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Les images des attaques terroristes qui ont frappé les États‑Unis le 11 septembre 2001 restent gravées dans la mémoire collective de l’Occident. Au‑delà des détails connus, ce drame mondial a donné lieu à d’innombrables récits moins médiatisés, allant des maladies invisibles aux tensions et au chaos à haut niveau de l’État. Voici quelques histoires du 11 septembre que l’Histoire a oubliées mais qui méritent d’être connues.
L’ampleur du nettoyage du WTC était immense
Les tours jumelles du World Trade Center ont été gravement endommagées puis se sont effondrées peu après l’impact. On estime que 1,8 million de tonnes de débris ont envahi les rues de New York, emportant des traces des milliers de personnes encore prisonnières dans les bâtiments. Malgré l’immense effort des secours, seules 21 personnes ont été sauvées le premier jour; par la suite, l’opération s’est concentrée sur l’identification des restes humains et le déblaiement des rues autrefois dominées par les tours les plus hautes du monde. Le coût de ce travail s’établissait à environ 516 millions d’euros. Toutefois, réduire l’événement à un simple nettoyage manquerait de souligner les effets sanitaires durables de la poussière, qui a blessé ou emporté de nombreuses personnes exposées à des particules de ciment, d’amiante et d’autres substances nocives pendant les mois de déblaiement.
Les images de l’attaque sur le Pentagone ont mis longtemps à être publiques
Les attentats du 11 septembre ont marqué les médias par leur ampleur et leur diffusion en continu. Si les vidéos montrant l’impact sur les Tours jumelles ont été largement répétées, les images du Pentagone et de Flight 93 ont été diffusées avec retard, tirées des dégâts et des débris, après l’événement. L’impact du vol 77 sur le mur sud‑ouest a été capturé par des caméras de sécurité, tandis que Flight 93 s’est écrasé dans une zone rurale isolée, faute de filmer l’instant exact. L’accident du Pentagone a fait 184 morts, dont 59 à bord et 125 à l’intérieur.
La NYPD et le NYFD manquaient de coordination
Le courage des premiers intervenants a alimenté les récits, mais les témoignages ont aussi montré des lacunes organisationnelles. En 2004, un projet de rapport d’une commission a révélé que, malgré l’abnégation des secours, les échanges entre services manquaient cruellement de synchronisation. Par exemple, des avertissements prévenant l’effondrement d’une tour n’ont pas été transmis aux pompiers présents sur le terrain, les mettant en danger.
Les progrès technologiques permettent d’identifier de nouveaux restes
Sur le site, l’identification des victimes semblait quasi impossible après les explosions et les chaleurs extrêmes. Sur 293 corps retrouvés, on comptait aussi 21 900 fragments; de nombreux restes ont été conservés au fur et à mesure des années grâce aux avancées technologiques. En août 2025, trois nouvelles victimes ont été officiellement identifiées grâce à l’ADN. « On nous disait il y a vingt ans de ne pas s’attendre à une identification ADN à cause de la chaleur », a confié Paul Keating, dont la mère a été identifiée. « Nous ne nous arrêterons pas tant que chaque personne n’aura pas été identifiée. »
L’US Air Force envisageait des tactiques kamikazes
Dès que la seconde aile a frappé le World Trade Center et que l’Amérique a été sous attaque, les forces ont dépêché des chasseurs pour intercepter les avions potentiellement détournés. Certaines missions furent conduites sans missiles, et des pilotes comme Heather Penney ont été ordonnés à se repositionner malgré l’absence d’armement; si l’ordre avait été donné, elles auraient pu être amenées à percuter un avion civil, une mission suicidaire. Penney a déclaré qu’elle était prête à l’assumer et que beaucoup l’auraient été à sa place, mais un tel ordre n’a jamais été donné.
La « boat lift » du 11 septembre
Étant donné que Manhattan est une île au bord de l’eau, l’évacuation a également eu lieu par la mer. Le sauvetage par bateau a conduit à l’évacuation de centaines de milliers de personnes depuis le Lower Manhattan, un exploit comparé à l’échappée de Dunkerque. En tout, quelque 750 000 personnes ont gagné la sécurité par bateau ce jour-là.
Le bateau-pompe retraité revenu au service
Pour assurer la sécurité, tous les moyens disponibles ont été mobilisés. Le John J. Harvey, un ancien bateau-pompe FDNY mis hors service sept années plus tôt, a été réactivé pour l’urgence et a permis d’acheminer environ 150 personnes vers la sécurité, aidant à alimenter en eau les camions de pompiers sur place.
Les coffres du WTC ont dû être dégagés
Le World Trade Center abritait aussi des coffres souterrains précieux. Le quatrième bâtiment détenait des actifs de la Bank of Nova Scotia: environ 11,8 tonnes d’or et près de 930 tonnes d’argent, estimés à environ 172 millions d’euros. Des traces de brûlure sur la porte renforcée avaient laissé craindre un pillage; des opérations ont été menées pour extraire l’or et l’argent, avec l’aide d’agents armés, et trente pompiers ont été chargés du transfert en lieu sûr.
Les vols civils, après le 11/9, n’étaient autorisés que dans des cas exceptionnels
Après l’annonce d’une attaque coordonnée, tout trafic aérien non militaire a été suspendu et l’espace aérien a été fermé pendant plusieurs jours. Parmi les rares vols civils autorisés figuraient des transports de fret vital, comme celui qui acheminait de San Diego l’antivenin nécessaire pour sauver une vie, sous escorte de jets militaires.
Une fortune artistique perdue
Le 11 septembre a aussi bouleversé le paysage culturel: le World Trade Center abritait de nombreuses œuvres d’art de grande valeur, dont des pièces d’artistes célèbres et des studios d’artistes. On estime que jusqu’à 1 113 œuvres ont été perdues, représentant plus de 172 millions d’euros. « The Sphere », une sculpture de Fritz Koenig, a été retrouvée endommagée et est aujourd’hui exposée comme mémoire au Ground Zero.
Des avertissements préalables d’une attaque imminente
Avant le 11 septembre, les services de renseignement prévoyaient qu’une attaque impliquant des avions civils était possible. En 2002, des médias ont rapporté qu’un agent du FBI à Phoenix avait reçu un avertissement deux mois avant les attaques indiquant que des hommes arabes fréquentaient les écoles de pilotage américaines, et des avertissements des services de renseignement philippins remontaient à 1995. Le Président a reçu le 6 août 2001 un brief quotidien décrivant l’intention d’Oussama Ben Laden de frapper les États‑Unis, et certains responsables de la CIA estiment que ces avertissements n’ont pas été suivis d’action.
