Pêche et éoliennes en mer : cohabitation possible en Bretagne

par Olivier
0 commentaire
A+A-
Reset
Pêche et éoliennes en mer : cohabitation possible en Bretagne
France

Les projets de parcs éoliens en mer suscitent fréquemment l’hostilité des pêcheurs, soucieux des conséquences sur la ressource halieutique. Pourtant, dans la baie de Saint-Brieuc, où un parc de 62 éoliennes est désormais opérationnel, les pêcheurs ont repris leurs activités à proximité. Cette reprise témoigne de la possibilité d’une cohabitation entre les installations éoliennes en mer et la pêche professionnelle.

Depuis la mise en service du parc, les éoliennes tournent à plein régime. Bien que les pêcheurs aient été indemnisés durant la phase de construction, ils ont retrouvé leur espace de pêche avec l’interdiction de s’approcher à moins de 50 mètres des structures en mer. Dès l’origine, les acteurs du projet ont clairement affirmé leur volonté de permettre la continuation des usages maritimes, établissant un précédent encourageant pour une cohabitation viable.

Un défi accru avec l’éolien flottant

La région Bretagne, première région de pêche française, défend avec conviction l’idée que l’éolien en mer et la pêche doivent bénéficier d’une égale considération. Selon Daniel Cueff, vice-président en charge de la mer et du littoral, il est impensable de sacrifier la pêche pour développer l’éolien. Le maintien des deux activités est condition indispensable à la réalisation des projets éoliens.

Si la baie de Saint-Brieuc illustre cette harmonisation avec un parc posé sur fond, la multiplication prochaine des parcs éoliens flottants en eaux profondes pose de nouveaux défis. Plus puissants, implantés plus loin des côtes et ancrés par des câbles tendus, ces systèmes présentent un risque accru d’accrochage des filets de pêche, complexifiant la coexistence. Cette complexité rend indispensable l’élaboration de solutions adaptées pour préserver l’activité halieutique.

Une étude bretonne aux résultats prometteurs

La région Bretagne a confié à un bureau d’études spécialisé une enquête approfondie sur la compatibilité entre éoliennes flottantes et pêche professionnelle. Après un an d’analyse, les conclusions se veulent optimistes : il est possible de conjuguer la présence des parcs éoliens flottants avec la continuité des activités de pêche, à condition d’appliquer certaines mesures techniques.

Les recommandations préconisent une adaptation des caractéristiques des installations, telles que la superficie occupée, le type d’ancrage ou la configuration des flotteurs. Ces ajustements permettent notamment de conserver des corridors de navigation pour les bateaux de pêche. Parallèlement, les pêcheurs devront moderniser leurs équipements, en privilégiant des filets plus sélectifs et innovants, contribuant à minimiser les risques d’accrochage.

La responsabilité de l’État

Avec la publication de cette première étude mondiale, l’espoir réside désormais dans la prise en compte de ces conclusions par l’État, qui coordonne la planification énergétique. Daniel Cueff souligne que pour pérenniser la pêche autour des futurs parcs, il est essentiel que les appels d’offres intègrent un cahier des charges strict imposant aux industriels ces exigences techniques visant à la cohabitation.

Sans une telle prise en compte, le risque de tensions entre les pêcheurs et les promoteurs éoliens reste non négligeable, menaçant la stabilité sociale et économique des zones concernées. Cette étude ouvre toutefois une voie prometteuse vers un développement harmonieux des énergies renouvelables en mer, conciliant transition énergétique et préservation des activités traditionnelles.

Suggestions d'Articles

Laisser un Commentaire