Figures historiques célèbres ayant perdu des membres célèbres

par Zoé
0 commentaire
A+A-
Reset
Figures historiques célèbres ayant perdu des membres célèbres
Royaume-Uni, France, États-Unis, Allemagne, Espagne

Risque, aventure et membres perdus à travers l’histoire

portrait of Stonewall Jackson in uniform with beard

Dans l’histoire, au‑delà des récits de triomphe, d’empire et d’individualisme, se dessinent aussi des moments de risque, de danger et d’aventure. Les grandes transformations — conquêtes, guerres, explorations, et voyages vers l’inconnu — ont rarement été le fruit du hasard : elles ont souvent exigé des actes d’audace et de sacrifice.

Ceux qui ont façonné la légende historique sont devenus des figures iconiques, capables d’exploits presque incroyables. Pourtant, nombreux sont ces personnages qui n’ont pas accompli leur destin sans séquelles : blessures graves, interven­tions chirurgicales primitives et pertes de membres faisaient partie des risques encourus.

  • Causes fréquentes : blessures de guerre, accidents en milieu sauvage et maladies transmissibles.
  • Conséquence courante : l’amputation — une réalité brutale avant l’avènement de la médecine moderne.
  • Résilience : malgré ces mutilations, beaucoup ont poursuivi leurs carrières et laissé une empreinte durable.

La liste qui suit présente des figures historiques — chefs militaires, monarques, explorateurs et héros de guerre — qui ont vécu la perte d’un membre. En observant ces destins, on saisit mieux comment la contrainte physique a parfois coexisté avec une volonté extraordinaire, éclairant un pan méconnu de l’histoire des figures historiques amputations.

Horatio Nelson

Portrait de Horatio Nelson en uniforme naval

Pour poursuivre le fil des vies marquées par la guerre et le sacrifice, voici le cas du vice-amiral Horatio Nelson, figure majeure de la Royal Navy de la Grande-Bretagne à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle.

Très respecté au Royaume-Uni, Nelson fut l’une des rares personnalités extérieures à la famille royale à obtenir des funérailles d’État. Ses navires et ses équipages contribuèrent à forger et à défendre l’empire britannique, remportant des victoires décisives pendant les guerres révolutionnaires françaises et napoléoniennes.

En février 1797, Nelson reçut l’ordre d’attaquer et de prendre la ville de Santa Cruz et ses ports, sur l’île de Tenerife, au large de l’Espagne. L’opération nocturne visant le château de San Cristóbal, où se trouvaient des officiers supérieurs espagnols, tourna mal lors du débarquement.

  • Lors de l’approche, l’équipage fut repéré et soumis aux tirs des défenseurs.
  • Un coup de mousquet atteignit Nelson au bras droit, près du coude, brisant l’humérus en plusieurs endroits et endommageant l’articulation voisine.
  • Le même soir, à bord du vaisseau Theseus, son bras fut entièrement amputé — intervention réalisée sans anesthésie — ce qui mit fin à l’invasion et entraîna une trêve entre Britanniques et Espagnols.

Ce récit illustre comment, au cœur des opérations militaires de l’époque, une blessure pouvait à la fois changer le cours d’une campagne et forger la légende d’un commandant. La perte de son bras n’altéra pas la stature héroïque dont il jouissait aux yeux de ses contemporains.

Suite à cet épisode, le parcours de Nelson continua d’influencer la stratégie navale et l’imaginaire national, thématiques que la section suivante explorera davantage.

Le roi Philippe II

statue of Philip II of Macedon in armor and with a glass eye

Giannis Papanikos/Shutterstock

Poursuivant notre tour d’horizon des grandes figures historiques, voici Philippe II de Macédoine, le père d’Alexandre le Grand, dont les réformes militaires ont profondément changé la conduite de la guerre. Monté sur le trône en 359 av. J.-C., il a transformé son armée en une force professionnelle et parfaitement organisée, capable de repousser des invasions comme celle d’Illyrie.

Parmi les mesures qu’il mit en place figuraient :

  • l’émission d’armes standardisées ;
  • des régimes d’entraînement systématiques ;
  • la création d’une armée permanente et professionnelle.

Philippe se considérait en partie descendant des héros mythiques, Héraclès et Zeus, mais il n’était pas immortel. Selon les chroniqueurs grecs anciens, il perdit la vue d’un œil en 354 av. J.-C. lors de l’assaut sur la cité de Méthone. Les récits divergent : certains évoquent une flèche ennemie qui lui entra dans l’œil droit pendant qu’il inspectait l’armement de ses troupes ; d’autres situent la blessure lorsqu’il traversait le fleuve Sandanos, à l’approche du siège.

