La folle histoire de John Wesley Hardin, hors-la-loi du Far West

par Zoé
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La folle histoire de John Wesley Hardin, hors-la-loi du Far West
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Le mythe du Far West et la figure d’Hardin

Cowboy pointing gun

Pour évoquer le « Far West », on pense immédiatement à une imagerie bien précise. John Wesley Hardin s’inscrit parfaitement dans ce tableau, à la fois comme produit et comme exacerbateur du mythe.

  • Saloons enfumés où se jouent querelles et duels.
  • Cactus plantés hors de leur milieu naturel, symbole d’un paysage idéalisé.
  • Shérifs inflexibles et figures d’autorité en permanence défiées.
  • Hors-la-loi solitaires, prêts à tirer sans poser de questions.

Parmi ces hors-la-loi, John Wesley Hardin se distingue par son caractère impitoyable. Fugueur permanent, il abattit rivaux, agents de la loi et soldats — et une grande partie de ces actes furent commise avant même qu’il n’affiche la moustache caractéristique des gunfighters.

Beaucoup des détails de sa vie proviennent de son autobiographie, rédigée alors qu’il purgeait une peine pour le meurtre d’un agent. Hardin avait la réputation d’amplifier ses exploits : ses récits demandent donc une lecture critique. Malgré cela, nul ne conteste qu’il fut un tireur redoutable, dangereux à provoquer.

Enchaînant sur les épisodes qui ont façonné sa légende, la suite de la biographie révèle comment son passé et ses récits se sont mêlés pour forger une image durable du hors-la-loi.

John Wesley Hardin a vu son premier meurtre à huit ans

Couteau Bowie

Pour comprendre la trajectoire de John Wesley Hardin, il suffit de revenir à un souvenir d’enfance qui le plongea très tôt dans la violence. Cette scène précoce donne le ton d’une vie façonnée par des tensions et des conflits profonds.

John Wesley Hardin est né à Bonham, au Texas, le 26 mai 1853. Fils d’un prédicateur méthodiste itinérant qui devint avocat en 1861, il grandit dans un environnement politique et social fortement marqué par la guerre de Sécession. Dès le début du conflit, il fut exposé à un discours anti‑Yankee virulent et se souvenait, des années plus tard, d’effigies d’Abraham Lincoln brûlées et criblées de balles.

Hardin assista à son premier acte de meurtre en 1861. Dans son autobiographie (voir le récit), il raconte l’altercation entre un pauvre nommé John Ruff et un homme plus aisé, Turner Evans, dans la petite ville de Sumpter, où il vivait alors.

L’histoire se déroule une nuit où Evans, en état d’ivresse, parcourt la ville accompagné d’une escorte à la recherche de Ruff. Il finit par le trouver dans une épicerie et le menace de le « caner ». Devant le jeune Hardin, Evans humilie l’ancien mendiant et frappe Ruff à la tête avec sa canne.

Ruff, exaspéré, sort alors un couteau Bowie et se jette sur Evans. Malgré les coups portés par la canne d’Evans et les assauts de chaises de ses amis, Ruff ouvre la gorge d’Evans, tranchant la jugulaire. Evans succombera peu après ; Ruff est arrêté, et Hardin vient d’être le témoin de son premier meurtre.

  • Lieu : Sumpter, Texas (domicile de l’enfance de Hardin)
  • Année : 1861
  • Événement : confrontation aboutissant à la mort de Turner Evans

Ce premier contact direct avec la violence contribua à ancrer chez John Wesley Hardin une vision du monde façonnée très tôt par le conflit et la rupture sociale, annonçant les épisodes tumultueux de sa vie d’adulte.

Il commit son premier meurtre à 15 ans

Revolver du XIXe siècle

Poursuivant un tempérament déjà belliqueux, John Wesley Hardin affirma avoir conçu, dès l’âge de neuf ans, l’idée de fuir avec un cousin pour rejoindre le combat contre le Nord pendant la Guerre de Sécession — un projet vite étouffé par une correction infligée par son père. Selon ses propres récits, cette accumulation d’élans violents marqua le jeune garçon bien avant son adolescence.

À 14 ans, une querelle scolaire faillit tourner au drame. Un camarade, Charles Sloter, aurait écrit une remarque insultante sur le tableau en accusant Hardin ; un coup de poing, un couteau tiré, et Hardin répondit en plantant sa lame dans la poitrine et le dos de Sloter, le laissant pour mort. Ce geste témoigne de la rapidité avec laquelle il passait de la provocation à la violence armée.

