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Le mystère entourant la disparition d’Amelia Earhart demeure l’un des plus grands puzzles de l’histoire de l’aviation. Des photographies déclassifiées datant de 1938, un an après sa disparition, renforcent aujourd’hui l’hypothèse selon laquelle l’épave du Lockheed Electra se trouverait dans une lagune de l’île Nikumaroro, à environ 560 kilomètres à l’est de Howland. Ces images, corroborées par des relevés satellites et des vidéos de drones plus récentes, montrent un objet métallique près de l’île, baptisé l’Objet Taraia d’après la zone où il se situerait. Une enquête conjointe impliquant quinze chercheurs de l’Université Purdue et de l’Archaeological Legacy Institute (ALI) prévoit de visiter, en 2026, cette île isolée du Pacifique Sud pour déterminer si l’Objet Taraia est bien l’épave perdue d’Earhart.

Earhart échouée sur Nikumaroro ?
Ce n’est pas la première fois que Nikumaroro Island (anciennement Gardner Island) est évoquée comme lieu possible où Earhart aurait perdu la vie. Depuis 1989, l’International Group for Historic Aircraft Recovery (TIGHAR) examine cette hypothèse et s’y est rendue à plusieurs reprises. Selon cette théorie, Earhart et Noonan se seraient posés sur l’île et auraient continué à utiliser la radio de l’appareil pour émettre des appels de détresse jusqu’à ce que la marée emporte l’épave.
La Marine américaine a survolé l’île, qui est recouverte d’une jungle dense, mais à haute altitude. Elle n’a pas trouvé l’Électra. Toutefois, des signes d’occupation récente ont été observés lors du rapport officiel. Les avions ont survolé à plusieurs reprises sans obtenir de réponse sur le terrain et ont poursuivi leur route, convaincus de l’absence de présence humaine. Des indices relevés par des colons arrivés à la fin des années 1930 — débris d’avion, os humains et une chaussure féminine — ont aussi été signalés. Des recherches ultérieures ont rassemblé divers éléments compatibles avec ce qui aurait été présent sur l’Électra, et les dernières données semblent soutenir cette hypothèse.

Ce que les photos prétendent montrer
Michael Ashmore, un chercheur spécialisé sur Amelia Earhart, a découvert l’Objet Taraia en 2020 sur des images satellitaires. Depuis, les chercheurs ont trouvé d’autres clichés de l’anomalie, dont les photos de 1938 réalisées par une équipe néo-zélandaise. À partir de ces images et de relevés satellitaires et de vidéos de drone ultérieurs, les enquêteurs estiment que l’Objet Taraia correspond à la queue, à la fuselage et à une partie de l’aile tribord de l’Electra.
Toutefois, ce n’est pas la première fois que l’on affirme avoir retrouvé l’avion d’Earhart. En janvier 2024, l’explorateur Tony Romeo a prétendu avoir localisé les restes de l’appareil à environ 5 000 mètres sous le niveau de la mer, à une centaine de kilomètres de Howland. Une enquête ultérieure a conclu qu’il s’agissait d’une formation rocheuse. Le temps dira si les photos de Nikumaroro s’avèrent être l’épave réelle ou autre chose. L’équipe de recherche prévoit de visiter l’île en 2026.

Une nouvelle recherche programmée pour 2026
L’équipe de 15 chercheurs de Purdue et de l’ALI était initialement programmée pour se rendre à Nikumaroro en novembre 2025 pour une expédition de trois semaines. Le voyage a été retardé en raison des négociations pour obtenir les permis du gouvernement kiribatien et parce que l’hiver est la saison des cyclones dans cette région du Pacifique. L’île, inhabitée depuis 1963 lorsque les colons l’ont abandonnée pendant une sécheresse, est difficile d’accès et nécessite un départ des Îles Marshall pour un trajet d’environ six jours en mer jusqu’à Nikumaroro.
Une fois sur place, l’équipe prévoit de réaliser de la télédétection, de la photographie, du sonar et de la magnétométrie, puis d’extraire les sédiments supposément recouvrant l’Objet Taraia afin d’en identifier la nature avec certitude. Les preuves déjà rassemblées, y compris les photos de 1938 récemment découvertes, suffisent à motiver les chercheurs à entreprendre ce voyage et à nourrir l’espoir que le mystère vieux de 88 ans autour du destin de l’aviatrice pourrait toucher à sa fin.

