Comment T.S. Eliot a quitté son travail pour la poésie célèbre

par Amine
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Comment T.S. Eliot a quitté son travail pour la poésie célèbre

Le Chemin de T.S. Eliot vers la Célébrité Poétique

En 1948, le poète britannico-américain Thomas Sterns Eliot, plus connu sous le nom de T.S. Eliot, a été honoré du prix littéraire le plus prestigieux qui soit : le Prix Nobel de Littérature. Issu d’une famille aisée, Eliot a prouvé son talent académique en fréquentant à la fois l’Université Harvard et l’Université d’Oxford au Royaume-Uni. Toutefois, son parcours vers la gloire littéraire fut semé d’embûches. Malgré une enfance marquée par la maladie, qui l’a poussé à se réfugier dans l’univers des livres, notamment les romans policiers, Eliot s’est passionné très tôt pour la langue et la poésie. Dès ses vingt ans, il rédigeait des poèmes d’avant-garde faisant écho au mouvement moderniste, tout en jonglant avec divers emplois diurnes.

Grâce à son talent inné pour la poésie, Eliot a attiré l’attention des plus éminents modernistes de son époque. Mais c’est le poète Ezra Pound, de trois ans son aîné et l’une des voix prédominantes du modernisme du début du XXe siècle, qui a profondément marqué la vie d’Eliot. Pound a contribué à faire connaître le jeune poète, l’aidant à se faire apprécier du public et à s’installer dans le paysage littéraire européen.

La Mentorat d’Ezra Pound

Ezra Pound, aux côtés de l’influente Gertrude Stein, a été l’un des véritables « faiseurs de rois » du mouvement moderniste, dont l’opinion sur les écrivains et les artistes de l’époque avait plus de poids que ses propres créations. Convaincu du potentiel immense de T.S. Eliot, Pound a joué un rôle déterminant dans la carrière du jeune poète. Il a été si impressionné par les poèmes d’Eliot qu’il les a partagés avec un ami en les qualifiant de « derniers écrits intelligents que j’aie trouvés – un jeune Américain, T. S. Eliot… Je pense qu’il vaut la peine d’être suivi. » C’est Pound qui a grandement contribué à la création de « La Terre vaine » d’Eliot, en agissant en tant qu’éditeur et en aidant à créer l’effet fragmentaire qui a rendu l’œuvre célèbre.

Mais malgré les débuts flamboyants d’Eliot avec des poèmes comme « Le Chant d’amour de J. Alfred Prufrock » et son établissement en tant que moderniste audacieux avec son œuvre la plus connue, il continuait à concilier son travail de banquier à temps plein chez Lloyd’s Bank à Londres avec sa passion poétique, ce qui permettait de subvenir aux besoins de sa femme en mauvaise santé.

Un Investissement Financier dans le Talent

Pour permettre à T.S. Eliot de consacrer plus de temps à l’écriture, Ezra Pound a lancé un fonds de dotation appelé « Bel Esprit », invitant 30 membres de la scène littéraire des années 1920 à investir pour offrir à Eliot une rente annuelle équivalant à un salaire modeste, le libérant ainsi de la nécessité de travailler à un emploi non poétique pour joindre les deux bouts. Bien que de nombreux soutiens aient adhéré pour soutenir ce poète prometteur, Eliot a tout de même continué à travailler à la banque, argumentant que cela n’entravait que peu son travail poétique.

Même si Eliot a accepté une partie des fonds provenant du Bel Esprit, il est resté fidèle à son poste à la banque, préférant la stabilité et la sécurité offertes par Lloyd’s, en particulier pour assurer le bien-être de sa femme en cas d’imprévu. Il a confié dans une interview qu’il estimait composer de la poésie pendant un maximum de trois heures par jour, considérant qu’un temps entièrement dédié à la poésie aurait eu un effet anesthésiant sur sa créativité. Néanmoins, Eliot a finalement quitté Lloyd’s pour rejoindre la maison d’édition Faber & Gwyer en tant qu’éditeur, leur confiant également la publication de ses propres poèmes.

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