La Baie des Jarres : découverte et enjeux
En octobre 1982, un archéologue marin américain et chasseur de trésors nommé Robert Marx a plongé dans la baie de Guanabara, au Brésil, maintenant connue sous le nom de “Baie des Jarres”. Ce qu’il a découvert a fait les gros titres : plusieurs pots en argile, recouverts de balanes mais intacts, que Marx a identifiés comme des amphores. Ces récipients, utilisés par les anciens Romains lors de longs voyages en mer, sont généralement découverts lors des fouilles de naufrages ayant reposé pendant des millénaires au fond de l’océan. Selon certaines sources, la présence de ces jarres pourrait avoir des répercussions profondes sur l’histoire sud-américaine, suggérant que les premiers Européens à avoir foulé ce continent l’auraient fait 3 200 ans avant l’arrivée du Portugais Pedro Alvares Cabral en 1500.
Marx a partagé des photographies de ses découvertes avec des archéologues marins aux États-Unis, qui sont convenus que les jarres paraissaient effectivement d’origine romaine. Marx a affirmé : « Si cela s’avère authentique, ce serait l’une des découvertes les plus importantes dans le domaine de l’archéologie marine. » Dans un rapport publié dans les pages du New York Times, il a émis l’hypothèse que ces artefacts pouvaient appartenir à un navire romain qui aurait été “décalé de sa route”. Cependant, tous ne partageaient pas l’enthousiasme de Marx au sujet de cette découverte mystérieuse.
En réalité, Robert Marx n’était pas le premier plongeur à avoir découvert de mystérieuses amphores dans les eaux de Rio de Janeiro. En effet, deux jarres avaient été découvertes dès 1976 par un plongeur nommé Jose Roberto Teixeira. Ce dernier avait même informé Marx de la localisation des jarres, que des pêcheurs locaux avaient rencontrées à plusieurs reprises en les accrochant avec leurs filets. Pourtant, les autorités brésiliennes n’ont pris aucune mesure pour enquêter sur ces trouvailles ou en amplifier la signification pour l’histoire du pays. Marx a soutenu que la prochaine étape de l’excavation devait consister à rechercher les vestiges d’un naufrage romain, fournissant ainsi des preuves irréfutables de sa théorie. Mais son enquête n’a pas fait de avancées.
Il a même accusé le gouvernement brésilien d’avoir pris des mesures définitives pour étouffer la présence des jarres dans la baie.
Si Robert Marx affirmait que les officiels souhaitaient cacher que les Romains étaient les premiers Européens arrivés en Amérique du Sud, la vérité était bien moins teintée de complots et relevait davantage de problèmes administratifs. En effet, malgré les dénégations du Brésil quant à tout déversement de sédiments dans la Baie de Guanabara, la raison de l’interdiction d’exploration sous-marine, ainsi que de l’excavation par Marx, était liée à des accusations de la part des autorités brésiliennes, selon lesquelles il avait retiré des artefacts du pays pour les vendre à des enchères pour un profit personnel.
De plus, un homme d’affaires brésilien, Americo Santarelli, a prétendu que les amphores n’étaient pas antiques, mais créées localement. Il a expliqué avoir fait fabriquer 16 jarres en Portugal au début des années 1960 et les avoir immergées dans la baie en 1961 pour leur donner un aspect authentique, recouvertes de balanes. Toutefois, il n’avait réussi à récupérer que quatre d’entre elles avant que Marx ne fasse sa découverte sensationnelle.