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Depuis 2002, à une seule exception près, tous les Oscars se tiennent au célèbre Dolby Theatre de Hollywood, réunissant l’élite du cinéma dans une salle où se mêlent excitation et espoir de décrocher la précieuse statuette.
Construit initialement sous le nom de Kodak Theatre, il a été rebaptisé en 2012 d’abord temporairement en Hollywood and Highland Center Theatre, en référence au complexe dans lequel il se situe, avant de prendre son nom actuel quand la société Dolby Laboratories a acquis les droits de dénomination.
Au-delà des Oscars, ce théâtre prestigieux accueille également de nombreux événements majeurs tels que les ESPY Awards, les NAACP Image Awards, les BET Awards, les AFI Lifetime Achievement Awards ou encore les Daytime Emmy Awards, sans compter les premières mondiales de films et diverses émissions télévisées.
Le besoin d’un lieu permanent pour les Oscars
Pendant les 73 premières années des Oscars, la cérémonie n’avait pas de résidence fixe. Le tout premier gala en 1929 se déroula à l’hôtel Hollywood Roosevelt. Durant les décennies suivantes, la cérémonie a alterné entre plusieurs lieux emblématiques, comme l’Ambassador Hotel, le Biltmore Hotel, le Chinese Theatre de Grauman, ou encore le théâtre du Motion Picture Arts and Sciences sur Melrose Avenue.
Le RKO Pantages Théâtre prit le relais dans les années 1950, suivi par le Santa Monica Civic Auditorium dans les années 1960, puis le Dorothy Chandler Pavilion et le Shrine Auditorium qui se partageaient l’honneur quasiment à parts égales. Mais au tournant du XXIe siècle, la nécessité d’avoir un lieu dédié et adapté se fit sentir.
L’ouverture du Kodak Theatre
Achevé en 2001, le théâtre ouvre ses portes avec un concert du ténor britannique Russell Watson accompagné de l’orchestre et du chœur du Hollywood Bowl. Son architecte, David Rockwell, a conçu ce lieu en alliant notamment élégance et fonctionnalité pour répondre aux exigences d’événements grand public souvent filmés en direct.
L’une des innovations remarquables est un espace technique escamotable dans la fosse d’orchestre, où se loge tout le matériel de diffusion sur un système hydraulique, ainsi qu’une modularité de la salle permettant d’adapter la capacité d’accueil, passant de 2 000 places pour les spectacles à plus de 3 000 pour la cérémonie des Oscars.
Des changements de nom successifs
À son ouverture, Kodak avait acquis les droits d’appellation pour 72 millions de dollars. Mais l’effondrement de l’entreprise, victime de la transition vers la photographie numérique, l’a poussée à déclarer faillite en 2012.
Malgré les efforts des propriétaires du théâtre pour maintenir l’accord, Kodak a réussi à rompre son contrat. Pendant un court laps de temps, le théâtre s’adopta le nom de « Hollywood & Highland Center Theatre » en attendant de trouver un nouveau partenaire.
Ce partenaire devint Dolby Laboratories, qui signa un nouveau contrat pour 20 ans, renforcé par la signature parallèle d’un avenant maintenant les Oscars dans ce théâtre pour la même durée. Cette nouvelle ère s’accompagna d’une modernisation technique et de l’intégration des technologies de pointe en audio signées Dolby.
Une implantation artistique éphémère
En 2011, le théâtre accueillit un spectacle permanent du Cirque du Soleil baptisé « Iris », un hommage au cinéma mêlant danse, acrobaties, projections et musique live, composée notamment par Danny Elfman, célèbre pour ses œuvres cinématographiques.
Ce show imposa des adaptations coûteuses à la scène, avec notamment des ascenseurs scéniques pouvant atteindre 13 mètres de profondeur, pour un investissement avoisinant les 40 millions de dollars. Malgré cette ambition, « Iris » ne survécut pas à la période et ferma ses portes dès 2013, faute d’une audience suffisante.
Une cérémonie différente en 2021
La pandémie de COVID-19 bouleversa la tradition : en 2021, les Oscars quittèrent exceptionnellement le Dolby Theatre pour s’installer dans un lieu insolite, la gare Union Station de Los Angeles. Le réalisateur Steven Soderbergh imagina une cérémonie plus cinématographique, dans cet espace majestueux à l’architecture iconique, adapté aux contraintes sanitaires.
La connexion avec le Dolby Theatre resta cependant présente grâce au studio Rockwell Group, à l’origine du design du théâtre, qui assura la conception scénique de cette édition particulière.
