Alimentation quotidienne au Far West

Poursuivant l’examen de la vie sur la frontière, il apparaît que la « Nourriture Far West » variait radicalement selon le statut et la localisation. Entre dangers quotidiens, soins médicaux limités et isolement, les repas des pionniers différaient souvent de ce qu’ils connaissaient à l’est.
Ce que l’on trouvait dans l’assiette dépendait essentiellement de qui vous étiez et de la distance des commerces. Les fermiers isolés se nourrissaient de ce qu’ils cultivaient ou élevaient, car les postes de troc et magasins généraux étaient parfois trop éloignés pour des approvisionnements réguliers. Même lorsqu’on atteignait un magasin, les denrées importées étaient coûteuses et souvent altérées : il n’était pas rare que la farine soit mélangée à du plâtre, la semoule de maïs épaissie avec de la sciure, ou le café « frelaté » avec d’autres grains ou impuretés.
Pour les hommes de l’ouest, le quotidien alimentaire était plus répétitif. Sur les longues transhumances de bétail, les rations se composaient principalement de quelques produits simples :
- bœuf (souvent séché ou conservé),
- haricots,
- fruits secs,
- café,
- pain au levain rustique ou biscuits durs.
Un cowboy se souvient : « Nous avions des haricots et du bœuf au petit‑déjeuner, puis du bœuf et des haricots au déjeuner, et au souper encore du bœuf et des haricots. » Ces repas monotones étaient parfois relevés par le gibier chassé en route.
L’apparition du « chuck wagon », une cuisine mobile inventée en 1866 par Charles Goodnight, améliora sensiblement la qualité des repas lors des longues expéditions, sans toutefois égaler les menus des villes. Dans les bourgades et établissements frontaliers, l’importation d’ingrédients rares et le désir de suivre les modes culinaires conduisirent même à la présence de plats plus raffinés, la cuisine française influençant parfois les cartes locales avec des mets comme le canard à l’orange.