La blessure fut si grave que l’œil dut être retiré par une forme d’opération rudimentaire. Malgré cette mutilation, Philippe II conserva le commandement et mena encore pendant près de vingt ans les campagnes qui firent de la Macédoine une puissance dominante. Cette histoire illustre pourquoi, parmi les «figures historiques amputations», la perte d’un organe n’empêchait pas nécessairement la poursuite d’une vie politique ou militaire active.

Lord Uxbridge

Portrait de Lord Uxbridge avec col blanc et costume sombre

Poursuivant le récit des figures dont l’histoire a été marquée par la perte d’un membre, Henry William Paget — mieux connu sous le titre de Lord Uxbridge — incarne un exemple frappant. Né à la fin du XVIIIe siècle dans une famille aristocratique anglaise, il suit les meilleures écoles, siège au Parlement et, avant l’âge de 25 ans, commande déjà un bataillon pendant les guerres révolutionnaires françaises.

  • Nom : Henry William Paget
  • Titres et carrière : député, officier de cavalerie, promu lieutenant‑général en 1808, devenu comte d’Uxbridge en 1812
  • Événement marquant : blessure et amputation lors de la bataille de Waterloo (1815)

Lors de la bataille de Waterloo en 1815, alors qu’il se tient à côté du duc de Wellington, Lord Uxbridge est atteint par un tir d’artillerie français qui arrache presque entièrement sa jambe. Constatant la gravité de la blessure, il lance alors avec lucidité : « Par Dieu, monsieur, j’ai perdu ma jambe ! » — ce à quoi Wellington répond sèchement : « Par Dieu, monsieur, il semble bien que oui. »

La blessure n’avait pas totalement séparé le membre, mais les dommages rendaient l’amputation nécessaire. La jambe étant retirée, un habitant local se rendit maître du morceau, l’enterra dans son jardin et lui donna la fonction insolite d’un mémorial de guerre. La visite du lieu où reposait la jambe du comte devint bientôt une sorte de pèlerinage mondain, illustrant combien certains épisodes sanglants pouvaient se transformer en curiosités publiques.

Ce récit, parmi d’autres figures historiques amputations, rappelle à la fois la brutalité des combats napoléoniens et la façon dont la société traite les restes et les récits de guerre, oscillant entre respect, macabre fascination et commémoration.

Peter Stuyvesant

portrait of Peter Stuyvesant with long hair and white collar

Parmi les « figures historiques amputations », Peter Stuyvesant reste une figure marquante : administrateur néerlandais, il dirigea la colonie de New Netherland au nom de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales pendant dix-huit ans avant la perte de la colonie en 1664.

En 1664, la flotte britannique força la reddition de New Amsterdam, qui deviendra bientôt New York, tandis que d’autres territoires de la région prendront le nom de New Jersey et de la Nouvelle-Angleterre. Stuyvesant, dépassé militairement, céda ainsi le contrôle d’une colonie en pleine transformation géopolitique.

Peu avant sa nomination comme directeur général de New Amsterdam, Stuyvesant avait exercé une fonction analogue aux Antilles, sur les îles d’Aruba, Bonaire et Curaçao. Lors d’une opération contre un fort espagnol en 1644, un boulet de canon tira sur son navire ; la violence du choc imposa l’ablation de la partie inférieure de sa jambe droite.

  • Année de l’incident : 1644.
  • Conséquence physique : amputation de la partie inférieure de la jambe droite et port d’une prothèse en bois.
  • Rôle historique : gouverneur de New Netherland pendant 18 ans avant la cession de la colonie en 1664.

Son recours à une prothèse en bois lui valut le surnom de « Peg-Leg », image tenace d’un chef colonial qui, malgré son handicap, demeura une personnalité influente des débuts de l’histoire new-yorkaise. Cette trajectoire illustre comment la blessure et l’amputation peuvent marquer et façonner le destin de figures historiques confrontées aux violences de l’époque.

Stonewall Jackson

Portrait de Stonewall Jackson en uniforme, jeune

Formé à l’académie militaire de West Point, Thomas Jonathan « Stonewall » Jackson s’illustra d’abord pendant la guerre américano‑mexicaine, puis comme enseignant à l’institution militaire de Virginie. Lorsque la guerre de Sécession éclata en 1861, il prit le parti des États confédérés et se fit rapidement connaître pour son sang‑froid au combat. Au premier affrontement de Bull Run, son immuabilité face au feu ennemi inspira au général Barnard E. Bee la comparaison qui lui valut son surnom : « Stonewall ».

