Pourquoi a-t-il fallu tant de temps pour résoudre le meurtre de Pamela Shelley
Le 6 janvier 2001, les services d’urgence près de Cuero, au Texas, ont reçu un appel tragique de Ronnie Hendrick. Il a déclaré que sa petite amie, Pamela Shelley, âgée de 32 ans, s’était tiré une balle.
À l’arrivée des policiers, ils ont découvert du sang partout dans la salle de bain et un pistolet posé sur le comptoir. Pamela était déjà dans une ambulance, accompagnée par Hendrick, mais cette nuit-là, les autorités ont réussi à l’interroger. Selon lui, il avait entendu un coup de feu depuis l’extérieur, et en entrant dans la salle de bain, il a trouvé Pamela ensanglantée. Hendrick a expliqué que Shelley était déprimée en raison d’un déménagement imminent. Les résultats de l’autopsie ont corroboré le témoignage d’Hendrick, le médecin légiste déclarant que la blessure semblait auto-infligée. La police a classé la mort de Shelley comme un suicide.
Cependant, la réalité était plus complexe. Les enquêteurs trouvaient le suicide de Shelley à un moment étrange, alors qu’elle se préparait à déménager en Arkansas avec ses deux enfants. En réalité, ils avaient presque terminé de faire leurs bagages. D’autres incohérences sont alors apparues.
Le shérif Carl Bowen, qui avait répondu à l’appel d’urgence, était déterminé à résoudre l’affaire. Convaincu que la mort de Shelley était en réalité un meurtre, il a convoqué Hendrick pour un test polygraphique. Hendrick a accepté, mais a manqué trois rendez-vous pour effectuer le test. Il a ensuite disparu.
Le temps passait et l’affaire stagnait. Mais Bowen est resté engagé à obtenir justice pour Shelley. En 2008, sept ans après le décès de Shelley, il a convaincu son département de rouvrir l’affaire. Une nouvelle enquête sur Hendrick a révélé un passé troublé marqué par des abus envers les femmes. Lorsqu’il a été arrêté pour une autre accusation de violence domestique, les enquêteurs ont pu l’interroger à nouveau, découvrant que son récit était incohérent et qu’il avait échoué au polygraphe. Ce n’est qu’en 2012 que des avancées dans l’analyse ADN leur ont permis de tester l’arme qui avait tué Shelley, révélant qu’elle avait été essuyée, ce qui implica que la mort n’était pas un suicide.
Des entretiens ultérieurs menés par Bowen avec les amis de Shelley ont mis en lumière qu’Hendrick avait déjà menacé de tuer Shelley, affirmant qu’elle ne retournerait pas en Arkansas sauf dans un cercueil. Ces éléments de preuve étaient suffisants pour que la police accuse Hendrick en 2012 de meurtre. Il a plaidé coupable et a été condamné à 22 ans de prison.
Au final, la décision initiale de classer cette affaire comme un suicide a retardé la résolution du cas pendant quelques années, mais la justice a finalement été rendue.