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Quand Donald Trump a pris le pouvoir en 2016, il est apparu sur la scène politique entouré d’un halo de célébrité, soigneusement entretenu au fil des décennies sous les projecteurs. Alors que d’autres hommes d’affaires pouvaient limiter leurs apparitions à des événements professionnels, Trump a rapidement voulu élargir sa présence au-delà de l’immobilier pour transformer l’organisation Trump en une grande marque centrée sur sa célébrité. Toutefois, son succès à Hollywood n’a pas égalé celui d’un autre président américain, Ronald Reagan.
Le président Reagan, ex-star du cinéma
Ronald Reagan est arrivé à Hollywood à la fin des années 1930, passant un essai pour les studios Warner Brothers après son arrivée en Californie avec l’équipe des Cubs de Chicago, pour laquelle il assurait des retransmissions radiophoniques des matchs. Charmant et affable à l’écran, il est devenu une figure majeure des films B tout au long des années 1940 et 1950, ayant participé à des productions destinées à l’armée qui laissaient croire qu’il avait été envoyé outre-mer pour combattre (ce qu’il n’a pas fait, restant en Californie).
Son charisme et son statut dans l’industrie l’ont conduit à devenir président du Screen Actors Guild en 1947, poste qu’il a occupé jusqu’en 1952. Pendant cette période, il a témoigné devant le House Un-American Activities Committee qui cherchait à éliminer les sympathies communistes dans l’industrie du cinéma et ailleurs. Reagan a vécu une transition politique: libéral et démocrate au début, inspiré par son père, il est devenu plus conservateur et, dans les années 1950, a soutenu les candidats républicains. Dans les années 1960, il s’est engagé en politique, se présentant comme un homme du peuple lassé du paysage politique. Il a été gouverneur de Californie de 1967 à 1975 et a tenté d’obtenir l’investiture républicaine dès 1968, à une époque où il avait déjà joué dans 53 films, le dernier étant The Killers en 1964.
L’obsession de Trump pour apparaître dans les films
Bien que Donald Trump n’ait réellement commencé à s’impliquer politiquement que tard, il avait dès 1987 commencé à se présenter comme un futur président capable de sauver l’Amérique et de restaurer sa réputation sur la scène internationale. Pour affirmer sa marque personnelle, il a puisé dans le monde du divertissement plutôt que dans les forums politiques.
Dans la décennie et demie qui a suivi, Trump est apparu dans au moins dix longs métrages, les plus en vue étant Home Alone 2: Lost in New York dans lequel il donne des indications au personnage de Kevin, dans un hôtel de New York, et la comédie sur l’industrie de la mode réalisée par Ben Stiller, Zoolander. Il a aussi participé à des films moins connus, comme Ghosts Can’t Do It (1989).
Dans presque tous les cas, Trump a joué son propre rôle, ou un personnage très proche de lui, et selon des personnes ayant travaillé sur les plateaux à l’époque, il semblait accepter n’importe quel rôle tant qu’il apparaissait sous son nom. Pour lui, rappeler au public qu’il était un homme d’affaires riche et prospère était l’objectif principal, même si le film était scénarisé.
La télévision, autre plateforme clé
Les apparitions de Trump dans des films où il jouait son propre rôle ont renforcé son image de magnat d’affaires extravagant. Mais la télévision a été une voie tout aussi importante, à la manière de Reagan qui dominait les soirées en présidant le drama General Electric Theater dans les années 50. Trump est devenu une figure récurrente à la télévision afin de maintenir son profil médiatique.
Plusieurs passages se sont faits dans des sit-com et séries, comme The Fresh Prince of Bel‑Air, Sex and the City et The Nanny, où il apparaissait comme lui-même. Il a aussi multiplié les entretiens, notamment lors d’émissions comme Larry King Live, où il a exprimé ses ambitions politiques à cette époque. Sa première candidature présidentielle, en 2000 pour le Reform Party, n’a pas abouti, mais une autre expérience télévisuelle a vraiment élevé sa notoriété: en 2004, il a rejoint NBC pour The Apprentice, un programme de téléréalité où il recrutait, puis licenciait les candidats potentiels en affaires. La série a connu un très grand succès et a duré quinze saisons jusqu’en 2017, donnant à Trump la plateforme qui l’a conduit jusqu’à la Maison-Blanche.
La relation entre Trump et Hollywood s’est détériorée
Pour autant, même s’il paraissait proche d’Hollywood dans les années 1980 et 1990 et qu’il conservait un certain soutien de célébrités du cinéma, notamment Sylvester Stallone, Mel Gibson et James Woods, Hollywood et Trump ont connu une fracture majeure après son arrivée au pouvoir. De nombreuses célébrités de premier plan se sont exprimées contre le président et les politiques de son administration.
En septembre 2025, d’autres stars comme Robert De Niro, Meryl Streep et Ben Affleck ont signé une lettre ouverte déplorant sa gestion des commentaires du présentateur Jimmy Kimmel, après que ce dernier ait vu son émission suspendue à la suite de l’assassinat d’un partisan de Trump, Charlie Kirk. Mais Trump a répliqué en s’en prenant à ses détracteurs célèbres via Truth Social et a qualifié l’industrie du cinéma américain de « en train de mourir » et a proposé d’appliquer des tarifs douaniers de 100% sur les films étrangers, ce qui a provoqué de nouvelles divisions et secoué l’industrie. Reste à voir s’il apparaîtra de nouveau dans un film.