La Vérité Cachée de Joseph dans l’Ancien Testament

par Zoé
0 commentaire
A+A-
Reset
La Vérité Cachée de Joseph dans l'Ancien Testament
Egypte, Israël

Histoire

Joseph dans l'Ancien Testament

Bien que des personnages comme Adam et Ève ou Noé attirent souvent davantage l’attention, Joseph demeure l’une des figures majeures du Livre de la Genèse, premier tome de la Bible. Fils préféré de Jacob – également appelé Israël, nom donné à la nation toute entière –, Joseph est aussi l’arrière-arrière-petit-fils d’Abraham, patriarche légendaire. À travers cette filiation, il incarne un lien essentiel avec les origines de l’histoire juive.

Joseph joue un rôle crucial dans l’installation des Israélites en Égypte, événement qui prépare le terrain aux récits du livre suivant, l’Exode, centré notamment sur Moïse. Son parcours, qui commence par une trahison sordide – vendu par ses frères et jeté dans une fosse –, le mène jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir égyptien, incarnant ainsi un destin hors du commun.

Si vous avez jusqu’à présent retenu Joseph uniquement pour son célèbre manteau aux multiples couleurs, sachez que son histoire est bien plus complexe. Au-delà du récit biblique, une riche tradition et de nombreuses légendes entourent ce personnage, souvent surnommé le « Seigneur des Rêves ». Son influence dépasse largement le simple cadre religieux pour toucher des domaines historiques et culturels profonds.

Joseph vendu par ses frères

Dans l’Ancien Testament, Joseph apparaît principalement dans le dernier tiers du livre de la Genèse. Pourtant, comme le souligne l’encyclopédie juive, aucun patriarche ne suscite autant de légendes traditionnelles que lui. Bien que bon nombre de ces récits se déroulent durant sa période d’esclavage dans la maison de Potiphar, officier égyptien, les histoires de Joseph remontent même jusqu’à sa naissance.

La littérature rabbinique insiste sur le fait que Joseph était, à bien des égards, le portrait fidèle de son père Jacob, tant sur le plan physique que moral. En symbole de sa justice absolue, la tradition rapporte qu’il serait né circoncis, ce qui implique qu’il était déjà lié par une alliance avec Dieu dès sa venue au monde. Certains commentaires sur la Genèse affirment même que c’est la présence des ossements de Joseph qui aurait permis à Moïse de traverser la mer Rouge.

Par ailleurs, un épisode raconté lors de la rencontre entre Joseph, sa mère et Ésaü, l’oncle de Joseph, en Genèse 33, évoque la prudence de Joseph qui aurait empêché son oncle d’adresser un regard lascif à sa mère en se plaçant devant elle. Pour cet acte, la tradition affirme que Joseph et tous ses descendants furent protégés de la malédiction du mauvais œil, un élément crucial dans la culture juive.

Jacob offrant à Joseph son manteau aux multiples couleurs

Lorsque l’on évoque Joseph dans l’Ancien Testament, la première image qui vient souvent à l’esprit est celle de son fameux manteau aux multiples couleurs, symbole de la préférence de Jacob, son père. Ce vêtement, que certains associent à la comédie musicale Joseph and the Amazing Technicolor Dreamcoat d’Andrew Lloyd Webber, représente une marque évidente de favoritisme, soit parce que Joseph était le premier fils de Rachel, l’épouse préférée de Jacob, soit parce qu’il lui ressemblait beaucoup, selon les récits. Ce manteau et la jalousie qu’il suscita parmi ses frères aînés furent à l’origine de nombreux événements qui jalonnèrent la vie de Joseph.

Pourtant, la réalité historique et linguistique révèle une autre vérité : le « manteau aux multiples couleurs » pourrait n’être qu’une interprétation erronée. Selon Claude Mariottini, professeur spécialisé dans l’Ancien Testament, cette expression découle d’une mauvaise traduction de la version grecque de la Genèse. En hébreu, le terme désignant ce manteau est ketonet passim, expression dont la traduction reste incertaine et qui n’est par ailleurs utilisée ailleurs que pour décrire un vêtement particulier porté par la fille d’un roi.

