Rois et Reines qui ont Exécuté des Membres de leur Famille

par Zoé
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Rois et Reines qui ont Exécuté des Membres de leur Famille
France, Chine, Russie, Royaume-Uni, Turquie

Quand la famille devient cible du pouvoir

Suleiman the Magnificent

Source : Wikimedia Commons

Pour situer le propos, l’histoire est peuplée de souverains — rois, empereurs et dictateurs — qui n’hésitaient pas à éliminer ceux qu’ils percevaient comme des obstacles : rivaux politiques, adversaires ou boucs émissaires. Ces actions, parfois brutales, touchaient autant les ennemis lointains que les personnes prises « au mauvais endroit au mauvais moment ».

Dans la plupart des sociétés traditionnelles, la famille restait un sanctuaire relatif : on préférait l’emprisonnement, l’exil ou la mise à l’écart plutôt que la peine capitale. Pourtant, quelques dirigeants ont franchi ce seuil moral, donnant lieu à des cas d’exécutions familiales qui choquent encore aujourd’hui.

  • Victimes fréquentes : prétendants au trône, frères ou demi-frères jaloux, parents perçus comme des menaces politiques.
  • Mécanismes courants : accusations de trahison, procès sommaires ou mises en scène permettant de légitimer l’acte.
  • Motivations : soif de pouvoir absolu, consolidation du règne, ou réaction à des membres de la famille particulièrement déstabilisants.

Les raisons varient : parfois la cruauté personnelle du souverain suffit, parfois la décision s’inscrit dans une logique froide de préservation du trône. Quoi qu’il en soit, ces épisodes révèlent combien le pouvoir peut effacer les liens du sang au profit de la survie politique.

La section suivante examine plusieurs exemples historiques marquants d’exécutions familiales, en replaçant chaque cas dans son contexte politique et culturel.

Le roi Hérode le Grand n’était pas si grand

Roi Hérode le Grand

Poursuivant l’examen des dirigeants dont le pouvoir a viré à la violence, Hérode le Grand illustre parfaitement la brutalité des exécutions familiales motivées par la peur et la méfiance. Reconnu notamment par des récits bibliques, Hérode s’allia aux Romains lorsque ceux-ci prirent le contrôle de sa région, ce qui lui permit d’accroître son influence et d’obtenir le titre de roi de Judée en servant les intérêts romains.

Sa position pro-romaine rendit Hérode impopulaire auprès d’une grande partie de la population juive. Pour tenter d’atténuer ce rejet, il épousa Mariamme, petite‑fille d’un ancien grand prêtre judéen, et eut avec elle deux fils, Alexander et Aristobule. Ces efforts d’apaisement échouèrent et la méfiance envers lui se transforma en paranoïa.

Convaincu que des complots familiaux visaient son trône, Hérode recourut à des mesures extrêmes. Parmi les victimes désignées figurent :

  • Mariamme, accusée d’adultère et exécutée (alors qu’elle n’était qu’une des dix épouses d’Hérode)
  • Alexander, son fils
  • Aristobule, son autre fils
  • Antipater II, un troisième fils issu d’une autre épouse

Il est possible qu’Hérode ait fait tuer d’autres membres de sa famille. Par ailleurs, le récit biblique attribuant au roi le massacre des nourrissons de Bethléem et des environs est reçu avec scepticisme par de nombreux historiens, qui pensent qu’il pourrait s’agir d’une dramatisation visant à illustrer la cruauté de ses actions, notamment contre ses propres fils.

Ce chapitre du règne d’Hérode met en lumière comment la peur du renversement interne et les jeux d’alliance avec des puissances étrangères peuvent conduire à des exécutions familiales extrêmes, mêlant politique, dynastie et violence.

Henry VIII n’a pas seulement exécuté ses épouses

Henry VIII

Poursuivant notre tour d’horizon des dirigeants aux pratiques impitoyables, Henri VIII reste l’un des exemples les plus frappants. On retient souvent qu’il fit décapiter Anne Boleyn et Catherine Howard, respectivement sa deuxième et sa cinquième épouse, sous l’accusation d’adultère — des charges qui restent controversées chez les historiens.

Au-delà de ces exécutions célèbres, Henri VIII s’illustra aussi par une politique d’élimination des rivaux potentiels, ce qui relève d’un phénomène d’exécutions familiales motivées par la crainte de la dépossession. Parmi les cibles figurait la famille De la Pole, parentèle proche et porteuse de prétentions dynastiques jugées dangereuses.

