Ils étaient nombreux samedi matin à se rassembler dès l’aube sur un parking de Colmar, en Alsace, pour adopter 800 poules rousses. Cette initiative, lancée par la collectivité locale, vise à encourager la réduction des déchets au quotidien.
Les motifs des adoptants sont variés : obtenir des œufs frais, renouer avec la nature, ou simplement divertir les enfants. Toutefois, chaque futur propriétaire doit répondre à certains critères, notamment la capacité d’accueillir les poules dans de bonnes conditions. Depuis 2015, l’agglomération de Colmar organise cette distribution annuelle, accompagnée de la remise d’un livret de l’adoptant qui fournit des conseils pratiques pour apprivoiser les poules, bien les nourrir et les protéger.
Une opération qui séduit de plus en plus
Outre le plaisir de posséder des poules, une raison principale motive cette adoption pour le moins originale : la possibilité de réduire les déchets alimentaires. Les poules consomment en effet les restes de nourriture tels que pâtes, riz, croûtes de fromage ou même des déchets issus des crustacés.
Depuis le lancement du programme en 2015, plus de 5 200 poules ont été distribuées. Eric Straumann, président de l’agglomération et membre des Républicains, souligne le succès de l’initiative : « On perçoit un véritable désir de retour à la nature, de simplicité, ainsi que l’adoption de techniques simples pour traiter les déchets, notamment verts. »
Cette opération permet d’éviter environ une centaine de kilogrammes de déchets par an et par paire de poules. La collectivité consacre entre 15 000 et 20 000 euros par an pour s’approvisionner auprès d’un élevage local, dans le sud de l’Alsace. Laurent Ott, directeur du service gestion des déchets à Colmar Agglomération, précise : « Là où les poules sont installées, elles consomment presque tous les biodéchets produits dans le foyer car elles sont omnivores. Ce ne sont jamais des déchets, mais toujours une ressource, ici pour les poules. »
Cependant, cette démarche, bien qu’encourageante, ne suffit pas à elle seule. Les biodéchets, issus de l’alimentation ou des végétaux, restent importants, avec une collecte de 36 à 37 kg par an et par habitant dans la collectivité. En parallèle, l’initiative a inspiré d’autres territoires alsaciens : l’agglomération de Mulhouse et la commune voisine de Schiltigheim à Strasbourg proposent également à leurs habitants d’adopter des poules.