La vérité cachée sur l’assassinat de James A. Garfield

par Olivier
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La vérité cachée sur l'assassinat de James A. Garfield
États-Unis

President James A. Garfield

Au XIXe siècle, le poète anglais Matthew Prior écrivait un poème intitulé « Le remède pire que le mal », décrivant une personne guérie d’une maladie mais accidentellement tuée par le médecin censé la soigner. Cette tragédie illustre parfaitement les pratiques médicales de l’époque, parfois bien plus dangereuses que les affections elles-mêmes. Cette réalité était encore d’actualité moins de 150 ans auparavant, durant l’ère dite de la Belle Époque américaine, une période marquée par des avancées industrielles, une économie florissante, mais aussi un débat sincère sur la nécessité pour les médecins de se laver les mains avant d’intervenir sur une plaie.

Aujourd’hui, ces précautions paraissent élémentaires, mais en 1881, la théorie des germes était une science nouvelle, et nombre de professionnels, y compris dans le milieu médical, la rejetaient encore. James A. Garfield, élu président des États-Unis à 49 ans, un homme robuste de près de 95 kilogrammes pour environ 1,82 mètre, avait prêté serment l’année précédente. Le 2 juillet, selon Smithsonian Magazine, lors d’une promenade dans la gare de Washington D.C. avant de partir en vacances en famille, il fut soudainement pris pour cible par Charles Guiteau — écrivain, prédicateur, avocat et probablement atteint de troubles mentaux — qui tira deux coups de feu sur lui.

Comme le relate PBS, une balle effleura le bras du président tandis que l’autre pénétra la première vertèbre lombaire de sa colonne vertébrale, se logeant dans son abdomen. Garfield s’effondra, mais malheureusement resta conscient — le véritable calvaire pouvait alors commencer.

Assassinat du président Garfield

Les médecins accoururent pour soigner le président blessé, mais leur définition des soins consistait à « sonder la plaie avec les mains non lavées et sans anesthésie », exactement comme ce qui avait été pratiqué après l’assassinat d’Abraham Lincoln seize ans plus tôt. L’idée reçue communément admise voulait que les balles devaient être extraites, car les laisser dans le corps entraînait des complications mortelles. Pourtant, la théorie des germes, encore très controversée chez les professionnels de santé, n’était pas acceptée uniformément. Il faudra attendre une décennie pour que la stérilisation, incluant le lavage des mains, soit pleinement adoptée.

Trop tard pour le président Garfield : rapatrié à la Maison-Blanche dans l’espoir d’une guérison, il subit de multiples tentatives pour localiser la balle, provoquant de plus en plus d’incisions chirurgicales qui s’infectèrent à mesure. Le président s’étiola rapidement, passant de 95 à à peine 59 kilogrammes. Les historiens pensent aujourd’hui qu’il sombra dans une septicémie généralisée. Transféré en convalescence dans son cottage du New Jersey, il succomba finalement dans la nuit du 19 septembre. Selon des documents historiques de 1881, il s’exclama : « La douleur, la douleur », avant de probablement mourir d’une crise cardiaque aggravée par l’infection généralisée provoquée par le traitement médical.

Quant à Charles Guiteau, il fut exécuté le 20 juin 1882. Sa dernière déclaration fut : « Ce sont les médecins qui ont tué Garfield. Moi, je l’ai seulement abattu. » Une terrible vérité historique.

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