  • Les accusations portées contre certains nobles étaient parfois spécieuses, mais suffisaient à légitimer l’exécution.
  • La quête obstinée d’un héritier mâle expliqua en grande partie ces mesures radicales.
  • Pour obtenir un divorce et assurer une descendance légitime, Henri rompra finalement avec l’autorité de l’Église catholique, remodelant durablement le paysage religieux et politique.

Cette stratégie de consolidation du pouvoir porta ses fruits de manière macabre : à sa mort en 1547, son fils unique légitime, Édouard VI, lui succéda à l’âge de neuf ans. Ce cas illustre comment la peur de la dépossession et la volonté de préserver la lignée ont alimenté, chez certains monarques, des vagues d’exécutions familiales.

La seule souveraine féminine de Chine aurait tué ses enfants pour conserver le pouvoir

Wu Zetian

Dans l’histoire chinoise pré-moderne, une seule personne a accédé au statut de dirigeante suprême en tant que femme : Wu Zetian. D’abord concubine de l’empereur Taizong de la dynastie Tang, elle devint ensuite la compagne puis l’épouse d’un successeur, l’empereur Gaozong, qui l’épousa en 652 et fit d’elle son impératrice.

La manière dont elle évincera l’impératrice Wang relève d’une intrigue de cour tragique. Gaozong eut un enfant avec Wu ; une semaine après la naissance, la visite de Wang au nourrisson précéda la mort subite du bébé. Accusée par Wu d’avoir commis l’infanticide, Wang fut crue par Gaozong et exécutée. Certains historiens estiment toutefois qu’il est plus probable que Wu elle‑même ait orchestré la mort pour éliminer sa rivale et assurer son ascension.

Après qu’un accident vasculaire eut rendu Gaozong incapable de gouverner, Wu prit les rênes du pouvoir. Elle élimina rapidement deux de ses fils aînés, qui auraient pu lui disputer la succession, et plaça le troisième, Li Hong, en résidence surveillée lorsqu’il montra une volonté indépendante. Wu dirigea effectivement l’empire pendant vingt‑trois ans avant de perdre le pouvoir et de s’éteindre dans sa soixantaine ou sa soixante‑dizaine.

  • Origines : concubine sous l’empereur Taizong.
  • Ascension : mariage avec Gaozong en 652, proclamation d’impératrice.
  • Intrigue de cour : mort du nourrisson liée à l’éviction de l’impératrice Wang.
  • Consolidation : élimination des héritiers susceptibles de contester son autorité.
  • Durée du pouvoir : régence et règne effectif pendant 23 ans.

Cet épisode, marqué par des tensions familiales et des exécutions familiales au sommet de l’État, illustre combien la quête du pouvoir pouvait modifier durablement les règles dynastiques et morales au sein des cours impériales.

Suleiman le Magnifique et les tensions familiales mortelles

Suleiman le Magnifique

Dans la lignée des luttes de pouvoir qui marquaient les dynasties, le règne de Suleiman illustre de façon saisissante comment les rivalités familiales pouvaient dégénérer en violence. Sultan de l’Empire ottoman, Suleiman entretenait un harem et eut des enfants avec plusieurs concubines, une configuration qui alimentait naturellement les ambitions des différents clans internes.

Le mariage qu’il contracta vers 1533 avec Roxelana, issue de son harem, brisa une convention sociale : un sultan n’épousait généralement pas une concubine. Ce mariage renforça la position de Roxelana et attisa la rivalité avec Mahidevran, la mère de Mustafa, l’aîné des fils du sultan.

Dans ce contexte de rivalités, Mustafa fut accusé, de manière contestée, de comploter contre son père. En accord avec une logique impitoyable qui régissait la succession — une logique où l’élimination des rivaux familiaux était parfois considérée comme la garantie du pouvoir — Suleiman ordonna l’exécution de Mustafa. Ce cas reste un exemple paradigmatique des exécutions familiales motivées par la préservation du trône.

  • Le mariage de Suleiman avec Roxelana modifia l’équilibre des influences à la cour.
  • Mustafa, fils d’une autre consort, fut accusé et exécuté dans un climat de suspicion et d’enjeux dynastiques.
  • Plus tard, un nouveau conflit entre deux frères — Selim et Bayezid — déboucha également sur une issue sanglante pour préserver la succession choisie.

Ces épisodes montrent comment l’ambition et la peur pour la stabilité du pouvoir pouvaient mener à des décisions extrêmes au sein des familles régnantes, et préparent le terrain pour la suite des affrontements dynastiques.

