L’incroyable histoire de Roy Benavidez, un héros méconnu

par Olivier
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L'incroyable histoire de Roy Benavidez, un héros méconnu
États-Unis

Servir son pays par le biais du service militaire est l’un des actes de bravoure les plus nobles, mais aussi parmi les plus périlleux. Ce danger se magnifie en période de guerre, notamment lors de l’engagement américain dans la guerre du Vietnam en 1954. Après l’attaque des forces américaines dans le golfe du Tonkin en 1964, la présence militaire des États-Unis s’est intensifiée, entraînant une mobilisation accrue des soldats. C’est dans ce contexte que Raul « Roy » Benavidez a répondu à l’appel.

Soldats de l’armée saluant

Bien que son nom soit peu célèbre, celui de Roy Benavidez mérite d’être connu. Son histoire dépasse de loin la plupart des récits de guerre, s’apparentant presque à un conte incroyable. Voici l’itinéraire hors du commun de cet homme remarquable, l’un des soldats les plus extraordinaires de l’histoire américaine.

Des débuts difficiles

Roy Benavidez a connu une enfance marquée par l’adversité. Orphelin et décrocheur scolaire à 15 ans, il a néanmoins réussi à surmonter ces obstacles. À 17 ans, il s’engage dans la Garde nationale du Texas en 1952. Après trois ans, il rejoint le service actif et s’entraîne pour intégrer les forces spéciales de l’armée.

En moins d’une décennie, il gravit les échelons pour devenir un soldat d’élite, affecté à la 82e Division aéroportée dès 1959. Son expertise lui permet d’être envoyé au Vietnam en 1965, en tant que conseiller militaire. C’est au cours de ce premier déploiement qu’un événement va bouleverser sa vie.

Portrait de Roy Benavidez

Une volonté indomptable

Militaire expérimenté et Green Beret aguerri, Roy Benavidez est grièvement blessé en posant le pied sur une mine au Vietnam. Les médecins pronostiquent qu’il ne remarchera jamais et envisagent de le réformer. Pourtant, refusant ce destin, il prend en main sa rééducation.

Il commence par bouger ses orteils, progresse en rampants grâce à ses coudes, puis parvient à se relever. Une année plus tard, il marche à nouveau. En 1968, il effectue un second tour au Vietnam, symbole de sa résilience exceptionnelle.

Soldat en fauteuil roulant

Un courage hors norme

Le 2 mai 1968, Roy Benavidez entend un appel au secours. Un groupe de douze hommes, dont trois Green Berets, est pris en embuscade et en danger de mort. Sans attendre d’ordres, armé seulement d’un couteau, il s’empare d’un sac médical et embarque à bord de l’hélicoptère le plus proche pour aller à leur rescousse.

Son parachutage dans la zone de combat marque le début d’une action d’une bravoure inouïe. Malgré une blessure par balle à la jambe droite, puis d’autres au visage et à la tête, il parvient jusqu’à ses camarades.

Hélicoptère militaire au Vietnam

Un miracle ambulant

Roy Benavidez organise alors l’extraction des blessés sous un feu nourri ennemi, portant et traînant plusieurs soldats jusqu’à un appareil en attente. Lorsque ce dernier est abattu, il refuse d’abandonner. Il sauve ses hommes dans l’appareil écrasé, appelle des frappes aériennes tout en subissant de nouvelles blessures et réussit à extraire tous les survivants.

Il recueille les documents sensibles et neutralise deux soldats ennemis en fuite avant de se laisser évacuer. Au total, il a subi 37 blessures, dont une mâchoire fracturée et une grave lésion abdominale. Initialement présumé mort, il survit miraculeusement et sauve huit hommes.

Soldat portant un camarade blessé

Un héros enfin reconnu

Malgré la gravité de ses blessures, Roy Benavidez reçoit la Distinguished Service Cross. En 1973, le général William C. Westmoreland propose de la remplacer par la Médaille d’honneur, mais la demande est rejetée car elle est tardive. Il faudra une intervention du Congrès et la confirmation d’un témoin toujours vivant, le radioman Brian O’Connor, pour qu’en 1981, le président Ronald Reagan lui décerne la plus haute distinction militaire des États-Unis.

Après sa retraite, Roy Benavidez consacre sa vie à l’éducation des jeunes Américains, prônant le respect, l’apprentissage et l’amour du pays. Il s’éteint en 1998, laissant derrière lui un héritage de courage et de détermination.

Roy Benavidez avec Ronald Reagan

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