Lors de fouilles sur le site antique de Saint‑Romain‑en‑Gal, à Vienne (Rhône), les archéologues ont mis au jour la silhouette arrondie d’un mausolée dont la typologie renvoie au début de l’Empire romain. La structure, en partie dégagée, laisse supposer une hauteur pouvant atteindre environ six mètres, signe d’une construction monumentale et d’un statut élevé de son occupant : il s’agit d’un mausolée gallo‑romain exceptionnel par son état et son architecture.
« Une très grande surprise, très émouvante », s’est enthousiasmée Giulia Ciucci, docteure en archéologie et responsable du site, lors d’une présentation aux journalistes. Le site de Saint‑Romain‑en‑Gal figure parmi les plus importants ensembles urbains de la civilisation gallo‑romaine mis au jour en France, et cette découverte renforce son intérêt pour l’étude des élites locales durant l’Antiquité.
Un chantier rouvert par des étudiants
Après plus de dix ans d’interruption, un chantier‑école a été rouvert en 2024 par des étudiants en archéologie et leurs enseignants, initialement en quête d’une grande mosaïque. Ce travail de formation a finalement permis de révéler la partie supérieure de ce mausolée, inattendue par son ampleur.
Les fouilles s’interrompront à la fin août pour reprendre l’été 2026, selon le calendrier établi, afin d’exhumer la chambre funéraire et, peut‑être, d’identifier la personne inhumée. Giulia Ciucci estime qu’il pourrait s’agir d’un personnage éminent de Vienna, probablement bien introduit dans la Rome augustéenne.
La découverte rappelle le rôle joué par César et ses successeurs, qui installèrent à Vienne des soldats récompensés, favorisant l’émergence d’une élite gauloise précocement romanisée. L’architecture funéraire dégagée présente de fortes similitudes avec le mausolée d’Auguste à Rome, indice supplémentaire de l’importance sociale et politique du propriétaire de ce tombeau, soulignent Giulia Ciucci et Emilie Alonso, la directrice du musée.
« Ce type de mausolée, on en a recensé 18 en France jusqu’à maintenant mais très peu sont apparents » car beaucoup ont été recouverts par des constructions postérieures ou n’ont pas été aussi bien conservés, précise la directrice du site. Cette mise au jour offre donc une rare opportunité d’étudier une architecture funéraire impressionnante et le contexte d’une élite locale romanisée.
