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Les catholiques du monde entier auront bientôt la possibilité de voir un objet gardé des regards des fidèles pendant des siècles : les reliques de Saint François d’Assise, le saint mort en 1226 et qui a donné son nom au récent pape François. La décision devrait attirer un afflux de pèlerins à la basilique papale de Saint François d’Assise, lieu de sépulture du saint et lieu de culte très fréquenté depuis sa construction.
Cette exposition a été annoncée le 4 octobre 2025, jour de la fête de saint François d’Assise. Un communiqué du Sacro Convento, relayé par le site du Vatican, expliquait : « Cette exposition, enracinée dans le thème évangélique de la graine qui meurt pour porter du fruit dans l’amour et la fraternité, nous invite à réfléchir à la vie du Saint, qui continue de porter du fruit 800 ans plus tard et inspire encore l’humanité sur le chemin de la paix, de la fraternité, du service aux pauvres, de la joie et de la sauvegarde de la création. »
Qui était Saint François d’Assise ?

Francesco di Pietro di Bernardone naît à Assise en 1181 ou 1182. Fils d’un marchand de tissus et d’une mère d’origine française, il participe en 1202 à la guerre entre Assise et Perugia, est fait prisonnier, puis libéré après une maladie. Destiné à poursuivre une vie mondaine, il change radicalement de trajectoire après une vision reçue lors d’un voyage en 1205.
De retour à Assise, il entre dans une période de prière et d’isolement, cherchant une intervention divine ; il rapporte avoir vu le Christ dans une grotte voisine. Son comportement devient plus proche de l’idéal chrétien : il vit parmi les pauvres et secourt les lépreux. Après un message qu’il interprète comme divin l’enjoignant de « réparer ma maison qui, comme tu vois, est presque en ruine », via Britannica, François renonce à tous ses biens et se consacre à la réparation d’églises et de chapelles.
Il se consacre à la prédication et fonde, avec la bénédiction pontificale, l’ordre des Franciscains, dont la règle prescrit une imitation de la vie du Christ. François jeûne et se retire souvent en montagne pour prier. Une rencontre extraordinaire avec la vision d’un séraphin crucifié — un ange à quatre ailes — lui laissera, selon la tradition, les stigmates : des marques sur les paumes, les pieds et le flanc rappelant les blessures du Christ.
Mort et lieu de repos

Saint François meurt à Assise le 3 octobre 1226, alors qu’il n’a qu’une quarantaine d’années. Une infection l’avait rendu aveugle dans ses derniers mois ; il s’était rendu à Rieti pour chercher un remède, sans succès. L’épisode du séraphin remonterait à environ deux ans plus tôt ; François aurait tenté de cacher les stigmates, mais, après sa mort, deux disciples attestèrent par écrit de l’existence de ces marques et décrivirent un corps semblable à celui d’un homme crucifié.
La croyance au miracle s’affermit et François est canonisé par le pape Grégoire IX le 15 juillet 1228. Dès le lendemain, la construction de la basilique de Saint François d’Assise débute : c’est là que ses restes seront déposés.
Les reliques dans la foi catholique

Les ossements de Saint François d’Assise seront exposés au pied de l’autel du 22 février au 22 mars 2026. Actuellement inhumées dans la crypte de la basilique d’Assise, ces restes sont considérés comme une relique par l’Église catholique.
Le terme « relique », issu du latin signifiant « ce qui reste », désigne soit une partie corporelle d’un saint, soit un objet qui lui a appartenu ou qui a été en contact avec lui. Les restes corporels constituent des reliques de première classe ; les objets ayant appartenu au saint sont des reliques de deuxième classe. Il existe également une catégorie dite de « troisième classe » pour les objets ayant été en contact avec des reliques de première ou deuxième classe.
Dans la foi catholique, les reliques sont tenues pour sacrées et considérées comme des canaux terrestres de l’action divine. De nombreux fidèles entreprennent des pèlerinages vers des sanctuaires pour prier, demander des guérisons, rendre hommage ou chercher une intercession. Saint François, patron de l’écologie et des animaux, attire aussi les croyants soucieux de questions liées à la création ou désireux de prier pour leurs animaux de compagnie — autant de raisons qui pourraient motiver la visite des Saint François d’Assise reliques lors de leur exposition en 2026.
