À Treffiagat, dans le Finistère, sept maisons, situées à quelques dizaines de mètres de la mer, ont été démolies en raison du risque croissant de submersion. Ces habitations, occupées depuis des décennies, étaient prises en étau entre la mer, une dune en train de s’effriter et un marais. Elles représentent un symbole fort des conséquences du réchauffement climatique et de la montée des eaux, qui rendent la protection côtière de plus en plus difficile.
La dune qui protégeait ce quartier du Léhan s’effrite sous l’effet combiné des tempêtes et de la montée du niveau de la mer, aggravée par le changement climatique. Face à cette situation, la commune de Treffiagat, avec l’aide de l’État, a décidé de racheter puis de raser ces maisons. Stéphane Le Doaré, président de la Communauté de communes du Pays bigouden sud, explique que ce choix, basé sur des avis scientifiques, était nécessaire pour garantir la sécurité des habitants.
Ce démantèlement commence à marquer la fin d’une époque pour ce bourg breton et constitue une première dans la région. L’État a souligné qu’il ne peut plus assurer la protection de ce quartier face aux risques de submersion, à l’instar du drame survenu à La Faute-sur-Mer en 2010, où la tempête Xynthia avait provoqué la mort de 29 personnes après l’inondation soudaine de quartiers entiers.
Une menace grandissante pour de nombreuses habitations françaises
À Treffiagat, cinq autres maisons vont bientôt être détruites. Par ailleurs, pour les 366 habitations restantes du quartier de Léhan, des travaux de protection sont en cours, incluant la construction de deux digues et la continuation d’enrochements. Ces mesures visent à limiter le risque de submersion pour les foyers encore présents.
Plus largement, la situation n’est pas isolée. Sur l’ensemble du littoral français, de nombreux programmes d’actions de prévention des inondations recensent les biens exposés à la montée des eaux. Par exemple, dans les Hauts-de-France, 35 maisons victimes d’inondations récentes vont être rasées. Selon le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), près de 450 000 logements et plus de 50 000 locaux d’activité pourraient être menacés d’ici à 2100 en raison de la montée des eaux et de l’érosion côtière.
