Un jeune étudiant en médecine de 20 ans, vivant avec ses parents à Hambourg (Allemagne), a été interpellé par des unités spéciales de la police allemande en juin 2025. Il est suspecté d’être « White Tiger », un pédocriminel qui aurait fait chanter de nombreux jeunes vulnérables, les contraignant à l’automutilation et même au suicide dans le cadre d’un cyberharcèlement particulièrement violent. S’ils ne s’exécutaient pas, le prévenu aurait menacé de diffuser leurs photos intimes.
Son arrestation est le fruit d’une longue enquête internationale lancée aux États‑Unis le 17 janvier 2022, comme le rapporte The Washington Post.
Un adolescent harcelé s’était suicidé
Le 17 janvier 2022, un adolescent de 13 ans a été retrouvé mort à Gig Harbor, dans l’État de Washington. Le garçon, transgenre, dépressif et souffrant de troubles alimentaires, s’était filmé en train de se pendre en direct sur Instagram. L’enquête a rapidement montré qu’il avait été poussé au suicide par des internautes appartenant à un groupe en ligne mêlant cybercriminalité, pédocriminalité et idéologies néonazies. Les parents de la victime ont reçu un message d’une jeune fille australienne affirmant elle aussi avoir été ciblée par le même groupe : « Ils doivent être arrêtés », écrivait‑elle.
Au printemps 2022, l’enquête a été confiée au FBI, qui a repéré un pseudonyme récurrent : White Tiger. Des données extraites d’Instagram et de Discord, obtenues par procédure judiciaire américaine, ont mis au jour de nombreuses conversations, photos et vidéos accablantes, permettant d’établir un lien entre le pseudonyme et l’étudiant de Hambourg.
Lorsque des agents du FBI se sont rendus à Hambourg en février 2023, ils n’ont cependant pas pu procéder à l’arrestation : le droit allemand interdit l’exploitation directe de preuves collectées à l’étranger. « L’enquête a dû recommencer à zéro », a expliqué le procureur Jörg Fröhlich.
Après plus de deux ans d’investigations, l’individu soupçonné d’être White Tiger a finalement été arrêté et inculpé en août pour 204 faits d’abus et de violences visant plus de 30 victimes de pays différents, dont cinq tentatives d’homicide. En France, un homme originaire de Normandie, dans la vingtaine, affilié au même groupe dit « 764 », avait déjà été arrêté en août à Évreux (Eure) pour des faits similaires.