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Des chercheurs de l’Université de Toulouse ont récemment alerté sur une pollution insidieuse : chaque jour, nous respirons environ 68.000 microparticules de plastique, qui proviennent principalement de nos logements et de nos véhicules. Les microparticules de plastique, définies comme ayant une taille inférieure à 5 millimètres, sont omniprésentes dans notre environnement, depuis les sols, les forêts, les océans jusqu’aux bouteilles d’eau, les aliments, les chewing-gums, les textiles, les pneus et même les cosmétiques. Ces particules pénètrent notre corps par inhalation, ingestion ou contact cutané, et peuvent se libérer, par exemple, lors du dévissage d’une bouteille d’eau ou sous le frottement des pneus de voiture.
Une exposition quotidienne considérable à l’air intérieur et en voiture
Jusqu’à présent, les recherches se concentraient surtout sur la présence de microplastiques dans les océans et les eaux. Cette nouvelle étude a procédé à une analyse minutieuse de l’air dans une douzaine de logements et cinq véhicules, ciblant les particules de très petite taille, inférieures à 10 micromètres, invisibles à l’œil nu. Les résultats révèlent une concentration moyenne de 528 particules par mètre cube d’air dans les appartements, et jusqu’à quatre fois plus dans les voitures. Ainsi, un adulte serait exposé chaque jour à 68.000 microparticules, tandis qu’un enfant en ingérerait environ 47.000.
Des particules variées et des concentrations alarmantes
Dans les logements, la majorité des particules retrouvées sont du polyéthylène (76 %), ainsi que du polydiméthylsiloxane, un ingrédient présent dans les shampoings, ou encore du polyamide, composant du nylon. À l’intérieur des voitures, les particules sont principalement constituées de polyamide, d’ABS – utilisé notamment pour améliorer la réponse des roues au freinage – et de polytéréphtalate d’éthylène (PET), le polymère des bouteilles plastiques.
La principale inquiétude réside dans la concentration très élevée de ces particules, évaluée à « 100 fois au-delà des premières estimations » selon l’un des chercheurs impliqués. Cette situation souligne l’ampleur sous-estimée de la pollution plastique que nous inhalons quotidiennement.
Impacts sanitaires et nécessité du principe de précaution
Ces microparticules ont la capacité de pénétrer dans les tissus humains et d’y rester durablement. Les effets à long terme sur la santé humaine restent mal connus, mais certaines particules, chargées de substances toxiques, sont suspectées de perturber le système endocrinien et d’augmenter les risques de cancers. En outre, certaines catégories de plastiques pourraient jouer un rôle dans l’infertilité, l’obésité et le développement de maladies non transmissibles comme le diabète ou les troubles cardiovasculaires, selon des études menées sur des modèles animaux et cellulaires.
Dans ce contexte d’incertitude, les chercheurs recommandent d’appliquer le principe de précaution en limitant l’exposition : éviter les contenants en plastique, privilégier les vêtements en fibres naturelles et assurer une bonne ventilation des espaces intérieurs.
Illustration de la problématique de pollution plastique