Quelques spécialistes avancent que le mot passim pourrait avoir un lien avec les mains ou les pieds, suggérant que la tunique de Joseph aurait eu de longues manches ou qu’elle descendait jusqu’aux chevilles. Certains en déduisent finalement que ce vêtement n’était peut-être pas une explosion de couleurs, mais simplement un manteau exceptionnellement raffiné et élégant.

Joseph, Maître des Rêves

Le rêve de Joseph avec les gerbes de blé

Joseph suscitait la jalousie de ses onze frères aînés pour plusieurs raisons : leur père le préférait, il possédait un manteau aux couleurs éclatantes que personne d’autre n’avait, et il les dénonçait lorsqu’ils commettaient des méfaits. Cependant, ce qui déclencha leur colère définitive fut ses rêves.

Dans le livre de la Genèse (chapitre 37), Joseph fait deux rêves prophétiques qui ne plaisent guère à ses frères. Dans le premier, alors que tous récoltent des gerbes de blé, celles de ses frères s’inclinent soudain devant la sienne. Le second songe met en scène le soleil, la lune et onze étoiles qui s’inclinent devant Joseph. Ces astres symbolisent leurs parents et ses frères. Cette allégorie prédit que tous lui rendront hommage un jour, ce qui demeure inacceptable pour eux à ce moment.

La capacité de Joseph à recevoir et interpréter des rêves prophétiques lui valut le surnom ironique mais pertinent de « seigneur des rêves ». Cette faculté ne s’arrête pas là : elle lui permet d’abord de sortir de prison après une accusation injuste et de gagner la confiance du Pharaon. Grâce à sa prédiction précise d’une famine à venir, il accède au rang de vizir, une position de pouvoir majeure en Égypte.

Dans l’histoire des patriarches juifs, si son père, son grand-père et son arrière-grand-père sont tous vénérés, aucun ne possédait un don aussi remarquable que celui de Joseph. Son rôle unique dans l’Ancien Testament révèle la puissance des rêves comme vecteur d’un destin exceptionnel.

Combien de fois Joseph a-t-il été vendu comme esclave ?

Les frères de Joseph le vendent en esclavage

Dans la tradition rabbinique, l’étude minutieuse des textes sacrés est primordiale. Les rabbins examinent attentivement chaque détail des Écritures, surtout lorsque le récit présente des formulations inhabituelles. Un exemple célèbre est l’histoire de Joseph, dont les frères le vendent en esclavage à cause de leur colère à propos de ses rêves.

Si vous lisez simplement la Bible, il semblerait que Joseph ait été vendu une seule fois. Mais pour un rabbin, qui pratique une lecture approfondie, la réponse est étonnamment différente : il a été vendu cinq fois.

Selon une analyse approfondie :

  • Le récit de la Genèse mentionne d’abord que les frères de Joseph le vendent à un groupe d’Ismaélites.
  • Plus loin, il est question d’un groupe de Madianites — souvent confondus à tort avec les Ismaélites, mais distincts dans le texte.
  • Ce groupe de Madianites est ensuite remplacé par des « Médanites », un peuple encore différent qui revend Joseph.
  • Le récit précise ensuite que Potiphar, en Égypte, achète Joseph à des Ismaélites, ce qui implique un retour à un autre groupe d’esclavagistes.

Ainsi, Joseph fut successivement vendu : des frères aux Ismaélites, des Ismaélites aux Madianites, des Madianites aux Médanites, des Médanites de nouveau aux Ismaélites, puis finalement aux mains de Potiphar. Cette interprétation révèle toute la complexité et la richesse de ce passage biblique, longtemps méconnue.

Le soutien de l’archange Gabriel à Joseph

Le manteau ensanglanté de Joseph apporté à Jacob

Le récit de la Genèse 37 relate la manière dont Joseph fut vendu comme esclave : Jacob envoya Joseph pour vérifier ce que faisaient ses frères. Incapable de les trouver lui-même, un homme lui indiqua leur emplacement. À son arrivée, ses frères, jaloux, envisagèrent de le tuer. Toutefois, Ruben, l’aîné, proposa de le jeter dans une citerne asséchée afin de le sauver ultérieurement.

Les frères dépouillèrent Joseph de son manteau aux couleurs chatoyantes, le jetèrent dans la fosse et, lorsqu’une caravane d’Ismaélites passa, ils le vendirent comme esclave. Cette histoire, bien que célèbre, s’enrichit de détails moins connus dans certaines traditions.

