Sommaire
Divertissement
Les conditions nécessaires pour qu’un groupe devienne « légendaire » varient, mais certains traits sont récurrents. Ces groupes possèdent généralement un son distinctif qui influence plusieurs générations de musiciens. Ils vendent également un grand nombre d’albums, de téléchargements ou tout autre format en vogue à leur époque. Leur production se caractérise en outre par une qualité souvent constante et élevée. En revanche, rares sont les formations qui atteignent ce statut sans passer par des périodes plus inégales.
Maintenir ce niveau d’excellence est un défi de taille. Même les groupes les plus emblématiques de l’histoire ont connu des ratés. Les pressions liées à la célébrité, les tournées incessantes et la nécessité d’égaliser voire dépasser leurs succès passés tout en explorant de nouvelles directions artistiques pèsent lourd. Inévitablement, chaque groupe finit par sortir un album unanimement considéré non seulement « décevant » mais franchement mauvais.
Ces albums ratés ont cependant un attrait particulier, car ils s’accompagnent fréquemment d’histoires passionnantes – souvent dramatiques et riches en anecdotes. On y retrouve des récits d’affrontements internes, d’abus de substances, de comportements excessifs et de tentatives désespérées de suivre des modes passagères. Bien que nombre de ces groupes légendaires aient su se ressaisir rapidement après ces échecs, il est captivant d’analyser les raisons qui ont conduit à la sortie de ces premiers albums imparfaits.
Def Leppard, Songs from the Sparkle Lounge (2008)
Def Leppard, figure majeure de la nouvelle vague britannique de heavy metal des années 1970, a connu son apogée avec les albums multi-platine Pyromania (1983) et Hysteria (1987). Ce dernier a d’ailleurs marqué un véritable exploit, surmontant l’accident dont le batteur Rick Allen a été victime, ayant perdu un bras. Après ces sommets, le groupe a publié plusieurs albums inégaux, culminant avec un véritable creux artistique en 2008 avec Songs from the Sparkle Lounge. Rien que le titre annonce une expérience déroutante.
À l’instar de ce que souligne Rolling Stone, après deux albums à l’orientation pop marquée, X puis Yeah!, Def Leppard a tenté avec ce disque de retrouver la magie des années 1980, mais sans l’appui de leur producteur emblématique Robert « Mutt » Lange, l’artisan de leurs plus grands succès. Le résultat est, pour rester indulgent, désordonné. Les morceaux de rock plus classiques comportent tous les ingrédients caractéristiques du groupe — harmonies douces et complexes, riffs puissants — mais la structuration maladroite donne l’impression d’un groupe de reprises médiocre.
Comme le note Loudwire, ce sont surtout les passages désespérés qui font basculer l’album du « moyen » au « mauvais ». L’épisode le plus marquant est sans doute la collaboration avec la star country Tim McGraw sur le titre « Nine Lives ». Chercher à conquérir le marché country est un objectif courant pour de nombreux groupes, mais ici, la chanson apparaît non seulement ratée, mais aussi comme une tentative cynique et dénuée d’authenticité.
L’histoire de l’album Chinese Democracy de Guns N’ Roses relève presque de la légende. Le chanteur Axl Rose détenait les droits sur le nom du groupe grâce à une série de manœuvres habiles, ce qui lui permit de sortir un album sous le nom de Guns N’ Roses sans aucun des membres fondateurs originaux. Fidèle à son tempérament, Axl aborda ce projet avec une paranoia et un perfectionnisme extrêmes, nourris par une consommation intense de drogues.
Isolé pendant plus d’une décennie, il remania sans cesse ses compositions, dépensa une somme colossale – estimée à 13 millions de dollars selon Rolling Stone, un budget inimaginable à comparer aux 3 500 dollars du premier album de Led Zeppelin – avant de finalement livrer un album que l’on peut généreusement qualifier de désordonné.