Parmi les commandants les plus tenaces de son camp, Jackson remporta plusieurs victoires notables avant que ses campagnes ne prennent fin brutalement en 1863. Sa trajectoire illustre l’une des figures historiques amputations les plus saisissantes : blessé par des tirs « amis » lors de la bataille de Chancellorsville en Virginie, il ne succomba pas immédiatement sur le champ de bataille, mais ses blessures furent graves.

  • Blessure à Chancellorsville (1863) : tirs amis ayant provoqué des blessures sévères.
  • Amputation : son bras gauche dut être rapidement sectionné par un médecin militaire.
  • Sépulture spéciale : le bras amputé fut recueilli par un aumônier, le révérend Tucker Lacy, puis inhumé au cimetière d’Ellwood Manor.
  • Décès et inhumation : huit jours plus tard, Jackson mourut de pneumonie à Guinea Station et fut enterré au cimetière qui porte aujourd’hui son nom à Lexington (Virginie), à l’exception de son bras séparé.

Ce récit, à la croisée de la tactique militaire et du destin personnel, rappelle comment la violence de la guerre a laissé des traces concrètes sur des figures dont la renommée a traversé les siècles. La suite de l’article poursuivra l’examen d’autres personnages marquants et des pertes corporelles qui ont façonné leurs parcours.

Sarah Bernhardt

Portrait de Sarah Bernhardt touchant son visage

Poursuivant notre exploration des figures historiques ayant subi des amputations, évoquons Sarah Bernhardt. Avant l’avènement du cinéma, les comédiens de théâtre étaient les vedettes du spectacle, et Bernhardt, née en France, fut l’une des plus célèbres. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, elle triomphait dans les grands théâtres européens, notamment l’Odéon et la Comédie-Française, et reçut des critiques élogieuses pour ses interprétations dans des pièces de Voltaire, Shakespeare ou Victor Hugo.

Actrice d’une énergie physique remarquable, elle multiplia les performances audacieuses, au prix d’accidents répétés. En 1893, lors d’une représentation de La Tosca, elle devait simuler une chute depuis une haute tour sur un matelas dissimulé — l’aire d’atterrissage mal préparée la fit atterrir directement sur la scène. Cette blessure, récurrente dans ses conséquences, s’aggrava avec le temps.

Bernhardt ne ralentit toutefois jamais sa carrière malgré la douleur et les séquelles. Elle continua de parcourir les grandes salles d’Europe et accepta même des représentations destinées à remonter le moral des soldats pendant la Première Guerre mondiale, peu après l’amputation de la jambe concernée. La blessure de 1893 s’était infectée et évolué en gangrène, rendant l’ablation nécessaire.

  • Victoire scénique à la fin du XIXe et au début du XXe siècle
  • Blessure notable lors d’une représentation de La Tosca en 1893
  • Jambe amputée en raison d’une infection gangréneuse
  • Reprise de la tournée et spectacles pour les soldats pendant la Première Guerre mondiale
  • Carrière maintenue jusqu’en 1921 ; décès deux ans plus tard

La résistance de Bernhardt face à la douleur et son refus de renoncer à la scène illustrent comment certaines figures historiques ont continué leur vocation malgré des pertes corporelles importantes. Son parcours éclaire la manière dont la détermination personnelle et la renommée publique peuvent s’entrelacer, un thème que nous retrouvons chez d’autres figures présentées dans cet article.

Virginia Hall

Virginia Hall souriant portant une veste sombre

APic/Getty Images

Dans la continuité des destins façonnés par la guerre, Virginia Hall incarne l’exemple d’une détermination à toute épreuve. Après l’invasion de la France par l’Allemagne nazie en 1940, elle dut quitter son poste de conductrice d’ambulance pour l’armée française et fuir vers l’Angleterre.

Là, elle rejoignit le Special Operations Executive, une agence d’espionnage britannique, qui l’envoya en France pour organiser et soutenir la Résistance. Son parcours s’inscrit parmi les figures historiques amputations : malgré un handicap majeur, elle continua d’opérer au plus haut niveau.