Dans Les Légendes des Juifs, compilées par Louis Ginzberg, on apprend que l’homme qui guida Joseph vers ses frères était en réalité l’archange Gabriel déguisé, venu pour assurer que le destin de Joseph s’accomplisse. Les frères de Joseph avaient d’abord prévu de le faire tuer par des chiens, mais l’intercession de Ruben changea leurs plans, car ce dernier, en tant que premier-né, voulait éviter qu’on en accuse ses frères.

La volonté de Ruben de secourir Joseph lui valut d’être béni, et ses descendants seraient parmi les premiers à apporter leur aide en temps de crise. Quant à la citerne où Joseph fut enfermé, elle était infestée de serpents et de scorpions. Cependant, la main divine le protégea miraculeusement.

Enfin, Gabriel confectionna pour Joseph un vêtement magique pour couvrir sa nudité durant son esclavage en Égypte, car Dieu jugeait inapproprié qu’il soit déshonoré en tant qu’esclave nu. Ce précieux manteau symbolisait la protection divine et la destinée exceptionnelle de Joseph dans l’Ancien Testament.

Joseph et la femme de Potiphar

Après avoir été vendu entre une et cinq fois, Joseph devient esclave dans la maison de Potiphar, le capitaine de la garde du Pharaon. Le récit biblique dans Genèse 39 dévoile que la femme de Potiphar, restée anonyme dans les textes sacrés, tombe éperdument amoureuse de ce jeune esclave au charme indéniable et tente de le séduire.

Fidèle à ses principes, Joseph repousse ses avances, une décision qui s’avère à la fois sage et tragique. En effet, la femme de Potiphar l’accuse faussement d’agression, ce qui conduit Joseph en prison. Ce passage dramatique a inspiré une grande partie des traditions rabbiniques et des légendes entourant Joseph.

Par exemple, Les Légendes des Juifs relatent en détail les multiples stratagèmes déployés par la femme de Potiphar, souvent nommée Zuleika dans la tradition populaire, pour tenter de séduire Joseph. Sa beauté était telle que les servantes mêmes de Zuleika, émerveillées, se blessaient accidentellement en épluchant des oranges sous son regard.

  • Dans un premier temps, Zuleika feint vouloir adopter Joseph, une ruse pour approcher le jeune homme.
  • Puis, elle promet pouvoir lui conférer le pouvoir, renoncer à l’idolâtrie ou même assassiner son mari, démontrant son obsession.
  • Après ces échecs, elle lui offre des aliments enchantés dans l’espoir de le séduire par ce biais.
  • Devant son refus catégorique d’y céder, elle le fait enchaîner afin qu’il ne puisse se détourner d’elle.

Heureusement, Joseph reste irréprochable, soutenu par une figure divine : le Seigneur lui apparaît en songe et le prévient qu’un simple toucher à Zuleika entraînerait la destruction du monde. Ce récit illustre la résilience morale de Joseph dans l’Ancien Testament et la complexité des épreuves qu’il traverse avant sa destinée glorieuse.

Potiphar lui-même aurait peut-être également eu des vues sur Joseph

Joseph accusé par la femme de Potiphar

Si le harcèlement constant de la femme de Potiphar envers Joseph ne suffisait pas, certaines traditions rabbiniques suggèrent que Potiphar lui-même aurait pu tenter de séduire Joseph. Ce récit vise à expliquer la présence d’un mot mystérieux dans le texte biblique, en l’occurrence le nom « Potiphera » qui apparaît une seule fois dans Genèse 41. Potiphera est présenté comme un prêtre dont la fille épouse Joseph après les péripéties liées à la femme de Potiphar.

Les noms « Potiphar » et « Potiphera » sont phonétiquement très proches, un fait qui n’a pas échappé aux commentateurs rabbiniques. Le site ReformJudaism.org rapporte que le Talmud et le célèbre rabbin Rachi avancent que Potiphar aurait voulu utiliser Joseph à des fins intimes. Mais, à la dernière minute, l’archange Gabriel serait intervenu pour « neutraliser » Potiphar, en le mutilant, ce qui sauva Joseph d’une manière dramatique.

