La vérité sur l’empoisonnement de l’alcool par le gouvernement américain

par Olivier
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La vérité sur l'empoisonnement de l'alcool par le gouvernement américain
États-Unis

L’alcool empoisonné pendant la Prohibition

Barils brisés pendant la Prohibition

Pour replacer ce chapitre dans son contexte : en 1919, le 66e Congrès des États‑Unis promulgua le Volstead Act, concrétisant la Prohibition. La loi interdisait la fabrication, la vente et la possession de tout « liquor » intoxicant au‑delà de 0,5 % d’alcool. En clair, la production et la distribution de boissons alcoolisées plus fortes que ce seuil devinrent officiellement illégales.

Le résultat fut paradoxal : la consommation ne disparut pas, elle se déplaça. Le trafic clandestin et les « speakeasies » prospérèrent, et des figures comme Al Capone tirèrent parti de ce marché noir. Frustrées par cette tenace résistance à l’« abstinence », certaines autorités prirent alors des mesures extrêmes — et oubliées : elles décidèrent d’empoisonner volontairement une partie de l’alcool disponible.

Tonneaux de bière pendant la Prohibition

Une des principales sources d’alcool illicite provenait d’alcools industriels, destinés à l’usage industriel et impropres à la consommation humaine. Les trafiquants pratiquaient la « renaturation » : ils tentaient d’éliminer chimiquement les composants toxiques pour revendre ces produits comme boissons. Les autorités, opposées à ces détournements, ordonnèrent alors aux fabricants d’ajouter davantage d’adjuvants empoisonnés afin de rendre ces alcools encore plus dangereux.

Parmi les additifs injectés figuraient, selon des sources contemporaines, des substances très toxiques :

  • essence et benzène
  • sels de mercure et cadmium
  • iode, zinc, éther, chloroforme
  • formaldéhyde, camphre, acide carbolique
  • quininine, nicotine, acétone

La conséquence fut tragique : vers la fin de 1926 apparurent des vagues d’empoisonnements accompagnées d’hallucinations atroces, de malaises violents et de morts. Dans les trois jours suivant Noël 1926, 23 personnes périrent à New York des suites de ces consommations. Au moins 700 décès furent officiellement attribués, au cours des deux années suivantes — et ce chiffre sous‑estime vraisemblablement l’ampleur réelle.

Le médecin légiste de New York, Charles Norris, souligna que ces mesures touchaient particulièrement les plus pauvres, incapables d’accéder à des boissons de qualité. L’indignation publique resta limitée ; le programme finit par décliner, sans être pour autant immédiatement aboli. Lors de l’abrogation de la Prohibition en décembre 1933, cet épisode rejoignit d’autres épisodes controversés de l’histoire américaine, relégué dans les mémoires collectives.

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