Cléopâtre VII : quand la dynastie se retourne contre elle

Cléopâtre

À la mort de Ptolémée XII, Cléopâtre VII hérite du trône d’Égypte, mais le testament paternel impose qu’elle épouse et partage le pouvoir avec son jeune frère Ptolémée XIII, âgé d’environ onze ans. À l’époque, les mariages entre frères et sœurs royaux étaient fréquemment utilisés pour consolider l’autorité dynastique.

Cléopâtre rejette ce partage forcé du pouvoir et tente de diriger seule. Sa prise d’indépendance provoque la réaction de Ptolémée XIII, qui, soutenu par leur sœur Arsinoé, cherche à l’éliminer pour régner sans partage. Pour se défendre, Cléopâtre fait appel à Jules César, déclenchant un bref conflit civil qui se solde par la mort de Ptolémée XIII.

Les conséquences immédiates se déroulent ainsi :

  • Arsinoé est exilée, conformément aux usages et aux demandes liées à l’intervention romaine.
  • Cléopâtre épouse ensuite son plus jeune frère, Ptolémée XIV, afin de préserver l’apparence d’une double souveraineté.

Cette situation reste précaire : Cléopâtre accepte à contrecoeur ce mariage pour ne pas offenser César, mais la donne change après l’assassinat de Jules César. Profitant de cette opportunité, elle fait exécuter Ptolémée XIV et Arsinoé, éliminant ainsi ses derniers rivaux familiaux et s’affirmant comme unique pharaon.

Ces exécutions familiales lui donnent le contrôle absolu du trône, mais elles n’apaisent pas Rome. Pour se prémunir contre une réaction romaine, Cléopâtre s’allie ensuite avec le général Marc Antoine, scellant ainsi une nouvelle étape de son destin politique.

Le mystère de la disparition du frère d’Attila

Attila le Hun

Poursuivant les récits de rivalités familiales au cœur du pouvoir, la disparition de Bleda, frère d’Attila, reste l’une des plus énigmatiques de l’histoire ancienne. Sa trace s’estompe brusquement dans les sources contemporaines, laissant place aux conjectures et aux récits contradictoires.

Lorsque Rugila, oncle sans enfant, est mort, il avait demandé que ses jeunes neveux, Attila et Bleda, gouvernent ensemble l’empire hunnique. Pendant un temps, cette co-régence paraît avoir bien fonctionné : les deux frères consolident leur domination et repoussent les offensives de l’Empire romain.

Pourtant, après environ 445 apr. J.-C., Bleda ne figure plus dans les annales : il disparaît des mentions historiques, comme s’il n’avait jamais existé. La rareté des documents de l’époque complique l’établissement d’une chronologie fiable, et la connaissance que nous avons de lui repose largement sur quelques témoignages anciens.

Un témoin de l’époque, un écrivain et diplomate romain, rapporte avoir entendu de la bouche d’une veuve de Bleda l’accusation selon laquelle Attila aurait fait assassiner son frère pour s’emparer de la totalité du pouvoir. D’autres traditions évoquent des explications plus banales ou accidentelles. Parmi les hypothèses évoquées figurent :

  • un assassinat politique visant à éliminer un co-régent et centraliser le pouvoir, interprété comme une forme d’exécution familiale ;
  • un accident de chasse mortel, présenté comme un fait isolé ;
  • une dispute fatale entre frères, éventuellement maquillée en incident fortuit.

Quelle que soit la vérité, Bleda fut en pratique effacé des récits politiques de son temps. Ce silence historique illustre combien les luttes pour le pouvoir pouvaient aboutir à l’effacement, volontaire ou non, de membres de la dynastie — un thème récurrent dans l’étude des exécutions familiales et des mécanismes du pouvoir.

Aurangzeb et ses frères n’étaient pas des frères d’armes

Aurangzeb

Wikimedia Commons

Pour situer l’affrontement familial, il faut revenir au XVIIe siècle et au sein de l’Empire moghol, vaste ensemble de royaumes couvrant des régions de l’Inde actuelle, de l’Afghanistan et du Cachemire. Le pouvoir était alors exercé par le Shah Jahan, connu pour avoir fait construire le Taj Mahal en hommage à sa femme Mumtaz Mahal. De leur union naquirent quatre fils : Dara, Shuja, Aurangzeb et Murad.

À mesure que le Shah vieillissait, la rivalité pour la succession s’accentua. Dara, l’aîné, semblait le favori, suivi de Shuja, puis d’Aurangzeb et enfin de Murad. Aurangzeb parvint à convaincre Murad que Dara et Shuja seraient de mauvais souverains, et proposa d’unir leurs forces pour renverser les deux aînés, tout en feignant de n’avoir aucun désir personnel du trône.

