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Le retour de Julia Ducournau sur la Croisette
Quatre ans après avoir remporté la Palme d’or en 2021 avec son film Titane, Julia Ducournau est de nouveau présente au Festival de Cannes pour présenter Alpha. Le long-métrage met en scène Golshifteh Farahani et Tahar Rahim. À 41 ans, la réalisatrice française s’impose comme la deuxième femme à avoir reçu la Palme d’or, un exploit réalisé trente ans après Jane Campion. Connue pour son cinéma de genre, Ducournau suscite une attention particulière avec cette nouvelle œuvre.
Alpha est présenté comme un film profondément personnel, affichant une approche plutôt classique en comparaison avec le style brutal et gore de Titane. L’histoire se concentre sur une famille, avec pour personnage principal une adolescente de 13 ans interprétée par Mélissa Boros, une comédienne débutante. Peu d’informations ont filtré, mais l’attente est grande autour de cette production.
“Les Aigles de la République” de Tarik Saleh : un regard politique sur l’Égypte
Le film du jour est Les Aigles de la République, signé Tarik Saleh, cinéaste suédo-égyptien reconnu pour sa trilogie politico-religieuse. Le personnage central, un dirigeant autoritaire d’un pays de 110 millions d’habitants, incarne une référence directe au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Après avoir été critiqué dans La Conspiration du Caire (2022), al-Sissi demeure la cible privilégiée dans ce nouveau volet, en compétition pour la Palme d’or.
Saleh, détenteur du prix du scénario à Cannes en 2022, souligne à quel point al-Sissi symbolise une permanence au pouvoir en Égypte depuis 2013. Le film, qui sortira en salles le 22 octobre, illustre les ambitions de grandeur du dirigeant à travers un prisme cinématographique. Depuis son premier succès avec Le Caire confidentiel (2017), qui se déroulait durant la chute de Hosni Moubarak en 2011, le réalisateur s’est passionné pour les dynamiques du pouvoir en Égypte, se qualifiant lui-même d’« obsessionnel » sur le sujet.
Raoul Peck et son documentaire sur George Orwell
Le réalisateur Raoul Peck a présenté à Cannes son documentaire Orwell 2 + 2 = 5, qui retrace les dernières années de vie de l’écrivain britannique George Orwell et la rédaction de son œuvre phare 1984. Ce film se veut un avertissement pour la société américaine actuelle, selon Peck.
Le cinéaste dénonce les attaques répétées contre le journalisme, la justice et la vérité, piliers fondamentaux de toute démocratie. Il observe que les évolutions aux États-Unis rappellent fortement les dystopies imaginées par Orwell, notamment celle d’un régime totalitaire nommé Big Brother, fondé sur la surveillance de masse et la manipulation de l’information.
Peck précise également qu’Orwell avait anticipé un Internet surveillé par des écrans, bienvenue dans une ère où la surveillance numérique est omniprésente. Il regrette que l’œuvre ait été détournée par l’Occident en emblème anti-communiste, alors qu’il s’agissait d’une critique universelle contre toute forme d’oppression.
Kevin Spacey honoré malgré les controverses
En marge du Festival, Kevin Spacey recevra un prix pour l’ensemble de sa carrière, décerné par la fondation Better World Fund, une entité indépendante de l’événement. Ce geste intervient après que l’acteur américain, oscarisé pour American Beauty et Usual Suspects, ait été acquitté d’accusations d’agressions sexuelles au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Lors d’un procès très médiatisé en juillet 2023 à Londres, Spacey a été déclaré non coupable des accusations portées par quatre hommes. Cependant, une procédure civile est encore en cours à son encontre. Aux États-Unis, il a également été jugé non coupable en 2022 dans une autre affaire, et en 2019, une enquête avait été close sans poursuite.
Une nouvelle plainte, déposée par un ancien acteur à Londres, reste par ailleurs active depuis 2016, date de sa dernière apparition officielle sur le tapis rouge cannois. Après neuf ans d’absence et un retrait quasi total des écrans, l’acteur sera honoré lors d’un gala caritatif organisé au Festival.
Le cinéma, toujours vivant auprès des jeunes
Près de trois jeunes sur quatre suivent le Festival de Cannes, et les plus assidus espèrent déjà voir la Palme d’or, démontrant que le cinéma reste un rendez-vous important pour la tranche des 18-30 ans.