Histoire
Ned Kelly, figure emblématique de l’Australie du XIXe siècle, incarne à la fois le hors-la-loi qui défiait un pouvoir corrompu et le symbole d’une révolte populaire contre l’injustice. Au cours de sa courte vie, il fut accusé notamment du meurtre de trois policiers, ce qui le plaça au cœur d’une controverse où certains le voyaient comme un héros, tandis que d’autres dénonçaient ses actes criminels. Son destin se dessina au fil d’événements marqués par la trahison, le vol et la résistance aux autorités établies.
À l’âge de 25 ans, après deux ans de cavale avec sa bande, Kelly fut condamné à être pendu pour les homicides de policiers. La quête de justice de l’époque se traduisit par une récompense de 8 000 £, mise en jeu par le gouvernement pour sa capture et celle de ses complices. Durant cette période, lui et ses acolytes se livrèrent à plusieurs braquages de banques et retinrent des otages, renforçant ainsi leur légende.
Au cœur d’un braquage en 1879, il laissa entrevoir sa version des faits au moyen d’un manifeste, connu sous le nom de « lettre de Jerilderie ». Ce document relatait non seulement les crimes dont il était accusé, mais aussi les raisons qui l’avaient poussé à mener une vie de hors-la-loi, dénonçant un traitement inéquitable subi par sa famille et les agriculteurs défavorisés de l’époque. Certains y virent un témoignage poignant d’une lutte contre des pouvoirs oppressifs.
Par la suite, lors d’un affrontement majeur, la police mit fin à l’épopée de Kelly et de ses trois compagnons – Dan Kelly, Joseph Byrne et Steve Hart – qui s’étaient équipés d’une armure fabriquée à partir de pièces détachées d’une charrue afin de résister aux balles. Ce combat, qui dura près d’une demi-journée, se solda par la capture de Kelly, blessé et isolé, marquant inexorablement le début de la fin de sa légende.
Le procès fut suivi d’une condamnation à mort par pendaison, exécution qui eut lieu en novembre 1880 au vieux pénitencier de Melbourne. Les derniers instants de Kelly restent entourés de mystère et de légendes : certains pensent qu’il aurait murmuré « Ah well, I suppose it has come to this », tandis que d’autres affirment qu’il aurait prononcé « such is life » alors que la corde se resserrait autour de son cou. Après sa mort, il fut exposé pendant une demi-heure conformément aux normes de l’époque, avant d’être emmené pour la confection de son masque de mort, témoignant d’une fin empreinte d’une étrange sérénité.