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Les expressions issues de l’époque victorienne qui ont traversé le temps restent dans notre langage aujourd’hui. Cet article revisite cinq dictons popularisés à l’ère victorienne et qui continuent de ponctuer notre discours. Bien que leurs origines remontent à une période marquée par l’industrialisation et les bouleversements sociaux, leur sens demeure clair: décrire un dérapage, révéler un secret, attirer l’attention publique ou exprimer un jugement ironique.

Se défouler

Quand la colère monte, il faut parfois se défouler. L’image associe la vapeur et l’énergie nécessaire pour reprendre son calme, une métaphore enracinée dans l’époque industrielle où les machines à vapeur dominaient les ateliers et les chemins de fer. L’expression est attestée dès le XIXe siècle dans des textes littéraires, témoignant du lien entre énergie mécanique et émotions humaines.
Garder l’œil ouvert

« Garder l’œil ouvert » signifie rester vigilant et attentif. Cette tournure puise son origine dans l’époque où Sir Robert Peel, fondateur de la police métropolitaine, donna son nom à ces agents connus sous le surnom de « peelers » ou « bobbies ». L’expression est apparue dès le milieu du XIXe siècle et s’est répandue dans l’usage courant, comme une recommandation à surveiller ce qui peut se passer autour de soi.
Peindre la ville en rouge

Cette expression semble provenir d’un épisode de 1837 lorsque le marquis de Waterford et ses complices, pris dans une virée nocturne, payèrent des amendes importantes et semèrent le désordre. C’était aussi la première année du règne de la reine Victoria. Le vocabulaire était déjà présent dans l’imaginaire collectif et, au fil du temps, il s’est imposé comme une image des excès nocturnes et des fêtes débridées.
Fou comme un chapelier

Parmi les expressions les plus connues, « fou comme un chapelier » provient de l’empoisonnement au mercure utilisé pour feutrer les chapeaux. Cette exposition au mercure provoquait tremblements et troubles du langage; la connexion entre chapeliers et folie est devenue une référence culturelle, alimentée par les récits et les images de l’époque. Le mercure fut utilisé jusqu’au milieu du XXe siècle, illustrant les dangers techniques de l’époque victorienne.
Sous les feux de la rampe

« In the limelight » est une expression littérale, mais « sous les feux de la rampe » renvoie à une technique d’éclairage utilisant la chaux et la lumière intense pour illuminer la scène. En 1820, Goldsworthy Gurney combina chaux vive et gaz pour produire une lumière blanche et puissante; Son système, développé ensuite par l’ingénieur écossais Drummond, fut utilisé sur les scènes jusqu’à l’arrivée de l’éclairage électrique dans les années 1880. Aujourd’hui, l’expression désigne toujours une personnalité très médiatisée ou au centre de l’attention publique.
