Pourquoi Port Royal en Jamaïque était considérée comme la ‘ville la plus maléfique’ au monde
À travers l’histoire, de nombreuses villes ont été qualifiées de pécheresses ou malfaisantes. On peut par exemple évoquer les récits bibliques de Sodome et Gomorrhe, décrites comme si immorales que Dieu décida de les anéantir. À l’époque moderne, Las Vegas, dans le Nevada, est souvent surnommée « la ville du péché ». Pourtant, au XVIIe siècle, Port Royal en Jamaïque se distinguait également comme l’un des lieux les plus malfamés de la planète.
Située dans la partie sud de l’île de la Jamaïque, Port Royal a été annexée par les Britanniques en 1655, après leur tentative infructueuse de conquérir l’île d’Hispaniola. La nature même de son port naturel en faisait un emplacement idéal pour une forteresse militaire et un port commercial, conduisant à sa création en tant que ville dynamique.
Sanctuaire de pirates
Mais qu’est-ce qui a réellement rendu cette ville côtière si infâme ? L’arrivée de pirates et de flibustiers a marqué un tournant dans l’histoire de Port Royal. Ironiquement, ces maraudeurs ne sont pas simplement arrivés pour tout s’approprier : ils ont été invités par les Britanniques pour contrer la flotte espagnole qui fréquentait les eaux avoisinantes.
Cette décision, bien que ponctuellement pragmatique, s’est révélée désastreuse. Les pirates, bénéficiant de la protection de la couronne, ont pris le contrôle des lieux, établissant tavernes et maisons closes, tandis que la criminalité et la débauche s’installaient durablement.
Port Royal devint ainsi un véritable sanctuaire de pirates, où certains des plus célèbres d’entre eux, tels que Calico Jack, Anne Bonny et Barbe Noire, se trouvaient à l’abri. Sous leur règne, la violence, le vol et la débauche étaient monnaie courante.
Cependant, tout cela prit fin le 7 juin 1692, lorsqu’un tremblement de terre engloutit la moitié de la ville dans l’océan. Les vestiges de cette ville de pirates sont encore visibles aujourd’hui et sont inscrits sur la liste tentative des sites classés par l’UNESCO.