  • 9 ans : projet de rejoindre la guerre, repoussé par son père.
  • 14 ans : altercation avec Charles Sloter, sévèrement poignardé.
  • 15 ans : premier homicide mortel confirmé.

Les événements qui suivent confirment cette trajectoire dangereuse. En novembre 1868, à 15 ans, Hardin rendit visite à son oncle et participa avec un cousin à un match de lutte contre un ancien esclave surnommé « Mage » Holshousen. Lors de la chute, Holshousen reçut une coupure au visage et menaça Hardin ; l’oncle exigea alors qu’il quitte la propriété. Le lendemain, selon le récit de Hardin et tel que rapporté par l’historien Leon Metz, Holshousen croisa de nouveau le jeune garçon, s’empara des rênes de son cheval pour l’empêcher de partir, et Hardin sortit un Colt .44 pour l’abattre.

Ce passage marque un tournant brutal dans la vie de Hardin et prépare le terrain pour la suite de son existence hors-la-loi.

Comment John Wesley Hardin devint un fugitif

John Wesley Hardin

Pour comprendre la fuite de John Wesley Hardin, il faut d’abord saisir le climat d’après-guerre au Texas. Hardin et son père ne pensaient pas qu’il obtiendrait un procès équitable après le meurtre d’un homme noir : la guerre de Sécession venait de se terminer et le pouvoir fédéral s’était imposé dans la région. Pourtant, l’historien Leon Metz relève que, s’il avait été traduit en justice, il aurait très probablement été acquitté par un jury composé uniquement de Blancs.

Plutôt que d’affronter la justice, Hardin se réfugia sur la plaine de Logallis, où travaillait son frère aîné Joseph comme instituteur. Craignant la surveillance militaire, il préféra loger chez un vieil homme nommé Morgan, non loin de là, et passa les six semaines suivantes à chasser et à se cacher dans la nature.

En décembre 1868, Joseph avertit son jeune frère que trois soldats demandaient après lui. Hardin prit son Colt et un fusil à double canon, puis attendit en embuscade au gué de Hickory Creek. Lorsque les soldats arrivèrent, il mit en joue : deux d’entre eux furent tués par une décharge de son fusil. Le troisième prit la fuite mais Hardin le rattrapa, exigeant sa reddition au nom de la Confédération déchue.

Le soldat riposta et blessa Hardin au bras ; le jeune fugitif l’acheva alors. Quelques fermiers locaux, touchés par le sort de ces hommes, ensevelirent les trois soldats en aval. Cet épisode sanglant scella la vocation hors-la-loi de John Wesley Hardin, qui prit la fuite une nouvelle fois.

  • Lieu de la fuite : plaine de Logallis et gué de Hickory Creek
  • Armes utilisées : Colt et fusil à double canon
  • Conséquence immédiate : trois soldats tués, Hardin blessé et en cavale

Ce tournant brutal dans la jeunesse de John Wesley Hardin annonce les actes qui vont forger sa réputation de hors-la-loi du Far West.

Arrêté à tort une fois

cowboy sunset

Dans un épisode marquant de sa jeunesse, John Wesley Hardin entra à Longview, au Texas, le 9 janvier 1871. Âgé de 17 ans, il y fut arrêté pour le vol d’un cheval et pour quatre meurtres. Il fut rapidement relâché, puis de nouveau arrêté pour être transféré à Waco afin d’y être jugé pour le vol de cheval et un autre meurtre.

Bien que Hardin ait plus tard revendiqué plusieurs homicides, il nia la responsabilité de ces faits dans son autobiographie. En attendant son transfert, il acheta clandestinement — et chargé — un Colt .45 auprès d’un codétenu et conçut un plan d’évasion qui échoua faute de la complicité de ses trois compagnons de cellule.

  • 9 janvier 1871 : arrestation à Longview pour vol de cheval et accusations de meurtres.
  • Achat secret d’une arme et tentative d’évasion avortée en prison.
  • Transfert prévu vers Waco sous escorte militaire quelques jours plus tard.

Quelques jours après, le lieutenant E.T. Stakes et le soldat Jim Smalley vinrent pour conduire l’adolescent à Waco. Hardin fut monté sur un poney sans selle et entreprit avec eux un trajet de 175 miles dans le froid hivernal. Le 22 janvier au soir, le groupe fit halte près de Waco ; Stakes partit chercher des provisions et laissa Smalley assurer la garde.

D’après le récit de Hardin, Smalley aimait le menacer lors de ces haltes. Profitant d’un moment d’inattention, Hardin s’appuya contre le poney, feignit des sanglots et chercha à saisir son arme. Smalley tenta de dégainer en voyant le Colt, mais il fut abattu avant de pouvoir réagir. Hardin s’échappa alors en montant le cheval du soldat.

