Un chef-d’œuvre révélé dans un petit musée
Poursuivant l’exploration des surprises que recèle l’histoire de l’art, cette découverte illustre combien l’attribution d’une œuvre peut évoluer lorsque la science et la conservation se conjuguent. En Pennsylvanie, un musée de taille modeste s’est rendu compte qu’il possédait depuis des décennies un tableau beaucoup plus important qu’on ne le croyait.

Le tableau, intitulé Portrait of a Young Woman et daté de 1632, appartenait au Allentown Art Museum depuis 1961. Longtemps considéré comme une œuvre sortie de l’atelier de Rembrandt — et non de la main du maître lui‑même — il avait été présenté comme tel pendant plusieurs années avant qu’une révision à la fin des années 1960-1970 ne le réattribue à un assistant d’atelier.
Lors d’un nettoyage de routine, des conservateurs ont employé des méthodes d’analyse approfondies qui ont permis de remettre en question cette attribution :
- examens au microscope électronique,
- imagerie infrarouge,
- radiographies (rayons X).
Ces techniques ont révélé des détails stylistiques et une facture propre au peintre lui‑même. La cause principale de la confusion provenait d’une restauration du XXe siècle : un vernis appliqué et épaissi avait rendu la surface très réfléchissante, estompant les nuances subtiles et l’éclairage caractéristique de Rembrandt.
Le vernis a été retiré, révélant les qualités picturales originales, et l’œuvre a été placée en lieu sûr en attendant sa réapparition publique. Le tableau devait faire sa grande réouverture le 7 juin 2020 au centre d’une exposition intitulée «Rembrandt Revealed», marquant la revanche d’un véritable Rembrandt, caché en plein jour.
Cette réattribution rappelle que l’alliance entre méthodes scientifiques et conservation minutieuse peut profondément transformer notre compréhension du patrimoine artistique, et que des trésors demeurent parfois dissimulés à la vue de tous.