La manœuvre dégénéra rapidement en série d’exécutions familiales :

  • Aurangzeb et Murad affrontèrent Dara et le contraignirent à l’exil.
  • Ils combattirent ensuite Shuja, qui fut capturé puis exécuté.
  • Dara revint pour reprendre sa place, mais il fut finalement éliminé par Aurangzeb et Murad.
  • Finalement, Aurangzeb fit exécuter Murad et plaça son père sous résidence surveillée avant de s’emparer du trône.

Cette succession sanglante, marquée par trahisons et meurtres au sein même de la famille impériale, illustre la brutalité des luttes de pouvoir et l’omniprésence des exécutions familiales dans certaines successions monarchiques. La trajectoire d’Aurangzeb rappelle combien les ambitions dynastiques pouvaient éclipser tout lien de sang.

Agrippine la Jeune a tout appris à Néron

Nero

Dans l’histoire des exécutions familiales, l’affaire d’Agrippine la Jeune et de son fils Néron illustre combien le pouvoir peut écraser les liens du sang. Née dans la haute aristocratie romaine, sœur de l’empereur Caligula, elle connaissait parfaitement les arcanes de la politique. De ses premières unions naquit Néron, qui devint l’objet central de ses ambitions.

Agrippine épousa ensuite Claude, son oncle, lequel succéda à Caligula comme empereur. Claude fut empoisonné peu après, et bien que beaucoup soupçonnent Agrippine d’en être complice, cela ne fut jamais prouvé. Elle avait auparavant persuadé Claude d’adopter Néron, faisant ainsi du jeune homme l’héritier présomptif et, à dix-sept ans environ, l’empereur en 54 ap. J.-C., selon ThoughtCo.

La relation mère-fils se détériora rapidement, et la suite se résume en une succession d’intrigues et de trahisons :

  • Néron, adulté par les ambitions d’Agrippine, finit par s’en lasser et l’exila.
  • Agrippine riposta en soutenant que Britannicus, le fils de Claude, était le véritable héritier.
  • Britannicus mourut dans des circonstances mystérieuses, renforçant les soupçons autour de la famille impériale.
  • Néron tenta d’abord d’éliminer sa mère par un stratagème maritime — un bateau conçu pour couler — mais elle survécut en regagnant la rive à la nage.
  • Finalement, Néron renonça à la subtilité et fit exécuter Agrippine, s’assurant ainsi l’absence d’opposition directe.

Ce chapitre souligne la brutalité des luttes dynastiques romaines et la manière dont le pouvoir pouvait réduire à néant les liens familiaux au service de l’ambition.

Edouard IV et sa relation orageuse avec son frère cadet

Portrait d'Edouard IV

Dans l’histoire des exécutions familiales, l’épisode opposant Edouard IV à son frère cadet, George, duc de Clarence, illustre combien les rivalités fraternelles pouvaient devenir mortelles à la cour. Tous deux avaient d’abord collaboré pour renverser le roi Henri VI pendant la Guerre des Deux-Roses.

Peu après l’accession d’Edouard au trône en 1461, George se rallia à Richard Neville, comte de Warwick — leur oncle influent — qui nourrissait des ambitions contre le roi. Le complot échoua, puis Warwick s’allia brièvement avec la reine Marguerite d’Anjou, mais George revint finalement au côté d’Edouard pour contrer cette menace.

  • Alliance initiale contre Henri VI.
  • Basculement de George aux côtés de Warwick contre Edouard.
  • Rétablissement de la loyauté de George, puis nouvelle trahison présumée.

Lorsque George fut de nouveau surpris en train de conspirer contre son frère, Edouard ne supporta plus la menace. Il fit emprisonner George dans la Tour de Londres, puis ordonna son exécution par des moyens non précisés dans les sources contemporaines. La légende populaire rapporte qu’il aurait été noyé dans un fût ou un baquet de son vin préféré, image qui a durablement marqué les récits de cette époque.

Ce récit, à la fois politique et intime, rappelle la brutalité des luttes pour le pouvoir et la fréquence des exécutions familiales au sein des dynasties médiévales — une réalité qui se retrouve dans d’autres épisodes de l’histoire royale.

Richard III, fidèle à l’image que donna Shakespeare

Portrait de Richard III

En prolongeant le récit de la dynastie d’Edward IV, on trouve une fratrie où les mêmes prénoms revenaient fréquemment : Edward, George et un autre frère nommé Richard. À la mort d’Edward IV, deux fils furent laissés comme héritiers — Edward V, l’aîné, et Richard de Shrewsbury — mais Edward V n’avait que douze ans.

