès le Livre de la Genèse. Au chapitre 18, Dieu annonce que Gomorrhe ainsi que sa ville sœur, Sodome, sont vouées à la destruction en raison de la gravité de leurs péchés. Le récit biblique relate que ces cités et leurs habitants, à l’exception de la famille de Lot, sont anéantis par une catastrophe encore non identifiée.

Cependant, si l’on considère la Gomorrhe du film comme celle de la Bible, plusieurs incohérences majeures apparaissent. Par exemple, Genèse 13:12 explique que Lot s’installe à Sodome, l’une des « villes de la plaine », une expression biblique désignant plusieurs cités situées près de la mer Morte. Or, dans le film, aucun plan ne montre de grande étendue d’eau, bien au contraire, le paysage aride prédomine.

Au-delà de cette contradiction, l’existence même de Gomorrhe reste aujourd’hui sujette à débat. Depuis au moins 1847, des équipes scientifiques explorent la région dans l’espoir d’en découvrir les vestiges. Des preuves d’implantations humaines datant de l’Âge du Bronze et des tablettes d’argile mentionnant explicitement Sodome ont émergé. Cependant, aucun consensus n’a été atteint quant à l’identification précise des villes bibliques. Certains chercheurs pensent que Tall el-Hammam, un important site du Bronze en Jordanie, pourrait correspondre, tandis que d’autres sceptiques considèrent qu’une grande cité retrouvée ne suffit pas à confirmer la véracité historique de Gomorrhe telle que décrite dans la Bible.

Une armure historiquement inexacte dans The Scorpion King

Armure en cotte de mailles

Les spectateurs attentifs, notamment ceux passionnés par l’histoire militaire, remarqueront que le type d’armure porté par les guerriers dans le film est anachronique. En effet, certains personnages arborent une cotte de mailles.

Selon l’Encyclopédie Britannica, la cotte de mailles est une arme défensive constituée d’anneaux métalliques entrelacés. Initialement, ces anneaux étaient cousus individuellement sur un support en cuir ou en tissu, avant d’évoluer vers une forme de tissu métallique continu. Toutefois, les premières cotte de mailles remontent à la fin de la période romaine, soit bien trop tard pour correspondre à l’époque de 3000 avant notre ère où se situe l’intrigue.

Si la cotte de mailles est donc inappropriée, quel type d’armure aurait pu être porté à cette époque ? Les protections corporelles variaient d’une culture à l’autre, mais un exemple notable vient des Mycéniens. L’Ancient World Magazine rapporte que des archéologues ont mis au jour sur le site mycénien de Dendra, en Grèce, un ensemble d’armures en bronze, appelé « panoplie ». Ce modèle associe des plaques métalliques superposées à un casque en métal, une description qui correspond aux textes d’Homère, le célèbre poète grec ancien.

Qu’en était-il des Akkadiens, peuple mésopotamien de la même période ? Selon History on the Net, le port d’armure rigide était rare chez eux. Leurs guerriers utilisaient plutôt des manteaux renforcés ou des protections en cuir rembourré. Dans tous les cas, ces solutions sont historiquement plus plausibles que la cotte de mailles médiévale.

De nombreux personnages dans The Scorpion King utilisent des chevaux tout au long du film, y compris en les montant. Le héros, Mathayus, s’allie même avec un voleur de chevaux, Arpid, qui lui sauve la vie lors d’une rencontre presque mortelle avec des fourmis rouges. Si cet aspect est divertissant, il est historiquement anachronique, car les chevaux ne devraient pas être présents à cette époque.

Selon les recherches de l’University College London, les chevaux n’ont été introduits en Égypte qu’après 1700 avant notre ère. Leur présence s’est progressivement établie dans le pays ainsi qu’auprès de la Nubie au sud, où ils furent pleinement intégrés dans la culture et les moyens de transport. Les Égyptiens utilisaient majoritairement les chevaux pour tirer des chars et il est rare de les voir mentionnés en train de monter directement à cheval.

Si l’époque n’est donc pas propice aux chevaux en Égypte, qu’en est-il des équidés en Mésopotamie, plus à l’est ? Comme l’explique l’Equine Veterinary Journal, cette hypothèse ne tient pas non plus. Les premières traces connues de domestication équine remontent environ à 4000 avant notre ère, avec les peuples indo-européens installés dans l’actuelle Ukraine, qui développaient un mode de vie nomade basé sur le cheval. Pourtant, aucune preuve ne démontre que les chevaux avaient atteint la Mésopotamie avant 2000 avant notre ère.

Autrement dit, prétendre que les chevaux faisaient intégralement partie de la vie mésopotamienne vers 3000 avant notre ère reste très incertain. Ce décalage historique affaiblit sérieusement la crédibilité historique du film The Scorpion King concernant l’utilisation des chevaux.

Hiéroglyphe de Toutankhamon détruisant ses ennemis dans un char tiré par des chevaux

Yann Forget / Wikimedia Commons

Que l’on croie ou non à l’influence réelle des praticiens de la magie sur le monde, les preuves montrent que les civilisations antiques y croyaient profondément. Selon l’Ancient History Encyclopedia, l’Égypte ancienne regorgeait d’artefacts magiques, tandis que Heka était vénéré comme la divinité de la magie. Force omniprésente, Heka n’avait paradoxalement pas de temple dédié, sa présence étant constante dans l’esprit des Égyptiens dès la période prédynastique (6000 – 3150 av. J.-C.). Ces pratiques magiques correspondent donc parfaitement à l’univers de The Scorpion King.

Les Mésopotamiens n’étaient pas en reste concernant la croyance magique. À l’instar des Égyptiens, la magie faisait partie intégrante de leur vie quotidienne et de leur religion. D’après le Metropolitan Museum of Art, ils étaient particulièrement méthodiques, créant des « manuels » sous forme de tablettes d’argile qui détaillaient rituels et sorts destinés à divers usages.

Détail de la Sorcière d'Endor, 1857

Il est évident que les sociétés égyptienne et mésopotamienne accordaient un grand pouvoir à ceux qui entretenaient un lien spirituel fort. Que l’on doute ou non des véritables pouvoirs magiques de Cassandre, la sorcière qui assiste Mathayus dans The Scorpion King, personne ne peut nier que sa maîtrise aurait fait d’elle une figure incontournable à cette époque.

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