Chinese Democracy est souvent décrit comme une œuvre d’autosatisfaction. Comme le souligne Slate, cet album mélange le hard rock avec un éventail d’autres styles allant du pop-metal à des influences glam rock inspirées de Queen, en passant par des touches de boogie-blues et de piano pop à la manière d’Elton John. En somme, Axl Rose y aurait versé toutes les idées musicales et tous les genres qu’il avait pu entendre, les fusionnant indistinctement dans son logiciel de mixage.
La démarche de Rose fut aussi que d’enregistrer avec des dizaines de musiciens différents, combinant ensuite des performances variées au mixage pour atteindre un son précis. Le résultat, comme le relève Loudwire, est loin d’être convaincant : les morceaux sonnent comme des collages de fragments épars, réunis sans cohérence sous un mixage fade et insuffisamment travaillé.
Van Halen, Van Halen III (1998)
Parfois, un album raté peut littéralement détruire la carrière d’un groupe, et c’est précisément ce qui est arrivé avec Van Halen III. Il s’agit du premier – et unique – album enregistré avec le chanteur Gary Cherone, après la séparation houleuse avec Sammy Hagar. Le titre de cet opus devait rappeler leurs débuts cultes avec les albums Van Halen (1978) et Van Halen II (1979), mais le résultat est malheureusement bien en deçà de cet objectif.
Le choix de Gary Cherone a dès le départ surpris les fans. Bien qu’il soit un chanteur et un frontman compétent, ayant connu un certain succès avec son groupe Extreme, son style ne collait pas avec la musique et la personnalité d’Eddie Van Halen. Résultat : l’album est, pour le dire simplement, catastrophique. Comme le souligne Loudwire, les morceaux sont de « différentes variations d’affreux », où le groupe tente maladroitement de s’essayer au grunge et autres tendances alors déjà sur le déclin à la fin des années 90.
Ultimate Classic Rock avance que le problème majeur vient du fait que Cherone est contraint de « faire une imitation de Sammy Hagar » au lieu d’exprimer son propre style, ce qui aurait pu, au moins, sauver un peu cet album du naufrage. Malheureusement, cette incapacité à trouver une vraie identité musicale a plombé le projet.
Au final, cet album a presque signé l’arrêt de mort du groupe Van Halen. Ils ont en effet mis 14 ans avant de sortir un nouvel album, une traversée du désert rendue possible seulement grâce à la réunion avec le chanteur originel David Lee Roth.
Divertissement
Il s’avère remarquable que le premier mauvais album d’un groupe soit précisément leur toute première sortie discographique. La plupart des groupes qui s’aventurent dans une telle erreur, comme avec From Genesis to Revelation, choisissent généralement de se séparer et de repartir à zéro. Mais ce ne fut pas le cas pour Genesis.
Comme le rappelle le magazine Rolling Stone, les membres de Genesis étaient encore étudiants lorsque Jonathan King, un ancien élève, leur présenta l’opportunité d’enregistrer un album. C’est lui qui leur donna le nom de Genesis et qui leur imposa d’écrire des chansons inspirées par la Bible. Le groupe s’appliqua à imiter le style des Bee Gees des années 1960, bien loin de la période disco qui fit leur renommée dans les années 1970. Ensuite, King ajouta une multitude d’arrangements de cordes sur chaque morceau.
Les musiciens se sont depuis montrés très lucides sur cet épisode, le claviériste Tony Banks qualifiant l’album d’« absolument pathétique ». Pire encore, la majorité des magasins de disques classèrent à tort cet album dans la section religieuse, ce qui entraîna des ventes quasi inexistantes.
Selon Stereogum, le principal défaut de cet album réside dans le manque d’expérience du groupe à cette époque, bien que certaines anticipations du génie à venir soient déjà perceptibles. Cette fragile tentative n’a en rien empêché Genesis, dans les années suivantes, de devenir une légende du rock progressif.
Divertissement
Certains auditeurs ont fini par revoir leur jugement à l’égard de cet album légendairement décrié, et quelques critiques modernes ont même tenté d’en souligner les qualités. Pourtant, une seule écoute suffit à confirmer que non, cet album reste véritablement mauvais.
