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Le monde a dit adieu à Jane Goodall, primatologue, anthropologue et défenseure de l’environnement, à l’âge de 91 ans. Le 1er octobre 2025, l’Institut Jane Goodall a annoncé que la docteure Jane Goodall est décédée de causes naturelles, alors qu’elle se trouvait en Californie lors d’une tournée de conférences aux États‑Unis. Ses découvertes en éthologie ont bouleversé notre compréhension du règne animal et son engagement en faveur de la protection et de la restauration de notre planète demeure une source d’inspiration pour des générations.
Une vie entièrement dédiée à la conservation animale
Au début des années 1960, elle collabora avec le paléontologue Louis Leakey et son épouse, nota ses observations sur le terrain depuis sa tente et intégra les communautés locales de chimpanzés, bouleversant notre vision des animaux non humains. Guidée par une seule passion, elle cherchait à observer des animaux libres vivant leurs vies sans être dérangés et voulait comprendre les comportements que personne ne connaissait encore. Sa démarche a démontré qu’il n’y a pas de frontière nette entre l’humain et les autres membres du royaume animal et elle a montré l’importance de l’observation patiente pour révéler des vérités souvent passées sous silence.
Des débuts modestes à une figure mondiale
Née Valerie Jane Morris‑Goodall en 1934 à Londres, Goodall a été attirée par le vivant dès son enfance. Son père lui offrit un chimpanzé en peluche, nommé plus tard Jubilee, et elle rêvait déjà de comprendre les secrets des animaux. À cinq ans, elle a passé des heures cachée dans un poulailler pour découvrir d’où viennent les œufs, montrant une curiosité naturelle et durable. Sa mère, attentive, l’écoutait raconter ses découvertes et l’encourageait à persévérer en répétant qu’avec du travail et des opportunités, on peut trouver sa voie. Elle passe une grande partie de son enfance à explorer les espaces extérieurs autour de sa demeure à Bournemouth, dans le sud‑ouest de l’Angleterre.
Invitée au Kenya par une amie, elle quitta son travail à Londres, retourna à Bournemouth et travailla comme serveuse pour accumuler l’argent nécessaire au voyage. À 23 ans, elle aborda l’Afrique et, cinq années plus tard, fut admise à l’Université de Cambridge comme candidate au doctorat en ethologie, sur la force de ses recherches de terrain, sans formation universitaire formelle. Cette admission inédite ouvrit la porte à une carrière qui allait bouleverser les sciences du comportement animal et inspirer des générations entières.
Une militante, éducatrice et conservationniste tout au long de sa vie
Goodall est restée active bien au‑delà de la moitié de sa vie, voyageant jusqu’à 300 jours par an pour donner des conférences et partager ses découvertes. Elle était souvent représentée avec un chimpanzé en peluche, surnommé Monsieur H et offert par un magicien aveugle, symbole de l’esprit humain tenace. Sa carrière, qui s’étend sur plus de six décennies, est documentée en détail par l’Institut Jane Goodall et témoigne d’un engagement sans relâche pour la recherche, l’éducation et la conservation.
Autant engagée dans la protection des animaux que dans la défense de leurs habitats, elle a été une voix majeure contre les souffrances infligées par les fermes industrielles et pour une alimentation plus responsable. Dans ses réflexions publiques, elle a mis en lumière les coûts humains et écologiques de la consommation de viande et l’impact des activités humaines sur l’environnement, appelant à des pratiques plus respectueuses du vivant et à une relation plus harmonieuse entre l’homme et la nature.
Vie personnelle et héritage
Sur le plan personnel, Jane Goodall a connu deux mariages. Le premier fut avec le collègue et réalisateur Hugo van Lawick, avec qui elle a eu un fils, Hugo Eric Louis van Lawick. Son second mariage fut avec Derek Bryceson; celui‑ci est décédé d’un cancer en 1980. Au‑delà de sa vie privée, c’est son travail et son héritage qui restent: une approche empirique, fondée sur l’observation de terrain, qui a transformé la conservation moderne et popularisé la cause des chimpanzés et de leurs habitats. Son influence continue d’inspirer chercheurs, enseignants et militants à travers le monde, qui perpétuent son message selon lequel la coexistence avec la nature est possible et nécessaire pour l’avenir de tous.