Ce passage, à la fois brutal et dramatique, illustre un tournant décisif dans la trajectoire du jeune John Wesley Hardin et contribue à la construction de sa légende.

Le face-à-face entre John Wesley Hardin et Wild Bill Hickok

Wild Bill Hickok

En juin 1871, John Wesley Hardin se retrouve à Abilene, dans le Kansas, où le marshal en poste est connu sous le nom de « Wild Bill » Hickok. Dans son autobiographie, Hardin admet qu’il éprouvait le désir de mettre à l’épreuve ce célèbre homme de loi, consciente de la réputation de chacun.

La ville d’Abilene interdisait le port d’armes à feu en public : Hardin choisit de continuer à porter ses revolvers, provoquant ainsi la tension. Un soir, alors qu’il faisait la fête avec d’autres clients dans un saloon, Hickok intervient après des plaintes pour tapage et repère les six-shooters de Hardin. Il exige que celui-ci remette ses armes jusqu’à son départ de la ville.

Hardin répond qu’il est prêt à quitter Abilene, mais qu’il refuse de se séparer de ses pistolets. Les deux hommes sortent alors pour régler la situation à l’extérieur.

  • À l’extérieur, Hickok dégoupille et exige la remise immédiate des revolvers.
  • Hardin prétend avoir obéi en proposant ses armes par le manche, puis, au moment où Hickok tend la main, il ferait volte-face et braquerait ses pistolets sur le marshal.
  • Impressionné par la rapidité de Hardin, Hickok aurait alors salué son adresse et proposé une trêve autour d’un verre au saloon.

Selon le récit de Hardin, il accepta, malgré sa méfiance, et les deux hommes parlèrent longuement à l’intérieur, finissant par se lier d’une certaine amitié. Cette rencontre illustre à la fois la témérité de John Wesley Hardin et la complexité des relations entre hors-la-loi et forces de l’ordre dans le Far West.

On dit qu’il a tué un homme pour avoir ronflé

cowboy en colère

Poursuivant le portrait tumultueux de John Wesley Hardin, une anecdote tenace affirme qu’il aurait tué un homme pour le simple fait de ronfler. La vérité de cet épisode reste trouble : les éléments disponibles confirment un meurtre, mais les détails précis — et la raison invoquée — varient selon les récits.

  • Date et lieu : août 1871, à l’American House d’Abilene.
  • Victime : Charles Couger, logeant au même établissement.
  • Identité : Hardin séjournait alors sous le nom d’emprunt « Wesley Clements ».
  • Mode opératoire : Couger a été atteint par une ou plusieurs balles tirées à travers la cloison de sa chambre.
  • Controverse : aucun journal d’époque ne rapporte explicitement que la victime ronflait ; l’un d’eux évoque plutôt qu’il lisait un journal.
  • Persistance du récit : l’idée que le motif ait été le ronflement circule depuis au moins 1877.

Selon l’historien Leon Metz, qui a étudié en détail la vie de Hardin, la scène pourrait s’être déroulée ainsi : Hardin et un complice, Gip Clements, étant entrés ivres dans la chambre, auraient été réveillés par des ronflements. Après quelques injonctions pour faire taire le dormeur, ils auraient ouvert le feu à travers la paroi pour marquer leur détermination — et auraient mortellement blessé Couger.

Qu’il s’agisse d’un acte délibéré motivé par l’irritation ou d’une tragique escalade, l’affaire illustre la violence banale du Far West. Conscient que des figures comme Wild Bill Hickok ne laisseraient pas passer un tel geste, Hardin prit alors la fuite, poursuivant ainsi son existence d’errance et de conflits.

Il fut contraint de se rendre après avoir été atteint par deux coups de feu

Groupe de cowboys — John Wesley Hardin

En août 1872, à Trinity City (Texas), la chance de John Wesley Hardin tourna brutalement. Après avoir battu Phil Sublett au poker, Hardin sortit dans la rue : Sublett lui tira dessus avec un fusil de chasse et rata la première décharge.

Hardin raconta plus tard qu’il ne voulait pas s’attirer davantage d’ennuis et qu’il tira délibérément à côté lorsqu’il riposta. Sublett vida sa seconde charge : deux plombs l’atteignirent au niveau du rein. Blessé et perdant rapidement du sang, Hardin ne put rattraper son assaillant, qui prit la fuite.

