Comprendre le 14ème amendement : un enjeu d’égalité américaine

par Olivier
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Comprendre le 14ème amendement : un enjeu d'égalité américaine
États-Unis

14ème Amendement

Le 14e amendement de la Constitution des États-Unis est reconnu comme l’un des documents les plus cruciaux dans l’histoire des droits civiques et de la lutte pour l’égalité raciale dans le pays. Ratifié en 1868, il stipule que « toutes les personnes nées ou naturalisées aux États-Unis » doivent bénéficier de la « protection égale des lois ». Cette disposition a accordé la citoyenneté et des droits légaux aux quelque 3,9 millions d’esclaves émancipés seulement trois ans auparavant.

En cela, le 14e amendement est devenu un pilier fondamental de l’idéal d’égalité raciale, garantissant que cette aspiration demeure au cœur de l’identité nationale américaine. Cependant, malgré les défis permanents pour atteindre une égalité réelle pour tous les citoyens, l’amendement a récemment été au centre de débats politiques dans le contexte des événements tragiques du 6 janvier 2021.

Après que le président Trump ait encouragé ses partisans à se diriger vers le Capitole en répétant ses accusations infondées de fraude électorale, cinq personnes ont perdu la vie lors des affrontements qualifiés d’« insurrection » par de nombreuses figures publiques. Ces événements ont ravivé les discussions concernant les recours possibles pour destituer le président, un mouvement auquel la majorité des Américains semble désormais favorable.

Deux pistes majeures ont émergé pour écarter Donald Trump de la Maison Blanche. La première s’appuie sur le 25e amendement, qui offrirait à son vice-président, Mike Pence, le pouvoir de prendre le contrôle si le président est jugé incapable de remplir ses fonctions. Toutefois, malgré la pression politique exercée, notamment par la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, Pence n’a pas activé cette procédure.

Nancy Pelosi

Prononçant que le président était « dérangé, déséquilibré et dangereux », Nancy Pelosi a initié une procédure de mise en accusation, faisant de Donald Trump le premier président américain à être inculpé à deux reprises. Sa deuxième procédure d’impeachment se heurte cependant à un obstacle majeur : pour être adoptée, elle nécessite l’appui des deux tiers du Sénat, où les Républicains détiennent la majorité, rendant improbable un revirement massif contre le président.

Pour pallier ce blocage, une autre solution se profile : invoquer le 14e amendement lui-même. La section 3 de cet amendement précise qu’« aucune personne » ayant prêté serment de soutenir la Constitution, mais s’étant engagée dans une insurrection ou rébellion contre elle, ou ayant apporté aide à ses ennemis, ne peut occuper une fonction publique fédérale ou étatique.

Cette disposition pourrait donc être utilisée pour exclure non seulement Donald Trump, mais aussi d’autres responsables politiques impliqués dans ces événements, tels que les sénateurs républicains Ted Cruz et Josh Hawley. Ainsi, le 14e amendement continue de jouer un rôle essentiel non seulement dans la défense de l’égalité, mais aussi dans la préservation de l’ordre constitutionnel aux États-Unis.

Le Président Donald Trump

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