
À la fois chef politique et religieux, le Pape – ou la Sainte-Siège, le gouvernement central de l’Église catholique romaine – figure parmi les cinq personnes les plus influentes au monde. Cette influence s’étend sur près de 2 000 ans, puisque des fidèles catholiques du monde entier se tournent vers la papauté, située dans la Cité du Vatican en Italie, pour obtenir des conseils religieux, sociaux, voire politiques. Alors que les présidents sont généralement élus démocratiquement et que les monarques sont censés être ordonnés par Dieu, selon la théorie du droit divin des rois désormais dépassée, le pape concentre un pouvoir unique mélangeant les sphères spirituelle et temporelle.
Mais comment le pape accède-t-il exactement à ce rôle incontournable au Vatican, une cité-État souveraine implantée en Italie, tout en conservant son autorité sur des millions de fidèles ? Une fois élu par le Collège des cardinaux, souvent composé de hauts dignitaires choisis par le précédent pontife, le pape doit-il respecter des protocoles et qualifications insolites pour exercer ce rôle ancien et prestigieux ? En outre, il faut noter que la papauté est exclusivement masculine ; la légende médiévale de la Pape Jeanne, censée être une femme ayant accédé au trône pontifical, est aujourd’hui considérée comme un mythe. Ainsi, devenir pape demeure une rareté et une fonction d’une complexité exceptionnelle à assumer.
Les papes doivent maîtriser plusieurs langues

Les papes influencent le monde entier et doivent donc être polyglottes, mais pas pour les raisons que l’on imagine habituellement. Par exemple, le défunt pape François, originaire d’Argentine, avait pour langue maternelle l’espagnol, mais maîtrisait également l’italien, le français, l’allemand et le portugais. Son successeur, le pape Léon, parle anglais, français et portugais, et comprend l’allemand.
Si l’on pourrait penser que cette exigence linguistique vise à mieux communiquer avec l’ensemble des fidèles dans leurs langues natales, ce n’est pas le cas. En réalité, seuls deux langages sont obligatoires pour tous les papes : le latin, langue traditionnelle de la messe, et l’italien, langue officielle du Vatican et de l’Italie. Cette obligation linguistique surprend au regard du caractère mondial de la papauté qui représente des cultures catholiques très diverses.
Le Collège des cardinaux, qui élit le pape, est lui-même nommé par le pontife précédent et une fois élu, le pape reste en fonction à vie. Contrairement à la croyance populaire, le geste de frapper le front du pape pour vérifier son décès semble relever du mythe. Quant à la montée dans la hiérarchie ecclésiastique – diacre, prêtre, évêque, archevêque, cardinal – elle n’est pas un prérequis absolu, ce qui montre une certaine flexibilité dans l’accès à ce poste sacré.
Le baptême suffit pour devenir pape

Une autre règle étonnante est que le poste le plus élevé de l’Église catholique ne nécessite qu’une seule condition : être un homme baptisé. Aucune autre qualification, comme une ordination ecclésiastique ou un parcours dans la hiérarchie, n’est imposée. De plus, il n’existe pas de limite d’âge minimale pour accéder à la papauté. Le pape le plus jeune de l’histoire, Benoît IX, aurait été élu vers l’âge de 12 ans au XIe siècle, ce qui bouleverse les notions modernes de maturité et d’expérience requises.
Certes, l’âge exact de Benoît IX reste incertain, mais les historiens s’accordent sur le fait qu’il était probablement adolescent lorsqu’il est devenu pape, occupant cette fonction à trois reprises durant sa vie. En outre, les papes ne possèdent rien en propre : ils bénéficient de tous les biens nécessaires, y compris un hôpital privé.
Enfin, après leur élection, les papes peuvent choisir un nouveau nom, bien que cette tradition ne soit pas obligatoire. Certains noms, comme Pierre, le premier pape, sont retirés de la liste des choix possibles, tandis que d’autres, comme Jean, ont été utilisés de nombreuses fois. Des noms rares comme Linus, Hyginus, Zéphyrin ou Denys ont, quant à eux, été portés une seule fois dans l’histoire.