Rolling Stone le qualifie ainsi de « quatre faces donnant l’impression des râles tubulaires d’un réfrigérateur galactique », ce qui est en réalité l’un des commentaires les plus indulgents que l’on puisse lire à son propos.
Metal Machine Music ne contient pas vraiment de chansons ; c’est un double album constitué de bruits, de feedbacks de guitare et d’effets sonores. Ce qui intrigue toujours autant, c’est que personne ne sait vraiment si Lou Reed l’a publié par humour, pour faire une déclaration sur l’industrie musicale, ou s’il pensait sincèrement que cet album était une œuvre remarquable.
Selon Ultimate Classic Rock, la théorie la plus plausible concernant la sortie de cet album « abrasif, confrontant, controversé et difficile », qui ne semblait déjà pas en avance sur son temps en 1975 et ne l’est toujours pas aujourd’hui, serait qu’il s’agissait d’un acte provocateur : Reed voulait tout simplement exprimer son mépris envers tous ceux qui n’étaient pas lui-même.
Lou Reed a été un compositeur brillant à l’origine de nombreuses œuvres marquantes. Pourtant, aucun autre album de sa discographie — voire aucun autre album tout court — ne semble aussi dépourvu de tout ce qui pourrait inciter à une réécoute.
Iron Maiden, No Prayer for the Dying (1990)
Formé en 1975, Iron Maiden compte à son actif 16 albums studio et 13 albums live, témoignant de leur puissance scénique incontestable. Leurs sept premiers albums se distinguent par une complexité croissante, culminant avec le très apprécié Seventh Son of a Seventh Son en 1987. Toutefois, ce dernier opus, au son plus accessible, avait quelque peu déconcerté certains fans.
Pour leur huitième album, le groupe opta pour un retour aux sources. Cette décision ne fut pourtant pas du goût de tous, notamment du guitariste Adrian Smith qui, désenchanté, quitta le groupe après avoir coécrit à peine une chanson. Privé de l’empreinte unique de Smith, No Prayer for the Dying dévoila des titres peu inspirés, tournant rapidement en rond. La critique relata un rendu « instantanément terne et fatigué », où l’absence de créativité se faisait cruellement sentir.
Ce disque a aussi souffert d’une production décevante. Enregistré dans un studio situé dans une grange en Essex, propriété du bassiste Steve Harris, l’album présente un son brouillon et rugueux, loin de la clarté attendue par les mélomanes. Ce choix technique a inévitablement impacté la qualité finale de l’œuvre.
Ce revers marqua le début d’une phase difficile pour Iron Maiden. Le départ de Bruce Dickinson suivit peu après, entraînant une période d’albums décevants jusqu’à la réunion du groupe avec son chanteur dans les années 2000, qui marqua leur renaissance.
Pink Floyd, Ummagumma (1969)
Fondé en 1965 par Syd Barrett, Nick Mason, Roger Waters et Richard Wright, Pink Floyd devait beaucoup à Barrett, véritable moteur créatif des débuts du groupe. Cependant, sa santé mentale déclinante l’a conduit à quitter le groupe en 1968, sans jamais revenir.
Comme le souligne Ultimate Classic Rock, il leur a fallu plusieurs années pour apprendre à exister sans Barrett. Pendant cette période charnière est sorti l’album particulier intitulé Ummagumma.
En 1969, Roger Waters n’avait pas encore pris la direction artistique du groupe. Pour leur quatrième album studio, Pink Floyd a ainsi opté pour un double album : une face entièrement dédiée à des morceaux live, tandis que l’autre proposait des morceaux solos de chaque membre restant. Cette organisation a conduit à un manque évident de cohésion, car il ne s’agissait plus vraiment d’un travail collectif. De plus, le batteur Mason et le claviériste Wright se sont aventurés à composer et arranger des morceaux en solo, ce qui n’était pas leur point fort.
Paste Magazine résume bien cette phase en qualifiant Ummagumma de moment où « Pink Floyd est à son sommet en termes d’excès », où le groupe confond absence de direction avec importance, créant ainsi un monument imposant à l’égard de l’auto-indulgence dans le rock.
