Charles Whitman : l’énigme du tireur de la tour d’Université du Texas

par Olivier
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Charles Whitman : l'énigme du tireur de la tour d'Université du Texas
États-Unis

Les fusillades de masse et les attaques dans les établissements scolaires occupent de plus en plus l’actualité au fil des années. L’idée qu’une personne puisse arriver dans un lieu rempli d’étudiants et ouvrir le feu sur des innocents est terrifiante. Pourtant, ce phénomène existe aux États-Unis depuis le XIXe siècle, comme le souligne K12 Academics. Parmi ces tragédies, Charles Joseph Whitman s’est distingué à cause du nombre élevé de victimes et des circonstances horribles qui ont mené à son passage à l’acte.

Après son décès, la presse a présenté Whitman comme un ancien éclaireur et militaire respecté. Mais derrière cette façade se cachait une part d’ombre. Moins de deux ans après avoir quitté l’armée, cet ex-marine, autrefois membre des Boy Scouts, allait devenir tristement célèbre sous le surnom de « Tireur de la tour de l’Université du Texas ».

Portrait de Charles Whitman

Charles Whitman s’était inscrit à l’Université du Texas pour la seconde fois en 1965. Après une première tentative ratée en 1961 due à ses faibles résultats, il retenta sa chance après son déménagement de l’armée en 1964. L’unique résultat notable de sa première inscription fut sa rencontre avec sa future épouse, Kathleen Leissner.

À cette époque, la mère de Whitman, traversant une séparation difficile avec son mari, s’installa à Austin pour se rapprocher de son fils. En 1966, Whitman accompagna sa mère en Floride pour l’aider à déménager, même recrutant une escorte policière pour la protéger d’éventuelles violences de la part de son père. Ce geste, d’apparence protecteur, allait prendre une tournure funeste.

Depuis plusieurs semaines, Whitman souffrait de maux de tête et d’anxiété persistante. Malgré ses consultations chez différents médecins et un psychiatre, ses obsessions meurtrières récurrentes furent jugées non dangereuses. Pourtant, le 1er août 1966, ces fantasmes macabres devinrent réalité : Whitman tua d’abord sa mère puis sa femme, avant de se diriger vers l’université avec son fusil.

Corps d'une femme au sol

Arrivé un peu avant midi à la tour horloge de l’Université du Texas, Whitman était chargé d’une mallette contenant deux fusils, un fusil à pompe, plusieurs pistolets, des couteaux, ainsi que de la nourriture et de l’eau. Il avait planifié son attaque pour durer.

Sa tenue de travail aurait pu lui permettre d’accéder plus facilement à la tour, mais il choisit de ne pas prendre ce risque : il tua la réceptionniste d’un coup avant de gravir les escaliers, blessant quatre personnes dont deux mortellement selon Britannica. Barricadant ensuite la porte d’entrée du belvédère, il entama une fusillade meurtrière.

Whitman tira d’abord sur une étudiante enceinte, puis sur son petit ami. En tout, il fit 17 morts et 31 blessés. Des étudiants héroïques risquèrent leur vie pour secourir les victimes, tandis que la police engageait un échange de tirs avec le tireur à bout portant sans succès. Ce ne fut que deux heures plus tard qu’une équipe, incluant un citoyen armé, réussit à pénétrer dans la tour et abattre Whitman.

La tour à horloge de l'Université du Texas

Depuis cette tragédie, la question demeure : qu’a-t-il poussé Charles Whitman à commettre un tel massacre ? Certains évoquent les violences physiques subies dans son enfance. D’autres, comme le docteur Coleman de Chenar qui réalisa l’autopsie, le décrivent comme un « psychopathe antisocial » dissimulant un mal profond derrière son charme.

Au cours de ses séances psychiatriques, Whitman avait déjà confessé des fantasmes précis de son attaque à venir, révélant une inquiétante instabilité mentale. Dans une lettre posthume, il demanda une autopsie de son cerveau ; les médecins découvrirent une tumeur de la taille d’une pièce de cinq cents. Cette glioblastome compressait une zone cruciale du cerveau régulant la peur et l’agressivité. Pour certains médecins, cette lésion expliquerait son comportement meurtrier.

Charles Whitman accroupi

Il est difficile de savoir où situer la responsabilité de ces actes horribles. La négligence médicale, la tumeur cérébrale, les traumatismes personnels ou un mal intérieur profond : plusieurs pistes s’entremêlent. Ce qui est certain, c’est que ces crimes d’une telle gravité ne peuvent être simplement réduits à une cause unique.

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