Un de ses cousins arriva peu après ; Hardin lui remit de l’or et de l’argent à porter à son épouse Jane, alors à Gonzales — John Wesley Hardin était en effet marié. Un médecin procéda à l’extraction des plombs et le hors-la-loi décida de se faire discret quelques semaines.

Mais la situation dégénéra : quelques semaines plus tard, deux policiers vinrent le chercher. Dans la confrontation Hardin tua l’un des agents et reçut une blessure à la cuisse. Affaibli, il préféra organiser sa reddition pour éviter d’être lynché par une foule en colère.

  • Le shérif Dick Reagan arriva sur place pour prendre la situation en main.
  • Au moment où Hardin remettait ses pistolets, un membre nerveux de l’équipe tira et le blessa au genou.
  • Après quelques semaines de convalescence, il fut transféré d’abord à Austin, puis à Gonzales, où des chefs d’accusation pour meurtre l’attendaient.

Le 10 octobre 1872, malgré les poursuites, il scia les barreaux de sa cellule et s’évasa à nouveau — une fuite qui marqua un nouvel épisode de sa vie tumultueuse.

John Wesley Hardin a tué la mauvaise personne

cowboy holding gun

Pour comprendre l’escalade de violence qui s’ensuivit, revenons à la nuit du 26 mai 1874 à Comanche, au Texas. John Wesley Hardin fêtait son vingt et unième anniversaire dans un saloon, après une journée fructueuse aux paris hippiques, quand la fête fut brusquement interrompue.

Un homme arrivé de Brown County, le shérif adjoint Charles Webb, se présenta au saloon. Hardin se montra naturellement méfiant, et, selon son propre récit, Webb sortit un pistolet. Hardin fit un mouvement sur le côté et dégaina à son tour.

Le coup de feu de Webb lacéra le flanc gauche de Hardin ; la riposte d’Hardin l’atteignit à la joue gauche. Webb tomba, puis le groupe d’Hardin l’arrosa de balles jusqu’à ce qu’il soit mort.

La réaction populaire fut immédiate et violente. Hardin et un ami, Jim Taylor, prirent la fuite, d’abord poursuivis par une foule en colère, puis rattrapés plus tard par des forces de l’ordre. Les conséquences humaines furent tragiques :

  • poursuites et traques contre Hardin ;
  • lynchages de proches : son frère aîné Joseph et deux cousins, Bud et Tom Dixon, furent lynchés par les habitants ;
  • un désir de vengeance affiché par Hardin, sans véritables moyens d’agir immédiatement.

Cet épisode, où John Wesley Hardin tua l’homme venu pour l’arrêter, constitue un point tournant dans sa vie et illustre la brutalité et l’imprévisibilité des années de la frontière.

Une erreur grotesque conduisit à sa capture

Ancienne affiche de recherche de John Wesley Hardin

Après des années de cavale, John Wesley Hardin crut avoir trouvé l’anonymat. En janvier 1875, une prime de 4 000 dollars fut placée sur sa tête au Texas, et il s’installa sous un faux nom près de la frontière floridienne avec sa femme et sa fille.

Ses jours de semi-retraite furent néanmoins trahis par un indice banal : une lettre adressée à son alias permit de localiser sa présence en ville. Les forces de l’ordre remontèrent cette piste et se mirent en route.

  • En août, Hardin fut repéré assis dans un wagon de train à Pensacola, en Floride, alors que des voyageurs montaient à bord.
  • Des agents se postèrent de chaque côté du wagon et firent irruption. Pris par surprise, il chercha son pistolet — qui resta coincé dans ses bretelles.
  • Un officier parvint à l’atteindre et le maîtrisa à coups de matraque : la fuite de Hardin prit fin sur le plancher du train.

Bien que les agents n’aient pas eu juridiction locale, les autorités de Pensacola coopérèrent pour ramener Hardin au Texas au plus vite. Une fois jugé à Austin, il fut condamné à 25 ans de prison pour le meurtre de Charles Webb.

Cette mésaventure, née d’une simple maladresse, mit un terme définitif à la longue cavale de John Wesley Hardin et scella sa place dans les annales des hors-la-loi du Far West.

Tentatives d’évasion à répétition

Prison du XIXᵉ siècle

Poursuivant sa captivité, John Wesley Hardin débute sa peine à Huntsville (Texas) en octobre 1878. À peine incarcéré, son esprit est déjà tourné vers l’évasion : il élabore vite des plans audacieux pour retrouver la liberté. Ces projets révèlent autant d’ingéniosité que de désespoir, et témoignent de sa détermination à ne pas accepter facilement la vie derrière les barreaux.