David Gilmour, guitariste du groupe, a admis avoir consacré peu de temps à ses contributions solos, ce qui est clairement perceptible à l’écoute. Il faut cependant rendre justice à la partie live de l’album, généralement appréciée pour ses qualités techniques.
Divertissement
Les Rolling Stones ont connu une décennie 1970 en dents de scie, débutant avec plusieurs albums classiques avant de perdre un peu leur élan. Alors que certains commençaient à les considérer comme dépassés, le groupe a puisé dans ses archives pour entamer les années 1980 avec Tattoo You, un opus qui a ravivé la ferveur de leurs fans.
Cet album, bien que remarquable, reposait essentiellement sur du matériel ancien revisité et réenregistré. Malgré ce regain, le groupe ne parvint pas à capitaliser pleinement sur ce succès, miné par des tensions internes, notamment entre les principaux compositeurs Keith Richards et Mick Jagger, qui divergeaient sur la direction artistique : Richards souhaitait un retour aux racines blues, tandis que Jagger penchait pour un son plus moderne et pop. Cela conduisit d’abord à la sortie d’un album médiocre, Undercover en 1983, puis à Dirty Work, le véritable premier faux pas discographique de leur carrière.
Selon Ultimate Classic Rock, le problème de cet album réside dans une production trop propre et détachée, dépourvue de la dangerosité qui a toujours caractérisé les Stones, annonçant ainsi les problèmes futurs du groupe. Comme le souligne également Treblezine, Mick Jagger, engagé dans sa carrière solo à l’époque, montrait peu d’enthousiasme pour ce projet au point de souvent manquer les séances d’enregistrement — un désintérêt palpable dans le résultat final.
L’album tente de s’adapter aux tendances des années 1980 à travers une production modernisée, mais ce choix affaiblit le caractère brut et le growl bluesy qui définissent l’identité même des Rolling Stones. Quant à leur reprise de Harlem Shuffle, elle est généralement considérée comme le point faible de l’album.
Les amateurs de glam rock se souviendront que Mötley Crüe a marqué les années 1980 avec un hard rock puissant et riche en riffs. Leurs cinq albums durant cette décennie – Too Fast for Love, Shout at the Devil, Theatre of Pain, Girls, Girls, Girls et Dr. Feelgood – n’étaient pas nécessairement subtils ou complexes, mais ils ont incontestablement secoué la scène musicale et laissé une empreinte durable.
L’album le plus réussi de leur carrière fut Dr. Feelgood, sorti en 1989. Face à ce succès, le groupe ressentit une forte pression pour égaler cette performance. Cette tension provoqua une crise majeure : quelques semaines après le lancement des sessions d’enregistrement de leur projet suivant, le chanteur Vince Neil quitta subitement. Malgré ce coup dur, le groupe parvint à rebondir en engageant John Corabi comme nouveau chanteur. En 1994, ils sortirent l’album éponyme Mötley Crüe, qui, sans être exceptionnel, se défendait tout de même assez bien et obtint un disque d’or.
Les difficultés s’intensifièrent lors de l’élaboration de l’album suivant. Selon les récits de Loudwire, les conflits internes s’envenimèrent à tel point que Corabi décida à son tour de quitter le groupe. Mötley Crüe crut alors agir en geniuses en convainquant Vince Neil de revenir. Cependant, les compositions déjà écrites convenaient parfaitement à la voix très différente de Corabi, et Neil eut du mal à s’adapter, ce qui donna un résultat maladroit, voire désagréable à l’écoute.
Comme le souligne la revue Metal Forces Magazine, le groupe tenta aussi d’intégrer les tendances grunge et industrielle alors en vogue, mais cette tentative fut un échec cuisant. Cet album, Generation Swine, sorti en 1997, porta un coup dur à la réputation de Mötley Crüe. La formation mit ainsi 13 ans avant d’envisager un véritable retour sur scène.
