Découvrez l’odeur de Cléopâtre grâce à l’archéologie olfactive

par Olivier
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Égypte

Archéologie olfactive : comment a-t-on retrouvé l’odeur de l’Égypte antique

Pour faire le lien avec la section précédente, examinons à présent une découverte qui mêle histoire et science : l’étude des parfums antiques et ce qu’ils révèlent sur Cléopâtre et son époque.

Portrait suggestif de Cléopâtre

La célèbre anecdote selon laquelle Cléopâtre imprégnait les voiles de son navire de parfums pour annoncer son arrivée illustre l’importance du parfum dans l’Antiquité. Au-delà du mythe, des équipes d’archéologues ont mis au jour une parfumerie antique dans la ville de Thmuis, où l’on produisait des fragrances très prisées dans tout le bassin méditerranéen.

Les parfums dits « mendésiens » et « métopiens » étaient consommés largement à l’époque, si bien qu’il est plausible que Cléopâtre ait adopté ces essences — appliquées derrière les oreilles ou sous forme de cônes parfumés placés dans la chevelure, comme le suggèrent les pratiques égyptiennes.

Vieux flacons contenant des résidus de parfum

Les fouilles ont révélé que de nombreux flacons et jarres contenaient encore des résidus visqueux du parfum, protégés du temps par l’ensevelissement. Bien qu’aucune odeur ne subsistât, des prélèvements ont permis des analyses chimiques.

En travaillant à partir d’une recette transmise par un texte grec de médecine ancienne, des spécialistes ont reconstitué les formules produites sur place. Le résultat propose une fenêtre sensorielle sur l’Antiquité :

  • Ingrédients principaux identifiés : myrrhe (résine), huile d’olive, cardamome et cannelle.
  • Texture et tenue : mélange huileux susceptible de persister davantage que la plupart des parfums modernes.
  • Fonction sociale : parfum utilisé à la fois comme marque personnelle et comme symbole de statut dans les élites égyptiennes.

Lors d’une exposition en 2019, le public a eu l’occasion de sentir ces reconstitutions olfactives, confirmant que l’expérience sensorielle offerte par ces parfums diffère notablement de nos parfums contemporains. Pour les contemporains de Cléopâtre, un tel sillage — musqué et épicé — devait constituer un luxe distinctif.

En transition vers la suite, cette démarche d’archéologie olfactive montre comment les sciences modernes permettent de redonner vie aux dimensions sensorielles de l’histoire, enrichissant notre compréhension de figures emblématiques comme Cléopâtre.

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