Suite à cet épisode, Potiphar adopta le nom de Potiphera, un nom plus féminin en hébreu et un jeu de mots sur le terme hébreu ufeir’o, signifiant « mutilé ». Devenu eunuque, il choisit alors de devenir prêtre, ce qui correspondait au statut requis des prêtres dans la tradition. Ainsi, Joseph épousa la fille de Potiphar, désormais connu sous le nom de Potiphera et exerçant comme prêtre. Cette hypothèse semble plus plausible que celle où deux personnages portant des noms si proches cohabiteraient sans lien.

Hippolyte, Phèdre et Thésée

Il n’est pas rare que des récits bibliques présentent des parallèles frappants avec d’autres mythologies antiques. Par exemple, le déluge de Noé rappelle fortement l’histoire de Deucalion et Pyrrha dans la mythologie gréco-romaine, ainsi que la légende mésopotamienne d’Utnapishtim. De même, la naissance de Moïse partage des similitudes avec celle de Sargon d’Akkad ou d’Œdipe. L’épisode de Joseph et la femme de Potiphar s’inscrit également dans ce phénomène récurrent.

Le motif d’une femme tentant de séduire un jeune homme, puis de l’accuser injustement lorsqu’il refuse, est une thématique bien ancrée dans les mythes anciens. Le parallèle le plus célèbre est sans doute l’histoire d’Hippolyte, fils de Thésée, dont le dévouement à la chasteté provoque la colère de sa belle-mère Phèdre. Selon l’Encyclopædia Britannica, cette tragédie se conclut par le suicide de Phèdre, accablée, et la mort d’Hippolyte, victime d’un accident spectaculaire lorsqu’un « bœuf géant » surgit de la mer pour précipiter son char.

Dans la mythologie, d’autres récits résonnent avec cette même structure. La reine Sthénéboé accusa faussement le héros Bellérophon, qui reçut pour punition la mission de tuer la Chimère — mais au moins, il chevauchait un cheval ailé, tandis qu’Hippolyte subit une fin plus brutale. On trouve également ce thème chez Pélée et Créthée, ainsi que dans l’histoire de Ténès et Philonome. Ces exemples illustrent combien les mythes anciens aiment explorer les conséquences tragiques du désir, de la vérité détournée et de la fausse accusation.

Joseph et la femme de Potiphar, peinture de Guido Reni

Dans le récit biblique, Joseph, accusé à tort, est confronté aux conséquences des avances de la femme de Potiphar. Selon la Genèse, chapitre 39, Joseph fuit ses tentatives de séduction, mais elle parvient à lui arracher sa tunique, qu’elle utilise comme preuve pour l’accuser d’agression. Emprisonné, Joseph doit attendre une occasion pour prouver son innocence.

Une version plus détaillée, issue des Légendes des Juifs, nous offre un éclairage surprenant. Après avoir été fouetté pour ce crime prétendu, Joseph implore Dieu de le libérer de cette injustice. En réponse, un miracle se produit : le bébé de Zuleika, la femme de Potiphar, se met à parler. Ce nourrisson révèle avec précision tous les efforts manqués de sa mère pour séduire Joseph et suggère de réexaminer minutieusement la tunique prise comme preuve.

À l’inspection, Potiphar découvre que la tunique est déchirée à l’arrière, preuve que Joseph fuyait véritablement, et non qu’il ripostait à une agression, ce qui aurait causé une déchirure à l’avant. Cette révélation convainc Potiphar de l’innocence de Joseph. Cependant, pour protéger l’honneur de sa famille, il choisit de le maintenir en prison, empêchant ainsi un scandale. La fidélité et la chasteté de Joseph sont alors récompensées d’une manière symbolique : une lettre « H » est ajoutée à son nom, le transformant en Jehoseph, rapprochement phonétique et spirituel vers le nom sacré de Dieu, YHWH.

Une farce de Joseph qui faillit détruire l’Égypte

Joseph reconnu par ses frères

Pour résumer rapidement, Joseph sort de prison en interprétant avec succès les rêves de ses compagnons d’infortune. Il gagne la faveur du pharaon en prédisant un cycle de famine et d’abondance. Ce dernier le nomme vizir, une fonction aux responsabilités majeures en Égypte.

