Les oiseaux chantent 50 minutes de plus à cause de la pollution

par Olivier
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Les oiseaux chantent 50 minutes de plus à cause de la pollution
États-Unis
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Parmi les effets de l’activité humaine sur la nature, la pollution lumineuse reste souvent négligée derrière la pollution de l’air, la contamination de l’eau ou la déforestation. Pourtant, ce type de pollution a des conséquences tangibles sur le comportement des espèces et fait l’objet d’études de plus en plus nombreuses.

Dans une étude publiée le 21 août dans la revue Science, des chercheurs américains ont évalué l’impact des éclairages artificiels sur le chant des oiseaux. Leur analyse conclut que, dans les zones les plus exposées à la pollution lumineuse, les oiseaux chantent significativement plus longtemps, selon un compte rendu relayé par New Atlas.

18 minutes de plus le matin et 32 minutes de plus le soir

Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques se sont appuyés sur les données du projet participatif BirdWeather, qui collecte des enregistrements bioacoustiques fournis par des volontaires équipés dans leurs jardins. Les chercheurs ont ainsi traité 2,6 millions de chants issus de 583 espèces d’oiseaux diurnes.

Ils observent que, en moyenne, les oiseaux vivant dans des environnements fortement éclairés chantent 50 minutes de plus par jour que ceux bénéficiant d’une obscurité naturelle. Plus précisément, le chant commence 18 minutes plus tôt au lever du jour et se prolonge 32 minutes plus tard au crépuscule.

Des effets potentiellement bénéfiques ?

Il demeure difficile de dire si ces modifications de l’emploi du temps sont bénéfiques, neutres ou nuisibles. Les auteurs notent d’un côté que cette extension de l’activité peut réduire le temps de repos, notamment pendant la saison de reproduction. D’un autre côté, les oiseaux peuvent compenser en dormant davantage durant la journée ou en augmentant l’intensité de leur sommeil nocturne.

Ces altérations du rythme peuvent même engendrer des effets positifs si elles facilitent la recherche de nourriture ou la reproduction. Quoi qu’il en soit, la pollution lumineuse affecte déjà une large part du vivant terrestre : elle provoque la mortalité d’insectes, désoriente les oiseaux migrateurs et perturbe l’orientation des jeunes tortues marines cherchant la mer.

Les chercheurs appellent à des recherches plus approfondies et plaident pour des politiques publiques strictes afin de réduire la pollution lumineuse : restaurer l’obscurité nocturne est, selon eux, un enjeu majeur pour la conservation au XXIe siècle.

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