Les fragments des rouleaux de la mer Morte du Musée de la Bible sont des faux

par Olivier
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Les fragments des rouleaux de la mer Morte du Musée de la Bible sont des faux
États-Unis, Palestine

Enquête et mystification autour des fragments

Dead Sea Scroll fragment Découverts dans les années 1940 par des bergers bédouins, les rouleaux de la mer Morte sont des textes hébraïques vieux de plusieurs siècles, cachés dans des grottes près de la mer Morte. Ces manuscrits ont apporté des éclairages décisifs sur la période du judaïsme rabbinique ancien qui précède le christianisme (Ars Technica).

Ces mêmes fragments, recherchés et payés très cher par des collectionneurs et institutions, ont alimenté un marché où faux et authentique se confondent. Le cas étudié ici illustre à la fois l’attrait des reliques anciennes et la fragilité des garanties d’authenticité.

Quelques faits saillants :

  • Des acheteurs ont proposé des sommes considérables pour de simples fragments ; un vendeur de Jérusalem affirme qu’on lui a offert 40 millions de dollars pour sept fragments.
  • En 2018, un institut allemand a conclu que cinq fragments exposés par une collection particulière étaient des contrefaçons.
  • Une expertise exhaustive menée par Art Fraud Insights sur 16 fragments a abouti à la conclusion alarmante qu’aucun d’entre eux n’était authentique : il ne s’agissait pas de parchemin, mais d’un cuir ancien, possiblement issu de chaussures romaines (source).

Qumran caves Cette découverte jette un éclairage critique sur la manière dont des objets antiques sont collectés, présentés et validés. La quête d’authenticité se heurte à des méthodes de fabrication et de présentation de plus en plus sophistiquées, rendant la tâche des chercheurs complexe.

Le contexte institutionnel a également été mis en cause : avant même l’ouverture d’une grande collection publique en 2017, son fondateur avait été impliqué dans un scandale international touchant à l’achat d’antiquités provenant d’Irak, qui s’est soldé par une amende. Les enquêtes ultérieures ont montré que des objets exhibés pouvaient porter des mentions ou des numéros de série incohérents, révélant des falsifications.

En somme, l’affaire illustre comment la passion pour les rouleaux de la mer Morte et la volonté de posséder des vestiges sacrés peuvent conduire à des erreurs d’appréciation majeures, et souligne l’importance d’expertises scientifiques rigoureuses pour protéger le patrimoine historique.

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