Parmi ses stratagèmes les plus marquants :

  • Tentative de creuser un tunnel jusqu’à l’armurerie pour s’emparer des armes et prendre la prison d’assaut.
  • Fabrication artisanale de clés pour libérer les cellules de son quartier.
  • Tentative de corruption d’un gardien, impliquant au plus un autre détenu dans le complot.

Ces projets ne restent pas secrets très longtemps : des détenus dénoncent ses manœuvres, ce qui vaut à Hardin de lourdes sanctions disciplinaires, dont de l’isolement et plusieurs flagellations. Il assure que certaines de ces punitions furent particulièrement sévères, d’autres moins, mais l’effet est le même : ses tentatives sont systématiquement contrecarrées.

À l’automne 1883, une complication médicale change radicalement la donne. Une ancienne blessure au rein se transforme en abcès et le laisse alité pendant huit mois, anéantissant toute possibilité d’évasion autonome. Par la suite, Hardin oriente ses efforts vers des études de droit à partir de 1885, espérant suivre les pas de son père, mais la mort de son épouse Jane en 1892 porte un nouveau coup à sa vie déjà tourmentée. Ces revers marquent un tournant décisif dans le parcours de John Wesley Hardin.

La fin peu glorieuse de John Wesley Hardin

Gros plan d'un vieux revolver

Dans les dernières années de sa vie, John Wesley Hardin connut une trajectoire surprenante. Libéré de prison en février 1894 pour bonne conduite, puis gracié le mois suivant, il retrouva sa famille à Gonzales à l’âge de quarante ans et entama une reconversion inattendue : il passa l’examen du barreau et ouvrit son propre cabinet d’avocat.

Ses déplacements et choix personnels marquèrent cette période de transition. En décembre, il s’installa à Junction, où vivait son frère, et poursuivit son activité juridique. Il se maria alors à une jeune fille de quinze ans, Callie Lewis, union qui prit fin après seulement cinq jours.

Pour résumer les événements clés de cette période :

  • Février–mars 1894 : libération et grâce.
  • Retour à Gonzales, passage du barreau et ouverture d’un cabinet d’avocat.
  • Déménagement à Junction et mariage bref avec Callie Lewis.
  • 1895 : installation à El Paso, où de nouvelles lois limitaient le port d’armes.

À El Paso, la tension monta au cours de l’été 1895. Après l’arrestation de la compagne de Hardin pour port d’arme, cet ancien tireur devint furieux et alla confronter l’officier impliqué, John Selman, en public — une scène observée par plusieurs témoins.

Le 19 août, alors que Hardin se trouvait assis dans l’Acme Saloon, Selman, alors hors service, s’approcha par-derrière et lui tira une balle en pleine tête. John Wesley Hardin trouva la mort sur le coup et fut inhumé au cimetière Concordia d’El Paso. Cette fin brutale marque le dénouement d’une existence à la fois controversée et emblématique de l’époque du Far West.

Conflit autour des restes de John Wesley Hardin

Pierre tombale de John Wesley Hardin

Après la fin violente de sa vie, l’histoire de John Wesley Hardin ne s’est pas arrêtée avec sa mort : ses restes sont devenus au milieu des années 1990 l’enjeu d’un affrontement entre habitants de deux villes texanes. L’enjeu était autant symbolique que mémoriel, la sépulture passant du simple tombeau au centre d’un débat public sur la mémoire locale. Cette querelle révèle combien le passé du Far West continue d’alimenter controverses et passions.

Un matin d’août 1995, un petit groupe composé de descendants de Hardin et d’habitants de Nixon s’est rendu au cimetière de Concordia pour exhumer la dépouille et la transférer à Nixon, où l’on souhaitait l’enterrer près de sa première épouse. Ils ont été confrontés sur place à l’historien Leon Metz, à des résidents d’El Paso et à des forces de l’ordre, ces dernières disposant d’une ordonnance empêchant le retrait du corps. L’affrontement n’a pas tourné à la violence physique, mais il a mis en lumière des motifs opposés et profonds pour réclamer le corps.

  • Les opposants au transfert dénonçaient une instrumentalisation touristique de la sépulture et soulignaient que John Wesley Hardin n’avait vécu qu’une brève période à Nixon.
  • Les partisans du rapatriement présentaient Hardin comme un homme de famille ayant des racines dans leur communauté et méritant d’y reposer.

En février 1996, un juge a statué que la tombe ne serait pas déplacée ; malgré des recours, John Wesley Hardin reste inhumé à Concordia. Ce chapitre judiciaire montre comment la postérité d’un hors-la-loi du Far West peut continuer à susciter débats, revendications identitaires et questions sur la manière dont on commémore l’histoire.

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