Avant la guerre, née dans le Maryland, Hall avait été écartée du département d’État américain en raison de son sexe, alors qu’elle maîtrisait plusieurs langues. Elle travailla ensuite dans des ambassades américaines en Pologne et en Turquie dans les années 1930. Lors d’une sortie de chasse en Turquie, elle se blessa accidentellement au pied; la gangrène se déclara et, pour éviter que l’infection ne se propage, une amputation s’imposa. Elle reçut alors une jambe artificielle qu’elle surnomma « Cuthbert ».

  • Ancienne diplomate devenue espionne alliée, Hall fut l’une des figures les plus redoutées par les nazis.
  • Son identité et sa nationalité restaient largement inconnues, mais sa démarche particulière due à sa prothèse la rendait reconnaissable.
  • À un moment, le réseau d’agents doubles de la Gestapo parcourut l’Europe occidentale pour la retrouver, cherchant à démasquer celle qu’on appelait principalement « The Limping Lady ».
  • Virginia Hall devint la seule personne non militaire à se voir décerner le Distinguished Service Cross pour son action pendant la Seconde Guerre mondiale.

L’histoire de Virginia Hall illustre comment certaines figures historiques, confrontées à la perte d’un membre, ont su transformer leur handicap en atout stratégique et continuer à marquer leur époque.

Douglas Bader

Douglas Bader en tenue de vol

Poursuivant notre exploration des destins hors du commun, Douglas Bader se distingue par un parcours aussi spectaculaire que tragique. À 20 ans, diplômé du Royal Air Force College, il est affecté au No. 23 Squadron où il se fait rapidement remarquer pour son goût des figures aériennes et des démonstrations acrobatiques. Pilote à l’aise sur son Gloster Gamecock, il participe régulièrement à des meetings aériens avant que l’un d’eux ne bouleverse sa vie.

Lors d’un spectacle au Woodley Aerodrome près de Reading, alors que son escadron venait d’être équipé de Bristol Bulldog, Bader perd le contrôle de son appareil et s’écrase violemment. Les blessures aux deux jambes sont si graves que les restes doivent être amputés quelques jours plus tard. Six mois après l’accident, il reçoit des prothèses et apprend à marcher sans aide.

Malgré son aptitude physique retrouvée et sa volonté ferme de reprendre les commandes, la Royal Air Force le met à la retraite. Lorsque le Royaume‑Uni entre dans la Seconde Guerre mondiale, Bader est autorisé à réintégrer les rangs en 1939. Il participe à de nombreuses missions de combat et prend le commandement du No. 242 Squadron.

  • Accident en meeting aérien entraînant l’amputation des deux jambes.
  • Rééducation avec prothèses et marche autonome six mois après l’accident.
  • Réintégration dans la RAF en 1939 ; commandement du No. 242 Squadron.
  • Abattu en août 1941 : éjection, perte temporaire des deux jambes artificielles (la prothèse droite sera retrouvée).
  • Multiples tentatives d’évasion des prisons nazies jusqu’à la fin de la guerre en 1945.

L’histoire de Douglas Bader est l’une des plus marquantes parmi les figures historiques amputations, illustrant la ténacité d’un pilote qui, malgré une mutilation grave, retourna au combat et continua de défier le destin. Cette trajectoire prépare naturellement la suite de notre panorama sur d’autres personnalités au parcours semblable.

John Wesley Powell

Portrait de John Wesley Powell avec longue barbe

Poursuivant notre tour d’horizon des figures historiques amputations, John Wesley Powell illustre comment une blessure grave n’a pas empêché une carrière d’exploration et de science. Originaire de New York, il s’était déjà fait connaître comme explorateur autoproclamé ayant autrefois parcouru seul l’intégralité du Mississippi.

En 1861, Powell s’engagea dans l’armée de l’Union pendant la guerre de Sécession. Il obtint rapidement une commission de capitaine et participa à la bataille de Shiloh en avril 1862, un affrontement décisif où l’armée victorieuese de l’Union subit néanmoins de lourdes pertes — 1 754 tués et 8 408 blessés, chiffres confirmés.

Au cours de cette bataille, Powell reçut une blessure si grave au bras droit que, dans un hôpital improvisé sur le champ de bataille, un chirurgien dut procéder à l’amputation sous le coude. Après une brève convalescence, il retourna au service actif et fut promu au grade de major.

Quatre ans après la fin du conflit, en 1869, Powell reprit ses missions d’exploration. Il dirigea une expédition de 99 jours dans la vallée peu explorée du fleuve Colorado, qui s’acheva au Grand Canyon — une expédition qui cimenta sa réputation et le conduisit ensuite à la direction du Service géologique des États-Unis.