Divertissement
Après une tournée mondiale exténuante — durant laquelle le groupe avait enregistré en 1996 l’album New Adventures in Hi-Fi lors des balances et moments calmes, rendant ce périple encore plus éprouvant — le batteur et membre fondateur Bill Berry a quitté R.E.M. C’est un départ à l’amiable, et toute inquiétude quant à la poursuite de la carrière du groupe sans Berry fut rapidement dissipée avec la sortie de Up en 1998. Si cet album n’atteint pas le rang de classique, il demeure solide et a été bien accueilli. En 2001, Reveal a suivi sur une lancée similaire, bon mais sans éclat véritable.
Toutefois, la chute s’est accentuée avec la sortie en 2004 de Around The Sun, un véritable ratage. Comme le résume Treblezine, « tout ce qui a fait la grandeur du groupe — des paroles complexes et historiquement riches, des mélodies implacables, des riffs de guitare étincelants, une énergie palpable — est quasiment absent ». L’album sonne simplement fatigué, il s’oublie dès sa dernière note. On devine aisément un groupe englué au bout de son inspiration créative.
De plus, comme le souligne Yardbarker, cette apathie se ressent jusque dans la production. Le son distinctif de guitare jangle, devenu emblématique de R.E.M., cède la place aux synthétiseurs, affaiblissant considérablement les morceaux qui paraissent ternes et métalliques. Résultat : « le disque le plus fade de la carrière de R.E.M. ». La note positive demeure dans le fait que le groupe a reconnu la faible qualité de cet opus et a su rebondir avec deux albums plutôt appréciés avant de mettre un terme à leur aventure en 2011.
The Clash, Cut the Crap (1985)
Peu de groupes ont réussi à brûler leur propre réputation comme The Clash au début et au milieu des années 1980. Après s’être imposés à la fin des années 1970 comme l’un des groupes punk les plus importants et influents de l’histoire, ils ont surpris avec des albums déroutants. En 1980, ils sortent l’expérimental Sandinista!, suivi en 1982 par un Combat Rock au son plus pop et lisse.
Mais la véritable chute intervient lors de la rupture entre les cofondateurs Mick Jones et Joe Strummer. Strummer renvoie Jones ainsi que le batteur Topper Headon. À cette période, Strummer traverse une période difficile sur le plan mental et émotionnel. Leur manager, Bernie Rhodes, profite de la situation pour prendre le contrôle des sessions d’enregistrement. Il introduit des boîtes à rythmes, des boucles et des synthétiseurs de cuivres qui s’accordent mal avec l’essence punk des compositions de Strummer. Reconnaissant le manque de mélodie laissé par le départ de Jones, Strummer tente de le faire revenir, sans succès.
L’album Cut the Crap est, sans détour, un échec cuisant. Il est souvent considéré non comme un véritable album des Clash, mais plutôt comme un projet solo raté de Joe Strummer, lui-même en proie à des troubles liés à la drogue. Aujourd’hui, l’album est quasiment effacé de la mémoire collective du groupe, comme en témoigne le silence quasi-total sur ce disque dans les archives officielles.
Il peut paraître surprenant de qualifier comme « mauvais » un album ayant débuté en tête des classements dans 30 pays et écoulé des millions d’exemplaires. Pourtant, No Line on the Horizon (2009) de U2 est unanimement perçu comme une déception majeure dans la discographie du groupe.
À cette époque, U2 n’était plus la force créative révolutionnaire qu’ils avaient été durant des décennies. Là où ils prenaient autrefois des risques audacieux et se renouvelaient intégralement d’un album à l’autre, ils étaient ici enfermés dans un schéma de chansons professionnelles mais insipides, sans véritable inspiration. Ce disque marque un véritable point bas.
La collaboration avec un nouveau producteur, Rick Rubin, censée injecter un vent de fraîcheur, a rapidement capoté, et l’album s’est mué en un geste défensif, que certaines critiques qualifient de « pitoyable ». Malgré la présence du fidèle collaborateur Brian Eno, les morceaux sonnent inachevés et dispersés.
Selon The Irish Times, il est « gonflé et insubstantiel », témoignant que le groupe aurait probablement dû mettre un terme à sa carrière discographique après le succès de How to Dismantle an Atomic Bomb en 2004.