La saison des fêtes de 2020 a vu bon nombre de ses rassemblements et célébrations traditionnels disparaître, en raison de la pandémie mondiale causée par la COVID-19. Pourtant, ce n’est pas la première fois dans l’histoire que les fêtes sont perturbées par une maladie contagieuse à large échelle.
Au cœur de la Première Guerre mondiale, en 1918, une pandémie de grippe, connue sous le nom de grippe espagnole, s’est propagée sur presque toute la planète. Pour freiner sa diffusion, les autorités sanitaires ont ordonné la fermeture des écoles, des théâtres, des bars et des églises. Ainsi, les chrétiens n’ont pas pu célébrer Noël comme à l’accoutumée, en se réunissant pour le culte, en assistant à des concerts de chorales ou en participant aux nombreuses traditions qui marquent cette période festive.

Le 20 décembre 1918, les autorités sanitaires constatent une baisse significative des cas de grippe, ce qui leur permet de lever l’interdiction de sept semaines qui pesait sur les offices religieux. Toutefois, les salles de cinéma restent fermées. Dans le comté de Door, au Wisconsin, les églises peuvent à nouveau résonner des chants joyeux de la saison.
Certaines villes ont toutefois dû affronter de lourdes conséquences après avoir assoupli leurs restrictions. À Seattle, par exemple, la population avait respecté durant plusieurs semaines des protocoles désormais familiers : port du masque, distanciation sociale, fermeture de tous les commerces sauf ceux jugés essentiels, et maintien des activités liées à l’effort de guerre, comme les chantiers navals. Mais après la signature de l’Armistice le 11 novembre 1918, les célébrations du jour de l’Armistice, combinées à celles de Thanksgiving, de Noël et du Nouvel An, ont provoqué une nouvelle recrudescence de cas.

Suite à la levée des restrictions le 12 novembre 1918, les commerces, écoles, bars et cinémas ont rouvert leurs portes, entraînant une résurgence de la maladie. Sur les 5 000 habitants de l’État de Washington décédés de la grippe entre 1918 et 1919, la moitié des morts sont survenues à partir de janvier 1919. L’épidémie a perduré jusqu’à l’hiver 1920, et de nombreuses personnes ont souffert de séquelles durables.
L’histoire montre que célébrer les fêtes en se rassemblant en grands groupes durant une pandémie, comme on le ferait en temps normal, peut avoir des conséquences néfastes et prolongées sur la santé publique.
