Une énigme paléontologique élucidée

Pour prolonger le fil historique, cette section revient sur une découverte qui a tenu en haleine les paléontologues pendant des décennies : des empreintes de dinosaures visibles au plafond d’une cavité rocheuse du centre du Queensland, en Australie.
Repérées pour la première fois en 1954 près de Mount Morgan, ces empreintes ont longtemps défié l’interprétation scientifique. Une analyse récente a finalement permis de résoudre le mystère — découvrez le compte rendu de cette étude sur Phys.org.
La région concernée recèle « des centaines d’empreintes fossiles », souligne le paléontologue Anthony Romilio, qui évoque « la plus grande diversité de traces de dinosaures pour l’ensemble de la moitié est de l’Australie ». Ces observations expliquent l’intérêt soutenu des chercheurs pour ces empreintes.
Les marques découvertes au plafond avaient suscité des hypothèses étonnantes : certains interprétaient ces traces comme la preuve d’un comportement inhabituel, suggérant qu’un théropode carnivore aurait marché à quatre pattes. Une idée spectaculaire, mais problématique au regard de la morphologie connue de ces animaux.

Pour trancher, Romilio a tenté d’accéder au site original, fermé depuis longtemps. La percée est survenue grâce à Roslyn Dick : sa famille conservait les clichés haute résolution, des moulages en plâtre des empreintes et des notes détaillées rassemblées par Ross Staines, le géologue amateur qui avait mis au jour ces traces dans les années 1950.
En travaillant à partir de ces moulages et en appliquant des méthodes modernes de reconstruction 3D, les chercheurs ont pu reconstituer fidèlement la topographie des empreintes. Leur conclusion est nette : il s’agit bien d’empreintes de pas — et non de marques de mains — et elles n’appartiennent pas à un seul individu.
- Découverte : 1954, plafond d’une cavité près de Mount Morgan (Queensland).
- Matériel conservé : photographies haute résolution, moulages en plâtre, notes d’époque.
- Méthode moderne : modélisation 3D à partir des moulages historiques.
- Conclusion : plusieurs dinosaures à l’origine des empreintes ; pas de locomotion quadrupède inhabituelle.
Les résultats, publiés dans la revue Historical Biology, transforment une énigme locale en une leçon sur l’importance de la conservation des archives de terrain et sur la façon dont les techniques contemporaines peuvent réinterpréter des découvertes anciennes.
