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La Nouvelle-Zélande a récemment autorisé l’usage médical de la psilocybine, un composé naturel présent dans certains champignons hallucinogènes. Cette décision vise à combattre des troubles tels que la dépression et le syndrome de stress post-traumatique. Toutefois, l’administration de cette substance restera strictement encadrée, n’étant accessible aux patients que dans le cadre de protocoles médicaux bien définis. Par cette mesure, la Nouvelle-Zélande rejoint un groupe restreint de pays ayant légalisé, sous conditions, l’usage des champignons hallucinogènes.
Des réglementations nationales disparates
La psilocybine et la psilocine, substances psychoactives aux effets comparables au LSD, sont soumises à une réglementation internationale stricte, notamment sous l’égide de la Convention des Nations unies sur le contrôle des drogues. Leur utilisation demeure encadrée, avec des variations significatives selon les pays.
Aux États-Unis, certains États de l’Ouest, comme l’Oregon et le Colorado, ont récemment légalisé l’usage thérapeutique de ces champignons sous étroite surveillance médicale. Le Nouveau-Mexique, quant à lui, a adopté une loi en avril 2025 autorisant explicitement la psilocybine à des fins thérapeutiques.
La Jamaïque, une exception dans les Caraïbes
Dans la région des Caraïbes, les règles sont très variables d’un territoire à un autre. Aux Bahamas et dans les Îles vierges britanniques, la possession et la consommation de psilocybine sont légales, mais sa vente reste interdite. En revanche, la Jamaïque se démarque par l’absence totale de loi prohibant la psilocybine. La culture et la consommation de champignons dits « magiques » y sont légales et ont développé un véritable secteur touristique : en 2022, quatre complexes spécialisés accueillaient des visiteurs intéressés par ces pratiques.
Plus loin en Océanie, l’Australie a autorisé depuis 2023 l’emploi médical des champignons hallucinogènes ainsi que de l’ecstasy, dans le cadre de traitements ciblant les pathologies mentales spécifiques.
Des perspectives thérapeutiques prometteuses
En Europe, la situation est elle aussi contrastée : aux Pays-Bas, bien que la culture et la vente de champignons à psilocybine soient interdites, les truffes contenant cette molécule, poussant sous terre, sont quant à elles légales. En République tchèque, la psilocybine peut être utilisée à des fins thérapeutiques uniquement dans des infrastructures médicales spécialisées, sous la surveillance de médecins autorisés.
Enfin, en Suisse, cette drogue est autorisée depuis 2014 dans le cadre d’un « usage compassionnel ». Ce recours de dernier ressort est réservé à des patients ayant épuisé toutes les autres options thérapeutiques sans amélioration, et souffrant de maladies graves et durables entraînant de fortes souffrances. L’Office fédéral de la santé publique y impose donc une évaluation rigoureuse avant tout accès à la substance.