Pendant la famine, ses frères viennent en Égypte pour acheter du grain, alors soigneusement stocké grâce aux conseils avisés de Joseph. Ignorant l’identité de Joseph, qu’ils n’ont pas vu depuis vingt ans et vêtu à la manière égyptienne, ils ne le reconnaissent pas.

Selon le récit canonique, Joseph met ses frères à l’épreuve pour découvrir s’ils ont changé au fil des années, ce qui est confirmé, menant à une réunion fraternelle joyeuse.

La littérature rabbinique approfondit cette histoire : anticipant la venue de ses frères, Joseph exige que tous les demandeurs portent le nom de leur père en entrant dans la ville, ce qui lui permet de repérer ses frères dès leur arrivée. Quand ils ne se présentent pas au palais, Joseph envoie des hommes à leur recherche. La troupe est finalement découverte parmi des prostituées, sous prétexte qu’ils cherchaient Joseph, une situation quelque peu douteuse.

Pour les piéger, Joseph affirme avoir utilisé des pouvoirs psychiques pour révéler qu’ils sont des espions. La confrontation entre ses frères furieux et les gardes de Joseph devient si violente qu’elle menace de plonger l’Égypte dans le chaos. Heureusement, Joseph arrête cette ruse avant que le pays ne soit détruit.

Enterrement de Joseph

Après avoir failli détruire un puissant empire pour se venger de ses frères aînés, Joseph se révèle enfin à eux, retrouvant ainsi sa famille. Il parvient alors à convaincre le Pharaon d’accorder des terres à sa parenté. C’est ainsi que les Israélites s’installent en Égypte, pays dont Moïse les délivrera plusieurs générations plus tard. Le Livre de la Genèse se termine par la mort de Joseph à l’âge de 110 ans, suivi de sa sépulture sur le sol égyptien. Lors de l’exode, Moïse emmène avec lui les ossements de Joseph afin de les ensevelir sur la terre de son père.

Selon l’Encyclopédie Juive, le lieu exact de la sépulture de Joseph en Égypte est narré avec plus de détails. Sa popularité était telle que plusieurs districts revendiquaient l’honneur d’accueillir sa dépouille. Finalement, un compromis surprenant fut trouvé : son cercueil fut immergé au fond du Nil. Lors de l’exode, une nièce de Joseph montra à Moïse l’emplacement du cercueil. Pour faire remonter ce dernier, Moïse lança un galet dans l’eau en annonçant à Joseph que tous les Juifs quittaient l’Égypte et l’attendaient. Le cercueil remonta à la surface, et Moïse transporta lui-même les ossements de Joseph à côté de l’Arche d’Alliance, alors que les Israélites s’acheminaient vers la Terre Promise.

Jacob bénissant les enfants de Joseph

L’une des croyances fondamentales du judaïsme repose sur l’attente du Moshiach — souvent traduit par Messie, signifiant « oint » — qui doit inaugurer une ère nouvelle de paix universelle et de fraternité. Traditionnellement, ce titre est attribué à un descendant du roi David, issu de la tribu de Juda, qui est voué à être le rédempteur et libérateur ultime de l’humanité.

Dans la perspective chrétienne, ce Messie – appelé Moshiach ben David – se manifeste déjà sous la forme de Jésus, également désigné par le terme Christ, qui est la traduction grecque de Messie.

Une dimension moins connue, issue de la tradition juive depuis l’époque du Second Temple, évoque l’apparition d’un second Messie, distinct du premier et issu non pas de la lignée de David, mais de Joseph via son fils Éphraïm. Ce protagoniste, appelé Moshiach ben Yossef, joue un rôle complémentaire essentiel : il est l’éclaireur et le précurseur du Moshiach ben David.

Selon les enseignements traditionnels, le Moshiach ben Yossef s’engagera dans une lutte contre les forces du mal incarnées par la descendance d’Ésaü, frère aîné de Jacob. Ce combat se conclura par sa mort, déclenchant une période de grandes épreuves et calamités. Ces temps difficiles s’achèveront avec l’avènement du Moshiach ben David, qui vengera son allié, ressuscitera le Moshiach ben Yossef, et ensemble ils inaugureront l’ère messianique tant attendue.

Suggestions d'Articles

Laisser un Commentaire