L’Histoire du Titre de Médecin : Quand le Terme ‘Docteur’ est Apparue

par Olivier
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L'histoire du titre de 'Docteur' : Origines et Évolution
France

Lorsqu’on est malade, on consulte un médecin que l’on qualifie volontiers de « docteur ». Aujourd’hui, ce terme est utilisé pour désigner toute personne qui soigne, que ce soit pour des maux physiques ou mentaux. Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi, et tous les médecins n’ont pas toujours porté ce titre.

Médecins

Historiquement, le titre de « docteur » était réservé à ceux qui possédaient des diplômes avancés, parfois appelés doctorats, quels que soient leurs domaines d’études — médecine, éducation ou autres. Au XIVe siècle, comme l’indique le dictionnaire Merriam-Webster, le mot « doctor » s’est popularisé, issu du latin docere signifiant « enseigner ». À cette époque, les « docteurs » étaient principalement des professeurs, souvent des théologiens admis par le Vatican pour prêcher les doctrines religieuses à l’université.

Progressivement, cette appellation s’étendit à d’autres personnes confirmées dans leur domaine, y compris les praticiens médicaux. Pourtant, au XIIe siècle, de nombreux médecins préféraient être appelés « physicians », un terme dérivé du mot français « physic » signifiant traitement ou remède. Cela servait à les distinguer des chirurgiens : les premiers administraient des médicaments, tandis que les seconds réalisèrent les opérations chirurgicales, comme aujourd’hui.

La montée en puissance du doctorat

La montée du doctorat

Aux XVIIIe et XIXe siècles, le terme « docteur » s’est élargi avec l’apparition des diplômes de doctorat, notamment le doctorat de philosophie (PhD). Bien que seuls quelques domaines comme la médecine, le droit, la théologie et parfois la musique attribuaient alors ce titre, les détenteurs de ces diplômes pouvaient désormais ajouter des lettres après leur nom (MD pour docteur en médecine, PhD pour doctorat, JD pour doctorat en droit).

Dans le même temps, les distinctions entre chirurgiens et médecins devenaient plus floues. Ces derniers aspiraient à obtenir des diplômes supérieurs et à être reconnus comme « docteurs ». Avec le temps, le grand public a commencé à appeler « docteur » toute personne donnant un traitement médical, même sans qualification officielle, car le mot « doctor » signifiait aussi « modifier » ou « changer » – que ce soit un objet ou un corps humain.

Ce titre est ainsi devenu un signe de respect, associé au savoir et à la capacité de soigner.

Un titre aux contours sociaux complexes

Les détenteurs de diplôme

Cependant, l’usage du titre de « docteur » a également été sujet à des abus. Des charlatans s’en sont emparés pour légitimer des remèdes douteux. Ce phénomène ne s’est pas limité à la médecine : toute personne souhaitant valoriser ses découvertes, même fictives, s’autoproclamait docteur.

Pour clarifier l’usage dans le domaine médical, le Royal College of Physicians a établi en 1860 que seuls les titulaires d’un MD pouvaient s’appeler « docteur ». Cette règle a toutefois été assouplie au XXe siècle, notamment par le fait que le public continue de désigner ainsi tous les médecins, diplômés ou non.

Au-delà des titres honorifiques, s’adresser à quelqu’un en tant que « docteur » reste délicat socialement, comme le soulignent plusieurs ouvrages d’étiquette du début du XXe siècle, qui conseillent la prudence lorsque l’on ignore si la personne possède un doctorat en médecine ou un PhD. De leur côté, les médias préfèrent souvent réserver ce terme aux praticiens de la médecine. Toutefois, toute personne détenant un doctorat, quel qu’il soit, est fondée à se présenter sous ce titre, en reconnaissance du travail intense et des années consacrées à l’acquisition de ce diplôme.

Seulement, dans un contexte d’urgence médicale, il est préférable de laisser la place aux véritables médecins !

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