Face à la minorité du roi désigné, leur oncle Richard fut nommé Lord Protector. Des questions surgirent alors autour de la validité du mariage d’Edward IV et de possibles accusations de bigamie, ce qui remettait en cause le droit d’Edward V au trône.

  • Richard fut finalement couronné roi sous le nom de Richard III.
  • Peu après la cérémonie, les deux jeunes princes furent enfermés dans la Tour de Londres et disparurent sans laisser de traces.
  • Il n’existe aucun document faisant état de leur sort définitif.
  • Des années plus tard, un certain Perkin Warbeck prétendit être Richard de Shrewsbury.

On n’a jamais établi de preuve irréfutable que Richard III fit assassiner les enfants, ni qu’il divulgua les questions concernant le mariage d’Edward IV. Toutefois, il reste le suspect le plus vraisemblable aux yeux de nombreux historiens, et l’affaire demeure l’un des épisodes les plus célèbres d’exécutions familiales motivées par la quête du pouvoir.

Ivan le Terrible et la mort de son héritier

Ivan le Terrible

Poursuivant notre exploration des exécutions familiales, voici un exemple où la violence privée a eu des conséquences publiques profondes. Surnommé « le Terrible » dans le sens d’imposant et redoutable, Ivan IV a régné en semant la peur : élimination sans pitié d’opposants politiques et brutalités envers quiconque se dressait sur son chemin.

Sa relation avec son fils et héritier, Ivan Ivanovich, fut orageuse. Selon le témoignage rassemblé dans l’ouvrage Ivan the Terrible, les disputes entre père et fils étaient fréquentes, Ivan Ivanovich partageant le tempérament emporté de son père et ne craignant pas de s’opposer à lui (source).

Lors d’une altercation en 1581, la discussion dégénéra quand Ivan Ivanovich déclara préférer le courage et la vaillance aux richesses, ce qui humilia le tsar. Saisi de colère, Ivan IV frappa son fils au crâne avec un bâton de fer. Le jeune homme s’effondra, grièvement blessé à la tempe ; il succomba trois jours plus tard.

Il ne s’agissait pas d’une exécution officielle au sens juridique, mais de facto d’un meurtre commis par le souverain, avec des répercussions dynastiques immédiates :

  • la mort d’Ivan Ivanovich écourtait la ligne directe de succession d’Ivan IV ;
  • le trône revint à un autre fils, Fiodor, qui mourut sans descendance quelques années plus tard;
  • cet épisode illustre comment les violences familiales pouvaient se transformer en crises de succession et modifier l’équilibre du pouvoir.

En réfléchissant à cet événement, on saisit mieux comment les drames privés des familles régnantes se mêlaient aux enjeux politiques, transformant des conflits intimes en tournants historiques.

Catherine II et des décès entourés de mystère

Catherine la Grande

Lorsque son époux monta sur le trône sous le nom de Pierre III en 1762, la situation semblait favorable pour elle. Très vite, le nouveau tsar devint profondément impopulaire, et des rencontres eurent lieu entre des membres de l’aristocratie russe et des proches de Catherine.

On ignore qui prit l’initiative de retirer Pierre III du pouvoir. Quelques mois seulement après son avènement, il fut renversé puis exilé, et, une semaine plus tard, il trouva la mort aux mains du frère cadet de l’amant de Catherine.

  • Catherine a toujours nié toute implication directe dans l’assassinat.
  • On ne sait pas non plus si elle connaissait l’issue fatale ou si son objectif se limitait à l’exil du tsar.

Son fils Paul exprima publiquement ses doutes et reprocha à sa mère d’avoir organisé la mort de son père. Il affirma également que Catherine avait envisagé de l’éliminer pour l’empêcher d’hériter du trône.

Malgré ses efforts pour désigner un autre successeur, Catherine demeura à la tête de l’Empire jusqu’à sa mort, sans réussir à concrétiser totalement ce projet. Paul monta pourtant sur le trône après elle, mais sa règne fut de courte durée : il fut lui aussi assassiné quelques années plus tard.

Bien qu’aucune preuve formelle n’ait jamais confirmé la responsabilité directe de Catherine dans ces événements, ces épisodes demeurent parmi les récits les plus énigmatiques liés aux exécutions familiales et aux usages du pouvoir, nourrissant débats et rumeurs depuis des siècles.

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