  • Origine : New York ; explorateur autoproclamé.
  • 1861 : engagement dans l’armée de l’Union.
  • 1862 : blessure à la bataille de Shiloh et amputation du bras droit sous le coude.
  • 1869 : expédition de 99 jours dans la vallée du Colorado, arrivée au Grand Canyon.

Cette trajectoire, mêlant guerre, perte physique et retour à l’exploration, illustre les paradoxes de nombreuses figures historiques confrontées à l’amputation et à la reconstruction de leur destin.

Gotz von Berlichingen

portrait de Götz von Berlichingen en armure tenant une main métallique

Poursuivant notre exploration des figures historiques amputations, Götz von Berlichingen illustre la ténacité des guerriers du début du XVIe siècle. À cette époque, la Bavière était morcelée par des querelles incessantes entre barons et ducs qui emploient des mercenaires pour défendre leurs intérêts. Parmi eux, Götz se distinguait par sa vaillance et sa réputation de combattant redoutable.

En 1504, lors d’une attaque contre Landshut pour le compte du duc Albert IV de Bavière, une boule de canon venue des défenses ennemies atteignit Götz. Selon les récits, l’impact fut si violent qu’il trancha son bras droit en traversant son épée, tandis que d’autres témoignages évoquent que le membre fut littéralement arraché. Quoi qu’il en soit, le chevalier se retrouva soudain privé de sa main.

Peu de temps après, von Berlichingen reprit pourtant les armes grâce à une prothèse en fer. Sa première main, dotée de doigts articulés, lui permit de tenir une épée ; quelques années plus tard vint une version améliorée, comprenant un segment d’avant-bras fixé par une sangle de cuir. La prothèse comportait :

  • des charnières aux emplacements des articulations naturelles,
  • un système à ressorts maintenant les doigts dans la position désirée,
  • une fixation solide permettant d’utiliser rênes, plume ou arme avec une aisance relative.

Cette main de fer a survécu et est aujourd’hui exposée dans un musée à Jagsthausen, la ville natale du guerrier, témoignant du génie pratique et de l’adaptabilité des combattants de l’époque. À juste titre, Götz fut surnommé « Götz de la Main de Fer », une image qui continue d’évoquer la détermination des figures historiques confrontées à l’amputation.

Christopher Newport

Statue de Christopher Newport portant un chapeau et tenant une épée, autre main sur la hanche

Dans la continuité des récits sur les figures marquantes de l’époque coloniale, une statue en bronze de 24 pieds domine l’université qui porte son nom à Newport News, en Virginie. Cette représentation monumentale n’est cependant pas fidèle : elle montre Christopher Newport avec deux mains, alors que l’homme réel a vécu le reste de sa vie mutilé d’un membre. Ce contraste entre image publique et réalité personnelle attire l’attention sur la dureté des carrières maritimes au tournant des XVIe et XVIIe siècles.

Newport fut le capitaine de la Susan Constant, le navire principal de la première expédition anglaise à l’origine de la colonie de Jamestown en 1606, et il effectua ensuite plusieurs voyages de ravitaillement vers la baie de Chesapeake. Avant ces missions légitimes, il s’était forgé une réputation de marin aguerri au cours de ses années de course. Sa trajectoire illustre la transition entre activité de corsaire et rôles d’exploration officiels au service des intérêts anglais en Amérique.

Embauché par des marchands britanniques pour croiser dans les Antilles et attaquer les navires commerciaux portugais et espagnols, Newport perdit la majeure partie de son bras droit lors d’un affrontement en 1590 contre deux navires espagnols chargés de marchandises. Après cette blessure violente, il porta un crochet en remplacement de la main amputée pour le reste de sa vie et de sa carrière. Son cas est souvent cité parmi les « figures historiques amputations » pour souligner comment la violence des combats maritimes a laissé des traces durables sur des personnalités célèbres.

  • Monument notable : statue de bronze de 24 pieds à Newport News, Virginie.
  • Rôle : capitaine de la Susan Constant lors de l’établissement de Jamestown (1606).
  • Blessure : perte de la majeure partie du bras droit lors d’un raid en 1590 ; utilisation d’un crochet par la suite.

Cette brève évocation sert de transition vers d’autres récits où la guerre, l’exploration et la violence laissent des marques physiques durables sur des figures historiques.

Suggestions d'Articles

Laisser un Commentaire